Nous avions prévu de retourner voir les moines hier pour suivre l’avancée du mandala à Manduel mais c’était sans compter avec Jean-François Copé. Oui, oui, c’est lui en personne qui a perturbé notre emploi du temps, en sortant à quelques semaines de l’élection à la présidence de son parti un livre, dont certains extraits ont été repris par le Figaro, en particulier sur la question du racisme anti-blanc.
Aussitôt, cela a causé un bel emballement médiatique, non seulement autour de ses propos forcément provocateurs et intéressés, mais surtout – en ce qui nous concerne – autour du livre de Tarik Yildiz édité par les Éditions du Puits de Roulle il y a presque deux ans, « Le racisme anti-blanc, ne pas en parler, un déni de réalité ».
Le téléphone n’a pas arrêté de sonner, à commencer par l’AFP, puis Europe 1, 20 Minutes, France Culture, Le Figaro, BFM et Le Grand Journal pour n’en citer que quelques-uns.
Tout le monde voulait parler à Tarik et avoir son avis ! Et c’est une très bonne chose car, venant d’un Français arabophone musulman d’origine turque qui a décrit le phénomène de façon posée et analytique, ce n’est forcément pas la même chose que venant d’un politicien démagogue qui joue avant tout pour lui-même avec des formules à l’emporte-pièce.
Quant à Tarik, il trouvait très drôle tout ce battage et savourait son plaisir de voir son travail enfin reconnu. Cela dit, il serait temps qu’il puisse s’exprimer à une heure de grande écoute sur le sujet, parce que hier encore, lors du Grand Journal justement, Jean-Louis Aphatie a proféré une énorme bêtise : le racisme, c’est forcément ceux qui sont en majorité contre ceux qui sont en minorité, donc le racisme anti-blanc n’existe pas. Ah bon ? Et pendant la glorieuse époque des colonies, les Français, ils étaient bien minoritaires en Afrique et résolument racistes envers les autochtones, non ?
De façon générale, pourquoi un dominé ne pourrait-il pas être raciste envers un dominant ? Chez nous, il n’y a guère que le MRAP pour l’affirmer comme une forme de racisme à combattre autant que toutes les autres.
Hier soir, sur France Culture, Tarik était excellent pour clarifier la question.
Dehors, il tombait sur les arbres secoués par un vent glacial une pluie abondante d’automne. Loin de nous foutre le bourdon, cela ne faisait que contribuer à notre euphorie ambiante. Grâce à ce temps désagréable, nos chats les plus aventureux préféraient venir dormir ou jouer dans la maison.
J’ai fait la sieste en compagnie de Maoré, Padmé et Lulu, ce qui est proche d’un moment parfait de bonheur.
Bon, pour Lulu, c’était un peu particulier. Lui et Djinnette ont été stérilisés dans la matinée, le premier à domicile par notre véto et la seconde dans un cabinet vétérinaire. Ils étaient ensuite bien ensuqués par les restes de l’anesthésie et somnolaient plus qu’à leur tour, sous le regard bienveillant des autres minous qui passaient par là.
Le nouvel opus de Muse a accompagné ma fin d’après-midi. J’ai immédiatement reconnu l’allusion en découvrant son titre, « The 2nd Law » (la deuxième loi).
Non, il ne s’agit pas de la seconde loi de la robotique imaginée par Isaac Asimov mais bien de la seconde loi de la thermodynamique, tellement fameuse chez les scientifiques qu’on la nomme « le second principe » tout court. Elle dit que dans un système thermodynamique, le désordre (ou la complexité) ne peut que croître. C’est ce que l’on nomme l’entropie, concept qui a révolutionné la physique et la biologie.
L’exemple le plus spectaculaire est celui de l’apparition et de l’évolution de la vie sur Terre. Et une illustration d’un système dont l’entropie croît beaucoup trop vite et qui s’emballe à la folie, c’est l’explosion démographique humaine, qui est en train de mettre en danger la plupart des autres formes de vie.
La vie, depuis ses plus brefs instants et ses péripéties jusqu’à son immense complexité… Pas mal, pour un jour de pluie.
Très belle journée à vous
Eh oui, une grande effervescence règne ici !
Tarik sera en direct sur France Inter dans quelques minutes, vous pouvez l’écouter en ligne. Il sera ensuite sur LCI et enfin il est invité au Grand Journal de Canal + ce soir !
Je viens de mettre à jour toute son actualité que vous pouvez voir ici :
http://www.editionsdupuitsderoulle.com/Actualit%E9M%E9dias.html
Hop ! J’y retourne !
Oh non, je vais rater le grand journal ! C’est nul !
Félicitations, en tout cas.
Tu pourras toujours le voir en différé sur le site de l’émission dès demain 🙂
Pareil pour les podcasts de ses interviews (excellentes) sur France Culture et France Inter.
Et même dès à présent ici :
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3349-le-grand-journal.html?vid=737117
J’ai suivi avec attention ; ce qui m’a fait réfléchir sur le débat : quelle est la différence entre la xénophobie et le racisme ?
J’ai trouvé sur Yahoo, questions-réponses ceci :
« Globalement c’est un peu près la même chose, mais il y a des nuances : la xénophobie est un sentiment d’hostilité quand le racisme est un sentiment de supériorité d’une race sur l’autre. Donc en terme lingusite, je dirai que le racisme est plus extreme que la xénophobie.
Dans l’usage courant la xénophobie est devenue l’hostilité à l’égard de l’étranger, c’est-à-dire de celui qui n’appartient pas au même groupe (national, culturel, linguistique) que soi, à celui qui, étant étranger, est inconnu, parce que différent: on touche ici à la notion d’intolérance devant la différence culturelle ou la différence linguistique aussi bien que devant la différence d’origine nationale.
Le racisme est une idéologie basée quant à elle sur une croyance qui postule une hiérarchie entre les êtres humains selon leur origine ethnique, qui est alors parfois dénommée « race ».
Dixit le dico. »
Comme tu le soulignes « c’est à peu près la même chose », d’autant que le mot « racisme » n’a pas de fondement biologique mais purement visuel, voire culturel. Aussi, il s’agit là plus de nuances sémantiques que de réelles différences. Un beur qui traite quelqu’un de sale français ou de face de craie est tout aussi raciste dans son attitude qu’un blanc qui traite un beur de sale bougnoule ou de bronzé.
Ainsi que le dit Tarik dans son livre, on peut trouver l’expression « racisme anti-blanc » incorrecte ou imprécise mais c’est celle que les jeunes eux-mêmes utilisent (et cela, ils le faisaient bien avant que l’extrême-droite ou l’UMP en fassent un cheval de bataille).
Seule compte la réalité du phénomène et le fait qu’il faut le combattre, de quelque bord politique qu’on soit. Pour le moment, seul le MRAP reconnait l’expression « racisme anti-blanc » comme pertinente pour caractériser ce type d’agressions (verbales ou pire). Hier, lors du débat sur LCI avec Michel Fields, le président de la LICRA – qui jusque-là refusait officiellement ce vocable – a admis face à Tarik qu’il était approprié.