J’étais hier à Paris. Mon boulot de la vraie vie est en pleine évolution et j’étais là pour rencontrer des personnes qui vont m’aider à progresser vers autre chose. Comme dit le proverbe : la roue tourne.
Étrange, cette expression, quand on y pense. Lorsqu’une roue tourne, au bout d’un tour complet, elle revient exactement à son point de départ. On pourrait donc légitimement utiliser cette image pour parler d’une situation qui tourne en rond, donc qui n’évolue pas. Cela veut bien sûr dire l’inverse, à l’image de la roue d’un véhicule qui, lorsqu’elle tourne, le fait avancer. Ou reculer, suivant le sens de rotation. Voire se diriger dans une direction différente. Bref, changer.
C’est bien ce que j’espère, pour ce qui me concerne. Pendant que certaines personnes tournent en rond, d’autres progressent. Tout dépend de la façon dont leur roue tourne.
J’ai terminé mon rendez-vous avec un peu de marge sur mon horaire de retour. J’en ai profité pour prendre une pause détente à l’un de nos lieux fétiches, Anti et moi : en allant m’installer à l’Européen, brasserie typique face à la gare de Lyon.
J’avais un petit creux. J’ai commandé un plat de frites et un café, et j’ai repris la lecture du livre passionnant et puissant de Jonathan Safran Foer, « Faut-il manger les animaux ? ». Cet homme écrit à merveille, y compris pour parler des aspects les plus abominables – et ils sont nombreux – de l’élevage industriel, qui représente aux USA 99% de l’élevage tout court.
Aucun doute qu’au fil des pages, les omnivores qui s’y pencheront, et ils doivent le faire, abandonneront sans hésiter toute envie de consommer des animaux. Quant à Anti et moi, il est clair que nous approchons chaque jour un peu plus du moment où nous passerons du végétarisme au veganisme, seule position entièrement éthique et cohérente pour respecter non seulement nos frères animaux mais également la santé et l’avenir de notre planète (l’élevage intensif contribue pour 40% au dérèglement climatique et pour bien plus à l’appauvrissement de la biodiversité).
Le garçon était charmant. Estimant que la préparation de mes frites avait pris un peu trop de temps, il a décidé de ne pas me les facturer. Je n’ai eu à payer que le café. J’ai vu dans ce geste tout simple un signe lumineux qu’il existe encore partout des humains qui n’oublient pas de l’être. Cela rend encore plus médiocre ceux qui ne sont mus que par la haine, l’envie ou le dépit et qui tournent en rond, sans jamais avancer, le regard rivé sur le passé.
J’ai laissé au serveur un pourboire significatif, c’était la moindre des choses. Offrir et recevoir sont deux facettes indissociables d’une attention réciproque, même dans les plus petits évènements de la vie.
Très belle journée à vous
Quand la roue tourne, nous avançons d’une case (si je peux dire !), notre situation change et quelqu’un d’autre prend notre place. (C’est une façon de voir).
Comme dans la vie, nous voyons des cycles, nous faisons un cercle, mais la sagesse dit en spirale car nous nous élevons dans notre humanité.
A propos des élevages ; il y a eu un reportage hier au journal télévisé montrant l’Australie avec ses troupeaux rassemblés par hélicoptère ; ça fait froid dans le dos car toutes ces bêtes vont alimenter l’Europe.
Bravo! J’adore ta note 🙂
Je pense aussi que nous avons plusieurs vies et c’est ce qui nous fait avancer grâce aux expériences précédentes.
J’ai acheté une carte l’autre jour avec une photo de Patrick Guedj, des hommes sur une barque en train de ramer (on peut donner le sens que l’on veut à « ramer ») avec cette petite phrase de Gabrielle Roy (écrivain québécoise née en 1909) qui dit ceci:
« Le matin: une heure de décision, d’élan, d’enthousiasme, une heure qui rend à l’homme la fraîcheur de la volonté; un départ; un début de voyage! »
Difficile d’être cohérent sur Terre… La quadrature d’une roue?…As-tu pensé à demander quelle était l’huile de cuisson de tes frites ? Sachant que la production d’huile de palme détruit l’habitat des orangs- outans…
A suivre et peut-être à bientôt!
J’évite autant que je le peux l’huile de palme depuis que j’ai vu le film « Green » dont j’ai parlé ici : http://www.annagaloreleblog.com/2011/04/25/green-le-lien-desintegre/
… mais tu as raison de souligner que ce n’est pas toujours possible. De même que les vegans essaient de l’être au mieux sans pouvoir toujours éviter de faire des exceptions, de même nous avalons parfois à notre insu des choses que nous aurions préféré ne jamais voir arriver dans nos plats.
A très bientôt, avec plaisir.
(on peut donner le sens que l’on veut à “ramer”)
Mdrrr !
Excellente note encore Anna. Un régal !
« Lorsqu’une roue tourne, au bout d’un tour complet, elle revient exactement à son point de départ. »
Ça s’appelle même une révolution 😉
Chose drôle, en allant sur le blog de Kasimir, je lis cette première phrase :
« Mille excuses pour mon absence j’ai fait roue libre quelques jours devant un feu dans la cheminée… ». C’est ici et en prime vous verrez les alentours de Sète comme vous ne les avez jamais vus :
http://lachenaie.over-blog.fr/article-sete-11-montagne-de-la-gardiole-la-bauxite-les-eoliennes-121084408.html
Quand la roue ne tourne pas « rond » il faut la huiler… désolée pour cette remarque stupide au cœur d’une réflexion philosophique… J’adore cette note!
F(Luckas est couché)
Puisque c’est comme ça, j’y vais aussi 🙂
Nous sommes un jour de plus et la roue risque de se voiler.