Le mois dernier, nous sommes allés en Bretagne, pays de légendes où les églises ont treize clochers, où les maisons se déguisent en animaux pour mieux se fondre dans la nature, où la magie opère à l’ombre de chaque arbre… Anna, les enfants et moi avions beaucoup à faire mais nous avons quand même trouvé le temps de vivre de belles aventures (voir L’écho de la chapelle), de faire de belles balades aussi (voir D’autres reflets) et de rencontrer la famille et les amis.
Le soir de notre visite à la chapelle Sainte-Anne, nous sommes allées dîner chez ma soeur, enfin, chez son bon ami comme aurait dit feu notre grand-mère, ma belle-blonde, comme je l’appelais. Ca la faisait toujours rire. Sur le chemin, j’ai téléphoné à l’une de mes meilleures amies : Jos.
Jos, c’est vraiment l’amie des bons et des mauvais moments, celle qui a toujours été là pour me suivre dans mes plus grands délires depuis que j’ai 16 ans. En plus, elle est anglaise ! Comment ça, en plus ? Ben, elle a un humour terrible sous un côté pince sans rire excellent ! Trop bien non ? Ben non, elle n’était pas là !
Quand nous étions ados, nous étions une petite bande. Il y avait Jos, sa soeur Louise, son copain Audren, Régis (le meilleur pote de Audren, que je ne pouvais pas blairer avec raison, ils sont fâchés à vie ! Tsss ! Il aurait mieux fait de m’écouter, il aurait gagné du temps), les autres comparses qui prenaient le train avec nous, les gentils petits jardiniers anglais du Manoir de la chaussée, ma sœur et moi. Il y avait aussi les doux fous du café du coin. Christian, rescapé de guerre toujours habillé en indienne qui arrivait en chantant l’air des bijoux de la Castafiore, Valou et Guy toujours avec leurs chiennes Belle et Jazzy, un autre type dont le plat préféré était les pâtes à l’ail (aïe ! aïe ! aïe ! Séance d’apnée obligatoire avant de lui faire la bise !), le patron du café, un ancien de l’Ardèche et ses copains musiciens qui venaient y chanter (grands moments de reprises rock aux paroles plus ou moins improvisées !) Et puis le temps passant, la vie aidant, nous nous sommes tous plus ou moins perdus de vue. Audren et Louise ont vécu une passion déchirante et se sont séparés avec pertes et fracas, le manoir a été terminé, Jos est repartie vivre en Angleterre, moi en Allemagne, Christian est mort, Valou et Guy sont repartis, le café a changé de propriétaire. La vie est redevenue triste dans ce village.
Le lendemain du fameux dîner, Sylvia a rappelé Jos qui est revenue vivre en France il y a quelques années. Oh ! Miracle ! Elle a répondu ! Oh second miracle Louise était précisément en vacances chez elle pour deux jours.
On allait tous se revoir chez Yann, l’ami de ma sœur, grand copain de Audren qui du coup fut convié à la fête. La tête de Louise quand elle a appris qu’il allait peut-être passer… Pas contente ? Je ne saurais dire, mais perturbée, certainement.
C’était amusant de se retrouver presque 20 ans après nos délires, les uns et les autres avec ou sans enfants (Louise maman séparée avec un petit loup de 9 ans !), mariés (Jos ! Mdrrrr ! Elle mariée depuis 10 ans !!! Faut dire qu’il est aussi bien qu’elle son David !). Et puis, on a sonné à la porte… Grand blanc… Audren venait d’arriver. Je ris en y repensant ! La tension était à son max ! Audren m’a toujours dit que Louise avait été la femme de sa vie et Louise venait de dire quelques minutes plus tôt qu’Audren avait probablement été le seul homme qu’elle ait jamais aimé… En deux secondes c’était clair. Ils étaient absolument pas indifférents l’un à l’autre…
Nous avons du repartir vers nos aventures Anna et moi et quitter cette douce soirée en laissant nos amis et Louise et Audren qui s’étaient rapprochés et parlaient du bon vieux temps en s’effleurant de temps en temps (enfin, elle, c’te hyène ! Le pauvre était en train de se consumer sur place).
