Les soirées ont pris graduellement un air d’été. Les portes sont grandes ouvertes jusqu’à la nuit, Mirou est enfin satisfait de pouvoir aller et venir à travers la maison sans avoir à passer par la chatière. Même la pluie fine inattendue, qui est tombée hier vers 23h, était la bienvenue après une journée déjà bien chaude.
En début de soirée, nous avons regardé le DVD de Patchivalo. Ce film est une curiosité. Son intrigue est inexistante mais ça n’a pas d’importance. Elle n’est que prétexte pour filmer un petit groupe de Roms installés sur les rives d’un lac de montagne. Deux jolies roulottes traditionnelles, un cheval, des guitares. Chansons très belles interprétées, pour la plupart, autour d’un feu de camp par Boï à la guitare et Negrita au chant – quelle voix et quelle expressivité – quelques autres guitaristes, deux jeunes filles qui dansent, des enfants qui sourient aux anges, des jumelles à croquer âgées de deux ans, un bébé endormi…
La façon de tourner fait carrément amateur, avec quelques effets plus que désuets, mais cela ne fait que rajouter au charme, au réalisme de ces moments qu’on est invité à partager. L’émotion est là et c’est bien l’essentiel. Les bonus sont, comment dire, surprenants ? L’un s’intitule « Moments de vie », il est constitué de quelques plans en caméra fixe du campement à des moments où il ne se passe strictement rien – par exemple, des gens qui discutent filmés de tellement loin qu’on n’entend rien. Eh bien, même ça, cet anti-making-of avec une absence totale de frime, c’est sympa. On a l’impression d’être assis là, dans l’herbe, à regarder la vie s’écouler comme elle vient.
Bref, on a passé un bon moment, en parfaite continuité avec l’univers des Roms qui a accompagné une bonne partie de nos pensées depuis huit mois, tout au long de l’écriture de La veuve obscure – ce qui nous a d’ailleurs permis de remarquer certains détails tout simples que nous n’aurions jamais su voir avant. Un univers que nous ne sommes pas près de lâcher, bien au contraire. Après tout, manouche, ça veut dire humain.
Je ne doute pas qu’un jour prochain, nous croiserons Boï, Negrita, Tchavolo et leurs amis, de passage dans la région. Ils viennent souvent en Camargue, ce lieu que Mistral a décrit comme une île « sans fin ni terme ». Normal que les fils du Vent l’aiment tant.
Très belle journée à tous
« Ce film est une curiosité »
Mdrrrrr ! En effet ! C’est un film très sympa mais curieux.
Je le trouve très film de l’Est autant par la manière de gérer l’histoire, que par les choix des images, par les coloris, les effets choisis, le tempo, les cassures improbables, etc. ce qui ce confirme puisque Simon Shangor est Hongrois, dont acte.
Celles ou ceux qui auront vu « 12h08 à l’est de Bucarest » de Corneliu Porumboiu ( http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=111484.html ) ou quelques films de Kusturica comprendront de quoi je parle ( http://www.youtube.com/watch?v=yDj4AIbQXjg ).
Un grand moment de vie qui ne s’invente pas ! Négrita chante et vous colle la chair de poule, entourée de plusieurs guitares. La vie est là sous nos yeux, simple et d’une beauté foudroyante.
anti, pas si vélo.
Oui, un film un peu surprenant ; on s’attend à une histoire mais ce sont des séquences pleines d’enthousiasme liées entre elles par le héros qui se plonge dans une grande nostalgie.
J’attendais de revoir la petite séquence sur le blog où l’on voit Patchivalo étendu sur le sol et parlant à une petite poupée qu’il tient précieusement dans sa main et je ne l’ai pas revue !
Les images et les couleurs nous mettent vraiment au coeur de cette atmosphère où la vie explose.
J’aime particulièrement ‘la danseuse et le cheval’ dans le Bonus ; la prise de vue au coucher du soleil entre les herbes est intéressante avec le contraste des distances. Et puis c’est comme si on essayait de voir en cachette.
Un chant très rythmé dans le bonus a aussi capté toute mon attention.
Ce film est un voyage mi dans le rêve, mi dans la réalité ; ça colle bien à l’épopée rom.
Merci Anti.
« on s’attend à une histoire mais »
Excellent ! Alors ? Avais-tu deviné l’histoire avant de lire le synopsis ou bien as-tu eu une révélation en le lisant ? lol
Nous n’avons pas encore regardé les bonus, on se réserve ça pour une prochaine fois !!!
Belle journée,
anti, contente dans le partage et les échanges.
Je viens de relire le synopsis, et je viens de réaliser : il traverse le futur ; ça , ce n’est pas courant. Mais en même temps, il voit la mort et se trouve en quelque sorte en présence du chien Cerbère qui garde la porte des enfers. En fait, il y a une deuxième dimension que je n’avais pas captée vraiment car les contrastes m’avaient déroutée.
On voit rarement des contes musicaux, et celui-là, oui Anti, est excellent car il est plein de poésie. Je trouve que ‘la danseuse et le cheval’ que tu verras après, aurait dû être dans le film, cela aurait amené une touche de variété.
Tu me diras tes impressions après.
Oui, le partage et les échanges enrichissent notre vie.