La Grand-Combe porte un nom qu’on croirait sorti de l’univers de Tolkien. Cette commune d’environ dix mille habitants se situe non loin d’Alès. L’adjectif « grand » s’écrit sans e à la fin, bien que « combe » soit un mot féminin. Il s’agit d’un vestige d’une époque pas si lointaine où « grand » était invariable, comme cela est resté le cas pour « grand-mère », « pas grand chose », « grand messe » et quelques autres expressions du même genre.
La Grand-Combe est une ancienne ville minière, qui a connu un âge d’or économique lorsqu’on exploitait les mines de charbon des alentours. Elles ont toutes fermé entre les années 60 et 80, plongeant tout la région dans une crise économique grave ( il y a plus de 50% de chômeurs à la Grand-Combe de nos jours). On peut donc comprendre que pour la municipalité, chaque sou compte.
A la Grand-Combe comme partout, il y a des chats des rues laissés à l’abandon. Des particuliers font tout ce qu’ils peuvent pour les attraper et les stériliser, afin de tenter de limiter l’augmentation de leur population et donc l’aggravation de leur misère. Une campagne réelle de stérilisation financée par la commune permettrait d’avoir un effet significatif mais, bien entendu, pour le maire, cela n’a rien d’une priorité.
Située en plein dans les contreforts des Cévennes, la Grand-Combe est le point de départ de bien des chasseurs. Ils vont régulièrement s’en donner à cœur joie dans les forêts environnantes et tuent toutes sortes de gibier en quantité. Beaucoup se débarrassent des viscères et autres restes sanguinolents dans les conteneurs d’ordures ménagères de la ville. Les éboueurs s’en sont plaints.
Là, en revanche, la réponse n’a pas tardé : l’intercommunalité avec l’aide du département, de la Région et des sociétés de chasse ont mis aussitôt la main à la poche pour faire creuser trois fosses à déchets dans lesquelles les chasseurs pourront jeter leurs dépouilles et les couvrir de chaux. Coût de l’opération : 15000 euros.
Il est vrai que les chasseurs votent. Les chats, non.
Merci à Sophie, dévouée au bien-être animal, pour m’avoir signalé cette histoire et à Chantal, qui se démène pour aider les chats de la Grand-Combe et d’ailleurs. La phrase finale est d’elle.
Oui, mais ces « politiques » et ces délinquants des talus oublient que les amis des chats et de la biodiversité votent, eux. Je pense qu’il y a moyen pour cette personne courageuse et ses amis de rassembler: amis des chats, du bon sens et protecteurs de la biodiversité pour agir contre ce scandale. L’Aspas, la LPO, les SPA, une pétition citoyenne, contacter des journalistes, des sites végannes, des magazines bio, les futures élections… : des outils pour changer cet état de fait lamentable. Merci à Sophie de ce qu’elle fait. Et j’espère qu’elle sera écoutée.
Oui, mais les défenseurs des animaux savent de plus en plus se mobiliser et finiront peut-être par se faire entendre des élus. L’affaire récente du chat Oscar rassure quand même sur l’évolution des choses : forte mobilisation, sur Internet et devant le tribunal, condamnation à un an ferme, peine qui aurait été inconcevable il y a encore peu, même pour une personne au casier judiciaire chargé. Très peu de gens ont cherché à défendre l’auteur de ces actes, ou à minimiser les faits, ou à prétendre que l’on ferait mieux de s’occuper de choses plus importantes. Cela montre que la société tolère de moins en moins les cruautés envers animaux. S’il pouvait y avoir un jour une indignation aussi large et forte contre les corridas, ou le foie gras, ou beaucoup d’autres choses horribles, on en aurait rapidement fini avec ces saloperies.
Merci Anna Galore pour cet article; vous rendez-vous compte de l’ argent publique qu’ il y a , même en région pauvre, pour aider les massacreurs de la Nature ?!
Si un internaute veut nous rejoindre pour lancer une pétition, ce sera bienvenu.
Pour la Grand’Combe , pays assisté , beaucoup de mobilisations pour les loisirs,le social, … mais très peu de personnes se mobilisent pour les animaux. On peine à être au four et au moulin!