Les moines ont terminé le mandala quelques minutes avant notre arrivée. Il y avait beaucoup de monde dans la pièce pour admirer leur chef-d’œuvre de sable. Certains exprimaient leurs regrets de savoir imminente la disparition de cette création sublime. La plupart la contemplaient en silence et la photographiaient pour lui donner un sursis numérique.
L’ambiance était légère. Les moines semblaient aussi détendus que d’habitude. Certains étaient assis derrière les stands d’objets artisanaux, d’autres restaient simplement à regarder les gens ou laissaient flotter leurs pensées.
A peine Anti était-elle arrivée qu’elle était réquisitionnée par Aimé pour tenir un des stands.
L’un des moines était absent, malade. Yeshi enchaînait les calligraphies en alphabet tibétain des prénoms qu’on lui soumettait. Il était très heureux de revoir Enzo, ainsi que Tondup et Yeshé.
Cela dit, les deux autres qui ne le connaissaient pas l’ont aussi accueilli chaleureusement avec le même naturel.
Le mandala était vraiment magnifique. J’ai passé un long moment sur une chaise à le regarder, avec un grand sentiment de plénitude et d’apaisement. Faire un mandala est considéré par les moines comme une méditation, se plonger en lui l’est tout autant. Les pensées parasites se délitent et disparaissent. Le temps, la distance, les sensations s’effacent. Il n’y a plus de différence entre le sujet, l’objet et l’action qui relie l’un à l’autre, ils ne font plus qu’un. Pacification de l’esprit…
J’ai fait ensuite un tour dans la salle, allant des uns aux autres. Deux des moines sont venus, à leur tour, photographier le mandala. Lobsang a récupéré un coussin et s’est assis sur l’une des chaises en lotus. On avait l’impression qu’il était en lévitation, à l’instar de son quasi-sosie Foudre Bénie dans Tintin au Tibet.
Beaucoup de visiteurs achetaient des choses diverses sur les stands. Enzo n’a pas été en reste. Il m’a rappelé que Tarik lui avait acheté 10 euros un « livre » fait en un seul exemplaire avec ses dessins griffonnés à partir des couvertures de mes romans. C’était en 2011 sur le stand de notre éditrice chérie aux Pyramides du Livre de la Grande-Motte.
Je lui ai répondu que je m’en souvenais très bien et il m’a dit qu’il souhaitait dépenser cet argent – mis de côté – pour acquérir un petit sac en tissu coloré sur le stand que tenait Anti. Décidément, on a la fibre humanitaire dans la famille : après le don de mes droits d’auteur à des œuvres caritatives, voici que mon fils décide à son tour d’offrir les siens pour les enfants du Ladakh.
Aujourd’hui vers 10h30, ce sera la cérémonie de la dissolution. Le temple aux quatre portes de Kalachakra redeviendra un tas de sable et sera dispersé dans une rivière. Ses bienfaits atteindront symboliquement tous les êtres sensibles quand l’eau retombera en pluie.
Très belle journée à vous
Ce Kalachakra a même un effet de relief !
Très amusante la photo du moine qui semble être en lévitation !
Merci d’avance pour tous les bienfaits du Kalachakra !
Je suis sur le pont au-dessus de la rivière avec deux personnes qui m’ont fait profiter de leur voiture. Nous attendons l’arrivée de la procession. La cérémonie était très belle, Anti a tout filmé et j’ai pris plein de photos. A suivre !
Et voilà, c’est fini… Quelle beauté… Reportage suit !