Il y a quelques jours, j’ai lu ce très beau texte sur le blog de Swad, Paix des coeurs. Il mérite de circuler, je le remets ici.
Toi qui souffres, tu me juges. Serais-je à la hauteur de tes peines et de ta souffrance ? Saurais-je prendre sur moi tes maux ?
Tu me provoques, tu te montres sous ton mauvais jour, tu en rajoutes. Tu veux que je sache que tu souffres, tu veux que je m’intéresse à ta douleur, que je compatisse. Peut-être même voudrais tu que, quelques temps au moins, je la prenne sur mes épaules.
Peut-être me défieras-tu de t’aider. Peut-être placeras-tu la barre haut, pour voir jusqu’où je serai près à te suivre, jusqu’où je serai prêt à être quelques temps seulement ta victime.
Arriverais-je alors à t’atteindre malgré toi, pourrais-je franchir cette barrière que tu dresseras ? Tu l’espères et pourtant tu ne feras rien pour me faciliter la tâche, au contraire. Tu joueras le mélodrame, tu joueras l’inaccessible. Peut-être seras-tu cruel ou te montreras-tu vindicatif à mon égard.
Toi qui pleures dans ton âme, tu voudrais que je sois ton ami tout en étant ton vassal. Tu t’en veux sans doute toi-même de ce comportement, mais tu ne sais comment agir autrement. Ton instinct en appelle à ta survie : vite éloigner ta douleur. Et dans cette précipitation, tu penses le seul moyen de te libérer que de faire maintenant de moi ton sujet.
Je ne franchirai pas la barrière. La meilleure aide que je pourrai t’apporter sera à la fois d’être présent et distant. Si tu es à terre, je te tendrai la main, mais il te faudra tendre la tienne pour l’atteindre. Je serai patient, mais ni tes cris, ni tes larmes ne me feront avancer vers toi pour te relever. Toi et toi seul le décidera en tendant vers moi ton bras. Je t’écouterai si tu le souhaites. Je ne te conseillerai que si tu me le demandes. Je ne répondrai à tes interrogations que si tu me les formules. Mais je serai présent, tant je le pourrai.
Toi qui attends de moi, toi qui veux oublier cette souffrance, je ne saurais mieux t’aider qu’à t’encourager à retrouver tes capacités et à te soutenir. Mais ne te trompe pas à ce mot : je ne serai ni ton porteur, ni ton guide : un simple compagnon de voyage. Il te faudra fournir toi-même l’effort qui te permettra d’avancer, il te faudra tenir sur tes jambes. Mais nous pourrons nous appuyer l’un sur l’autre et nous aider mutuellement à progresser.
Et chacun de nous décidera librement de prendre un autre chemin lorsqu’il en ressentira le besoin. Nous nous satisferons des pas parcourus ensemble. Chacun nous nous réjouirons de nos chemins et rencontres futures. Des miens, des tiens.
anti
Un grand plaisir Miss ! J’ai été très touchée en les lisant aussi car, effectivement, nous sommes, avons été, serons un jour le compagnon aidant ou celui souffrant.
anti, relai.
😉
Très belles paroles. On ne peut endosser la souffrance de l’autre. Mais souvent, le réconfort attendu brille par son absence… Certains prennent plaisir à mettre à terre celui qui est déjà à genoux, au lieu de le réconforter… C’est dans ces moments là que l’on sait où sont ses vrais amis… Et ne parlons pas du réconfort « intéressé » ! « Never complain, never explain », comme le dit justement la Reine d’Angleterre !
Belle incitation à sortir du statut de victime….
ni tes cris, ni tes larmes ne me feront avancer vers toi pour te relever.
Puissant et profondément vrai.
Merci à Swad et à toi pour ce très beau texte.
(et merci pour l’image du loup, un animal très présent dans nos conversations et dans nos pensées ces dernières semaines 😉
Un très beau texte !
et instructif…
Ce très beau texte arrive à point nommé.
Je redoute un rendez-vous ce midi avec une amie très chère qui déprime fort.
Ce texte va m’aider car je veux à la fois lui garantir mon soutien, mais je ne veux pas trop gonfler la bouée de sauvetage…
Ce n’est pas toujours facile d’équilibrer la balance entre maintenir une vraie écoute « consolatrice » et un détachement salvateur.
Je vais penser à tout cela ce midi en gardant toutefois la spontanéité nécessaire.
Oui, il est certainement d’une grande aide pour y voir plus clair quand on se retrouve dans ce genre de situation.
Bon courage à toi et plein de pensées pour ton amie
Sublime texte
Dire sa souffrance ce n est pas une plainte, c est juste dire…
Dire sa souffrance ce n est pas vouloir passer pour une victime, c est juste vouloir évacuer avec une mise en mots…
Dire sa souffrance c est pouvoir partager, écouter l autre nous répondre et comprendre le pourquoi de la situation…
Dire sa souffrance c est comme dire sa joie, mais certains ne le supportent pas ^^