C’était pendant une période de grande famine dans la forêt. Les animaux ne trouvaient plus de nourriture. L’araignée, qui n’avait pas mangé depuis des jours se mit à marcher droit devant elle à travers la forêt pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent.
Soudain, comme un mirage, lui apparut un champs de bananes mûres à point, prêtes à être mangé et, de plus, dissimulé des regards étrangers. Devant ce festin inattendu, l’araignée cria de joie : des bananes mûres !
A la suite de cela, l’araignée tomba raide étendue par terre. Au bout de quelques instants, une goutte de rosée vint chatouiller le nez de l’araignée qui se réveilla.
Alors, le bananier lui dit ceci : ne crie jamais mon nom quand tu me vois. Je te laisse la vie sauve pour cette fois. Sers toi et mange mais surtout n’oublie pas ce que je t’ai dis. L’araignée après avoir mangé tout ce qu’elle pouvait, se mit à élaborer un plan.
Au bout de quelque temps, l’embonpoint de l’araignée commença à faire des envieux, parmi les autres animaux. Un par un, ils venaient la voir pour connaître son secret. Elle promit d’abord de le révéler au lézard parce qu’il n’était pas très malin et qu’il n’avait pas la force de se venger s’il s’apercevait d’une tromperie. Ils partirent donc ensembles et après de nombreux détours, l’araignée l’amena à l’endroit où poussaient les fruits. Le lézard, surpris, s’écria » des bananes mûres ! ! ! » et tomba raide mort. Comme elle l’avait prévue, l’araignée avait maintenant de la viande pour accompagner ses bananes.
Chacun à son tour l’accompagnait à la recherche de nourriture. Prenant confiance dans sa ruse, elle se mit à manger des animaux de plus en plus gros et puissants mais peu malins comme l’hyène ou l’éléphant.
Au fur et à mesure que la forêt se vidait, l’araignée grossissait. Il vint un jour ou elle n’eut même plus peur de s’attaquer à des bêtes plus futées. Elle accompagna le lièvre affamé jusqu’à la bananeraie. Mais arrivé là-bas, le rongeur fit celui qui n’avait rien vu.
– Tu n’as encore rien trouvé ? , lui demanda l’araignée avec un large sourire.
– Ben, non, et toi ? répondit le lièvre
– Ici, on peut trouver des choses, il suffit de bien regarder, répondit l’araignée. »
Au bout d’une heure de recherche, le lièvre n’avait rien trouvé:
– Je ne vois pas l’ombre d’une carotte dans le coin, on devrait rentrer chez nous !
– On est pas en Europe, idiot, qu’est-ce qu’on trouve de bon ici…qui pousse dans les arbres ?
– Je sais pas moi, des oranges ?
– En plus, c’est bien devant toi, là, tout jaune et mûr à souhait, tu vois pas là, dit l’araignée excédée en montrant un énorme bananier couvert de fruits
– Quoi ! Des papayes ! Ici ! Montre-moi vite !
– Ça c’est quoi ? Imbécile ! une banane bien mûre… Arghh ! dit l’araignée en mourant.
Sur ce, le lièvre pris l’araignée et les bananes pour son dîner.
Moralité : Il y a toujours une limite en tout. Celui qui se croit rusé, comme l’araignée, trouvera toujours quelqu’un pour le surpasser.
Source: http://www.wobebli.net/contes/contes.htm
Illustration: ma mygale rêve en fluo