Que s’est-il passé ensuite ?
Audren a été invité à dîner chez les parents de Louise, qui vivent aussi dans la région, ravis de le revoir. Et puis ? Et puis, évidemment, ils sont retombés dans les bras l’un de l’autre, plus amoureux que jamais ! C’que je suis heureuse pour eux ! Pour le moment, Louise travaille toujours en Angleterre mais devrait venir s’installer avec Audren cet été ou en septembre. Audren se rend de temps en temps là-bas, fou amoureux, amoureux fou.
Audren, on ne se voit pas souvent, mais il est cher à mon cœur. Un jour il m’a dit avoir trouvé une petite maison à retaper. J’étais aux anges ce jour là, il venait de me dire que son rêve d’enfant était en train de se réaliser. Comment je le savais ? Ado, il m’avait raconté son amour pour cette forêt, son enfance de garde-forestier qu’il s’imaginait devenir plus tard, l’amour de la liberté et de l’espace. Il m’avait aussi confié ce jour là sa solitude et son désarroi de ne plus pouvoir rencontrer personne après Louise. Ce n’était pas possible, tout simplement. Et moi, je venais de rencontrer Anna. J’étais sur un nouveau départ, le mien et le sien. J’y croyais moi à la vie d’Audren, à son bonheur. Je l’ai toujours su. Il fallait juste que tous les éléments soient à nouveaux réunis pour que l’histoire reprenne là où elle avait buggé.
La vie est belle !
anti
Photos 1, 2 et 3 Anna. Photo 4, anti.
Très doux et très intense plaisir d’avoir assisté à ces retrouvailles improbables d’Audren et Louise, d’abord tendus, puis proches, puis complètement plongés l’un dans l’autre malgré nous, les six autres autour de la table.
Cet amour qui a résisté à une séparation de près de 20 ans et qui repart de plus belle, c’est un cadeau merveilleux offert par la vie. Oui, elle est belle !
Tous nos voeux de bonheur à eux et à tous les amoureux
Ca ferait un beau roman cette belle histoire lol
J’adore ces histoires de retrouvailles d’anciens amis d’enfance, ça fait partie des « racines ». Aujourd’hui, tout le monde bouge beaucoup et il est difficile de conserver ces contacts précieux… J’en ai très peu, malheureusement. Que sont mes amis devenus ? Restent les souvenirs…
http://www.youtube.com/watch?v=bK7slk0oisU
anti 😉
Quand Joan Baez, Patricia Kaas.
Anna, proverbes et dictons
Anna,
Merci de cette belle chanson de Joan Baez, qui fut une « pointure » en son temps.
Le poème est de Rutebeuf (XIIIe siècle) :
Les maux ne savent seuls venir,
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu.
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Je crois qu’ils sont trop clairsemés
Ils ne furent pas bien semés
Ils m’ont failli.
De tels amis m’ont bien trahi
Lorsque Dieu m’a assailli
De tous côtés.
N’en vit un seul en mon logis
Le vent je crois, me les a pris,
L’ amour est morte.
Ce sont amis que vent emporte,
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.
Ce soir, j’ai revu « Cinema Paradiso », dans une soirée Arte consacrée à Philippe Noiret. La seconde partie était dédiée à la vie fabuleuse de cet acteur que j’ai tant aimé. Jean Rochefort l’a évoqué avec beaucoup de tact et d’émotion, de même que le cinéaste Pierre Tavernier, qui n’a pas hésité à le comparer à Jean Gabin, sur le plan de la carrière cinématographique. Journée « émotions » en tous genres…
Anna,
J’adore ton proverbe !
C’est Anti (et non moi) qui a mis la chanson en ligne avec les vers de Rutebeuf. Par contre, je prends volontiers ton compliment sur mon proverbe, 100% annagaloresque.
« Merci de cette belle chanson de Joan Baez, qui fut une « pointure » en son temps »
J’aime beaucoup cette chanteuse et cette femme engagée, sans qui Dylan n’aurait pas été.
Une de mes chansons préférées d’elle reste
« Sweet Sir Galahad »
Sweet Sir Galahad
came in through the window
in the night when
the moon was in the yard.
