Joli paysage, non ? C’est Xiamen, en Chine, vue depuis l’île de Gulang Yu. C’est de là qu’est venu le premier téléchargement d’avril pour l’un de mes romans. Et j’ai pensé, en allant voir à quoi ressemblait Xiamen : quel paysage sublime.
D’ailleurs, c’est ce qu’en disent les sites officiels chinois. Un exemple : « Située au sud de la province du Fujian, face à l’île de Taiwan, Xiamen est une ville agréable au bord de la mer. Avec son climat subtropical et son excellente infrastructure hôtelière, Xiamen est une station balnéaire qui attire beaucoup de touristes. Avec ses montagnes, ses nombreux temples, ses parcs ombragés et les îles au large, Xiamen est en effet une destination de choix pour ceux qui souhaitent se reposer loin de l’agitation des grandes villes chinoises. »
Tentant, non ? Bon, sauf que j’ai un peu triché avec la photo . Je l’ai retouchée, juste pour mieux voir comment ça pouvait bien être avant… avant que Xiamen ne devienne ceci :
Xiamen est, en effet, l’une de ces villes chinoises qui ont un statut de « zone économique spéciale », ou, pour parler plus clair, zone de capitalisme débridé, au sein d’un empire au communisme de plus en plus fissuré. Aucun dogme ne résiste au pragmatisme de l’argent, pas même en Chine.
D’où cette croissance anarchique – le nombre d’habitants a doublé en huit ans – de tours d’acier au milieu de quartiers traditionnels qui se favellisent à grands pas. Sensation de gâchis humain, esthétique, écologique et peut-être même, ironiquement, économique : quand il y a des gens qui deviennent plus riches, cela veut souvent dire que beaucoup d’autres deviennent plus pauvres.
Je dois manquer d’objectivité. Le même site officiel décrit la vue ci-dessus (celle qui n’est pas retouchée, hein, la vraie), de cette façon :
« L’île de Gulang Yu est très prisée des touristes chinois. Vous y découvrirez de belles demeures de style occidental et vous pourrez grimper au sommet du mont Riguangyan haut de 92 mètres pour avoir un très beau panorama sur Xiamen et la mer. »
Vous voyez bien que je suis de mauvaise foi : il s’agit, je cite, d’un « très beau panorama ».
C’est marrant, les photos que je montre ici et qui viennent de Wiki ne sont pas du tout les mêmes que celles qui apparaissent sur le site en question. On peut y admirer un superbe temple ancien, une plage où tout le monde est habillé des pieds à la tête, des maisons coquettes et même, je n’ai pas bien compris pourquoi, un chef d’orchestre inconnu vu de dos à moitié caché par un rideau. Si ça c’est pas de la com de haut niveau : ne montrer à voir que ce qu’on veut faire croire.
Merci, en tout cas, à la personne de Xiamen qui est allée sur mon site web. J’espère, si elle passe par ici, qu’elle aura plaisir à voir ma photo retouchée de sa ville. Un très beau panorama…
Très belle journée à tous
Ah ah ! Anna ! Petiteu coquineu !!!
Je me disais aussi : c’est marrant, la lumière ça fait un peu image de synthèse…
Ca a dû être sympa, il y a longtemps, Xiamen ! Et encore aujourd’hui pour quelqu’un qui aime les paysages urbains… mais bon, je préfère la montagne, l’herbe, la mer et tout ça sans la froideur du béton 🙂
Mais tout est question de gouts, hein ?
« ne montrer à voir que ce qu’on veut faire croire ».
ça me rappelle les récits de Marichéri sur son voyage à Pékin.
Toute une philosophie…
La statue qui surplombe la colline de pierre devait voir la mer, à l’origine (style Corcovado à Rio) ! Maintenant, ce sont les tours qu’elle contemple !
Anna, je suis épatté par tes dons de « retouche », je n’avais rien remarqué d’anormal au prime abord.
Tout ce qui touche au « modernisme » de la Chine me hérisse !