Il y a du bon à se lever juste à l’heure qu’il faut. Je ne peux pas vous dire de quelle heure il s’agit parce que ça change tout le temps et ça dépend des lieux. Mais quand ça vous arrive, vous le savez.
Hier, par exemple, j’étais debout vers 7h30 alors que j’aurais pu traîner un peu plus longtemps au lit. Et j’aurais aussi loupé le bon moment en me levant dix minutes plus tôt mais en filant à la douche. Alors que là, non, c’était pile l’heure qu’il fallait.
Les yeux encore ensommeillés, j’ai franchi la porte de la chambre, regardé machinalement vers le séjour et sur le mur d’en face, j’ai vu ça :
Le soleil levant, passant à travers la fenêtre de la cuisine, arrivait dans la pièce depuis la gauche, avec pile le bon angle pour éclairer le devant de la cheminée et rien que lui. Les murs légèrement en retrait, de part et d’autre du coffrage du conduit, étaient totalement plongés dans l’ombre. Il en était de même du devant de la cheminée comme du reste de la pièce. Le faisceau lumineux devait faire une vingtaine de centimètres de large maximum sur à peine un peu plus d’un mètre de haut.
Si nous avions voulu installer un éclairage finement ajusté pour mettre uniquement en valeur le tableau de Michel Rauscher et le joyeux fatras des bibelots posés à ses pieds, nous n’aurions pas mieux fait. La scène n’a duré que quelques minutes, largement assez pour attraper mon appareil photo mais pas beaucoup plus. Ensuite, tout s’est « éteint ».
Ce matin, j’ai regardé ce qui permettait un tel effet – moins marqué aujourd’hui et un peu plus tard qu’hier. Il s’agit d’un trou étroit entre des grands arbres au ras de l’horizon. Le soleil se décalant de quelques degrés chaque jour, il ne doit passer par là avec l’angle idéal que deux jours par an, à six mois d’écart. Un peu comme dans ces films d’aventure où ses rayons indiquent le lieu d’un trésor caché à une date précise ou comme les grottes de type Lascaux étudiées par Chantal.
Juste à l’heure qu’il faut, juste le jour qu’il faut…
Très belle journée à vous