He took her hand in his
and shook the long hair
from his neck and he told her
she’d been working much too hard.
It was true that ever since the day
her crazy man had passed away
to the land of poet’s pride,
she laughed and talked alot
with new people on the block
but always at evening time she cried.
And here’s to the dawn of their days.
She moved her head
a little down on the bed
until it rested softly on his knee.
And there she dropped her smile
and there she sighed awhile,
and told him all the sadness
of those years that numbered three.
Well you know I think my fate’s belated
because of all the hours I waited
for the day when I’d no longer cry.
I get myself to work by eight
but oh, was I born too late,
and do you think I’ll fail
at every single thing I try?
And here’s to the dawn of their days.
He just put his arm around her
and that’s the way I found her
eight months later to the day.
The lines of a smile erased
the tear tracks upon her face,
a smile could linger, even stay.
Sweet Sir Galahad went down
with his gay bride of flowers,
the prince of the hours
of her lifetime.
And here’s to the dawn
of their days,
of their days.
http://www.youtube.com/watch?v=ujfqB1CD6VA
anti
c’est tout beau ici !!!
merci
Merci, Anti, de nous remémorer cette chanteuse engagée que fut Joan Baez. Elle eut sa part dans la « révolution culturelle » des années 60. Elle est née en 1941. Je lis sur Wikipedia qu’elle réside dans une maison de Woodside, Californie, où elle vit avec sa mère. Elle occupe son temps à méditer, à écrire et est proche de la nature. Elle continue à enregistrer et a sorti un nouveau CD en 2008 (que je ne connais pas) « Day after Tomorrow ».
Hier soir Audren a fait une fête pour présenter ses amis à Louise. C’était très sympa. Les parents de Louise et sa soeur Sophie étaient là aussi (20 ans qu’on ne s’était pas vus).
Audren a perdu 5 kilos car il ne dort plus et ne mange plus car très amoureux, Louise s’est fait tatouer les initiales d’Audren à la cheville (le tatoueur lui a demandé depuis combien de temps elle sortait avec cet AB, elle a répondu 4 semaines, il s’est arrêté net et elle a dû lui expliquer), son fils est inscrit à l’école de la commune et aura un programme adapté. Ils parlent mariage…
Maou ! Maou ! J’suis toute émue là ! C’que c’est beau !!! Bordel ! C’que c’est beau ! Embrasse-les de ma part !
anti, la SARL.
Un an après… L’amour est toujours là, palpable dans les regards, les gestes, les rires, et quelle complicité entre ces deux là !
L’enfant de Louise parle maintenant couramment le français et s’est très bien adapté à son école, Louise a trouvé du travail.
Moi je vous le dis, ça sens le mariage cette histoire…
Alléluia ! 🙂
Trop bien ! Que je suis heureuse pour eux ! … Soupir de bonheur… Et dire que c’est quand même grâce à nous qu’ils se sont retrouvés 😉 Oui, je sais, je sais Syl des bois, ta deuxième sœur est merveilleuse 😉 comme ton chéri ;-))))))))))))))) Pareil !
anti
Louise et Audren m’ont appelé hier, Louise est enceinte de 7 mois !
Garçon, fille ? La réponse est dans une enveloppe qu’ils ouvriront peut-être.
Que d’émotion !
Ah là là ! Que d’émotions ! Décidément, la journée est magnifique !
anti
« La réponse est dans une enveloppe qu’ils ouvriront peut-être »
Sinon, la réponse sortira en chair et en os de son enveloppe maternelle dans quelques semaines au plus 😉
La réponse est là 😉
http://imageshack.us/photo/my-images/217/p1020815l.jpg/
anti, tellement heureuse pour eux !
C’est une fille 😉
Merci à Béatrice pour la photo 😉
J’adore les nouvelles comme ça !!! J’ai eu la photo par ma maman qui l’a eue par les heureux grands-parents du magnifique bébé. J’espère que les parents n’auront rien contre cette petite divulgation et publication 😉
Je ne pense pas que cela gêne, et si jamais c’était le cas, hop ! un click et il n’y aura plus rien.
Vraiment une très belle histoire, tout cela 🙂