Très impliqué dans la protection animale depuis de nombreuses années, le journaliste Henry-Jean Servat était bien entendu présent à la manifestation unitaire anti-corrida du 20 octobre dernier à Paris. Il faisait partie de la délégation composée par le CRAC Europe, Droits des Animaux, la SPA et la Fondation Brigitte Bardot, qui a été reçue par un conseiller du ministre de la Culture et de la communication Aurélie Filippetti.
A cette occasion, Henry-Jean Servat a accepté de rejoindre la présidence d’honneur du CRAC Europe aux côtés de Jacques Derrida, Albert Jacquard et Patrick Pelloux. Une belle nouvelle et une opportunité de revenir en quelques mots sur ces grandes figures du combat animalier.
Un peu d’histoire
Le Comité Radicalement Anti Corrida (CRAC) est la plus ancienne association française anti-corrida. Il a été créé en 1991, à l’initiative de Jacques Dary et Aimé Tardieu, sous l’impulsion d’une légende vivante de la cause animale dont nous aurons prochainement l’occasion de reparler, Liliane Sujanszky, ex-directrice de la SPA tout au long des années 80 puis directrice de la Fondation Brigitte Bardot durant les années 90.
Jacques Dary, celui par qui tout a commencé, pendant un moment de détente et en pleine action
Jacques Dary est toujours très actif au sein du CRAC, où il consacre l’essentiel de son temps à recueillir des signatures de vétérinaires opposés à la corrida (car, aussi incroyable que cela puisse paraître, certains d’entre eux aiment le spectacle de la torture des taureaux).
Initialement, le R de CRAC signifiait « réformiste ». Au début des années 2000, l’idée que le combat devait prendre une forme différente s’est imposée et le R est devenu « radicalement » pour souligner qu’une seule voie avait un sens, celle de l’abolition pure et simple de cette pratique barbare.
Deux précisions ont été ajoutées par la suite. La première est la mention « pour la protection de l’enfance » afin de souligner que cette partie de la population est particulièrement exposée aux traumatismes désastreux qui peuvent résulter de la vue d’une corrida – il n’est en effet pas rare que des parents aficionados irresponsables entraînent leurs enfants avec eux dans les arènes. La seconde est le mot « Europe » pour positionner l’enjeu à un niveau qui dépasse nos frontières. Depuis fin 2007, le CRAC est ainsi devenu le CRAC Europe.
La présidence d’honneur du CRAC Europe
Jacques Derrida
Le grand philosophe, disparu en 2004, a été le premier président d’honneur du CRAC et le reste à titre posthume. Dans son ouvrage L’Animal que je suis, il répond ainsi à la question « L’animal peut-il souffir ? »
« La réponse ne fait aucun doute. Elle n’a d’ailleurs jamais laissé aucun doute ; c’est pourquoi l’expérience que nous en avons n’est pas même indubitable : elle précède l’indubitable, elle est plus vieille que lui. Point de doute, non plus, pour la possibilité, alors, en nous, d’un élan de compassion, même s’il est ensuite méconnu, refoulé ou dénié, tenu en respect […] oui, ils souffrent, comme nous qui souffrons pour eux et avec eux […]
Les deux siècles auxquels je me réfère un peu grossièrement pour situer notre présent à cet égard, ce sont les deux siècles d’une lutte inégale, d’une guerre en cours et dont l’inégalité pourrait un jour s’inverser, entre, d’une part, ceux qui violent non seulement la vie animale mais jusqu’à ce sentiment de compassion et, d’autre part, ceux qui en appellent au témoignage irrécusable de cette pitié ».
Albert Jacquard
Albert Jacquard est un scientifique, écrivain et humaniste. Il a été membre du Comité consultatif national d’éthique et tient un discours humaniste destiné à favoriser l’évolution de la conscience collective.
Il est également président d’honneur de l’association Droit au logement et membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la décennie de la culture de paix et de non-violence.
Enfin, il est très actif pour promouvoir le concept de décroissance soutenable ainsi qu’au sein du mouvement Sorti du Nucléaire.
Patrick Pelloux
Il est devenu célèbre pendant la canicule de 2003 pour avoir le premier donné l’alerte auprès des médias sur les conséquences de la canicule dans les services hospitaliers. Il fut adjoint au chef des urgences à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, hôpital où il a travaillé de 1995 à 2008. En septembre 2008, il est renvoyé de l’hôpital Saint-Antoine et muté au SAMU de Paris, à l’hôpital Necker-Enfants malades.
Il se distingue surtout par son implication dans la défense de l’hôpital public et du service public qui y est rendu. Il a été dès 1998 président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF), association qui compte actuellement environ 2000 médecins urgentistes.
Il tient une excellente chronique dans Charlie Hebdo, Histoire d’urgences, où il raconte des anecdotes de son travail et dénonce les conséquences des décisions politiques prises par les gouvernements successifs sur l’hôpital public.
Henry-Jean Servat
Très impliqué dans la protection animale depuis de nombreuses années, le journaliste, écrivain et acteur Henry-Jean Servat vient très récemment de rejoindre la présidence d’honneur du CRAC Europe.
Il est particulièrement connu du grand public pour ses chroniques dans l’émission Télé Matin (France 2), où il a récemment parlé de la sortie du film ALF de Jérôme Lescure (lui-même membre du bureau du CRAC Europe).
Ses prises de positions en faveur de la cause animale sont nombreuses, que ce soit en son nom propre, aux côtés de Brigitte Bardot, dont il est un proche, ou d’autres associations œuvrant dans le même sens, puisqu’il est également membre du comité d’honneur de la FLAC et désormais l’un des prestigieux présidents d’honneur du CRAC Europe.
Messieurs, croyez en notre pleine admiration. Tout l’honneur de combattre à vos côtés est pour nous.
Photos :
Jacques Dary chez nous en avril dernier et à Alès en mai lors d’une manif du CRAC Europe (AG)
Jacques Derrida, Albert Jacquard (photos fournies par le CRAC Europe)
Patrick Pelloux (Wikipedia)
Henry-Jean Servat lors d’une manif pour la cause animale à Nîmes (AG)
défendre les animaux c’est se grandir en tant qu’être humain. Infirmière d’un CHU et ayant exercé aux urgences dans ma jeunesse je me sens proche de ce mouvement qui s’indigne des abus de droits sur les animaux .Je n’ai cessé de militer toute ma vie sans renoncer malgré de forts moments de découragements ce qui se comprend arrivée à 68 ans .Mai on dit aussi « qui n’avance pas recule » donc il faut continuer à s’affirmer dans ce combat. JJ.Rousseau disait « l’Homme est né libre et partout il est dans les chaînes »il suffit de mettre le mot animal à la place du mot Homme .Il y aura toujours des despotes polymorphes à combattre