La saison impose à tout ce qui existe sur terre, animé ou inanimé en apparence, des modifications. Le calendrier du Mexique ancien décrit, avec les treizaines l’art de s’adapter à chaque inflexion saisonnière.
Carte médecine Lapin – in Les cartes médecine
Le temps Lapin 12 au 31 juillet
Avant que ne commencent l’automne et les récoltes (1er août au 31 octobre), le temps Lapin termine l’été. Il active le dernier temps, le Sud de l’été du 12 au 31 juillet. De toute évidence, ce ne sera pas le calme en cette fin de juillet.
Le Lapin nous pousse vers le changement. Une sensation d’abondance potentielle fait que tout prend de l’ampleur. La crainte (qui accompagne tout naturellement chaque fin de cycle, symbolisée ici par le Lapin) est à chaque croisement, accompagnée d’un sentiment de peur pour tout ce qui touche les avancées ou le futur.
Sentant l’automne poindre son nez, on craint pour l’hiver. Pas beaucoup, mais quand même… Sait-on jamais ?
On ose tout de même, et de toute façon on le doit, regarder vers cet automne à venir. L’envie nous prend d’entasser toujours et toujours.
Tout à coup les feux de l’été redoublent d’ardeur, mais on sait que c’est pour mieux s’éteindre plus tard. Le yin arrive doucement. La tentation est forte de lutter contre la perception du début d’extinction de la lumière.
Les Mexicains des temps anciens décrivaient par un symbole (le lapin) les « remèdes » mis en place par les humains pour lutter contre la diminution du feu disponible (rappelons-nous le Yang commence son déclin et il est toujours difficile de voir quelque chose diminuer). Ils attribuaient l’ivresse comme caractéristique au Lapin pour maintenir le feu du yang en position de force. Ivresses de la fête, de l’alcool, du délire du libre arbitre, de l’agitation, de l’excitation des sens. C’est ainsi que la griserie l’emporte facilement avec la rapidité et l’exubérance du Lapin qui ne laissent pas toujours place à la raison !
Devant tout ce remue-ménage, il est essentiel de rester centré et ancré.
Roussillon juillet 2010
Pour ne pas partir dans tous les sens, comme un lapin, on s’astreint au plus grand calme, on cherche les énergies yin capables d’apaiser le mouvement de résistance bien humaine à la diminution débutante du yang.
Il faudra sûrement sacrifier quelque chose, mais « le jeu en vaut la chandelle », chandelle qui de toute façon, aura moins de matière à brûler…
Avant le passage à l’automne vient l’intuition de la dernière chance de restaurer sa lumière.
Période de transition, ce dernier temps de l’été est là comme une charnière entre ces feux yang dévorants et l’énergie yin qui envahit petit à petit nos nuits. Parfois le yin peut déborder sur nos jours, d’où cette crainte de sombrer dans l’obscur quand il fait encore si jour et que l’on se sent si jeune encore…
On aimerait faire perdurer ces derniers moments festifs et en même temps on a peur de ne pas y arriver. Alors on en fait beaucoup, beaucoup trop !!! Le Lapin, c’est ça : la prolifération dans tous les sens. On fait, on parle, on bouge, on achète, on pleure, on rit, bref on sautille d’un bord à l’autre, le moindre événement imprévu nous faisant sursauter et détaler…
Peur et excitation mêlées. Nous voilà dans la précipitation et l’excitation. Le Lapin est tellement empressé de reproduire encore et encore que le tourbillon nous saoule. On entre dans cette griserie pour s’étourdir et oublier le déclin du yang, de la lumière, de la chaleur, de la croissance. Attention à qui veut contrer le yin naissant pour fusionner avec le puissant yang.
Ils y perdront poils et peau et affaibliront leurs poumons dont la saison va commencer à la fin du temps Lapin, dès le premier août, entraînant des problèmes respiratoires avec des toux sèches et rauques.
Vivre au rythme de la nature est une merveilleuse façon d’épanouir son organisme.
Roussillon juillet 2010
Cette prolifération peut aussi nous conduire à faire n’importe quoi et amener un encombrement, un étouffement et parfois un débordement, une inondation… A nous de suivre les treizaines pour nous montrer la cible et lutter contre l’éparpillement et les excès du Lapin, et ne pas tomber dans l’épuisement.
Pensons à l’image des anciens Mexicains qui vénéraient 400 dieux de l’ivresse, les nommant les 400 lapins. C’est dire qu’il y a de multiples (400 !!!) façons de s’enivrer… et suivant le proverbe aztèque « à chacun son lapin », chacun trouvera dans cette multitude de possibilités de s’étourdir « chaussure à son pied ». « 400 façons », veut dire aussi qu’il sera difficile de nouer le dialogue avec autrui si on part dans cette frénésie.
Mais le Lapin, aimable et bon vivant, aime sa tranquillité le jour pour mieux gambader la nuit. On réservera donc cette griserie pour nos nuits. Son esprit laborieux et respectable rassemblera et fera fructifier. Copions-le : devenons un peu ou moins calculateur. Lui sait prévoir, évaluer et saisir les opportunités. Son absence de paresse nous conduit vers le succès. Sans grand effort, il mange toujours à sa faim et nourrit sa famille. Il nous conseille de mesurer ce qui nous entoure pour que rien ne manque. S’il nous enseigne à protéger plus petit que nous, il nous apprend aussi à le rendre autonome.
Changeant rapidement de tactique il nous oblige à faire preuve de souplesse devant l’imprévu et à ne pas nous disperser (sinon c’est la chute dans l’ivresse !)
L’apogée du yang étant atteint, ce que l’on a appris depuis le début du printemps va être finalisé, trié, délesté. En avant pour un nouveau départ ! Bientôt, il faudra engranger ! Protégeant sa famille, faisant en sorte que personne ne manque de quoi que ce soit, il nous entraîne dans sa course. On initie les nouvelles activités à venir, on charge les coffres, on prévoit pour les jours futurs. Petit à petit, on se retourne sur le maternel, la fécondité aidant. Enjôleur et souriant, prenant soin de ne pas agacer (si l’on peut), la Lapin apporte chance et bonheur.
Profitons de l’influence du Lapin pour entrer en contact avec nos forces magiques. Lui qui s’immobilise dans la journée, occupe ses nuits à gambader. Là, dans l’obscur, il nous envoie les réponses à nos questions, d’où l’importance des rêves en ce moment. Son esprit intuitif nous pousse là où on ne s’y attendait pas.
Sous ses deux aspects frivoles et laborieux, c’est vers la réussite qu’il nous mène. Cessons de voir la crainte partout, la double personnalité du Lapin nous fait faire des bonds de chaque côté, mais avec l’aide de l’Aigle, treizaine à venir, le creux de la vague peut s’alléger et se fluidifier.
Source photo : article la médecine de l’aigle
L’inquiétude s’envole. On se rappelle qu’il amplifie tout autour de lui, le négatif, mais aussi et surtout le positif et de par sa position au sud dans la roue des saisons, il assure le renouvellement cyclique de la vie et de la nature. Il est facteur de chance par la profusion de sa fécondité. Cherchons notre chance, à notre façon.
Les mots d’ordre :
Pense à construire, mais fais attention aux gaspillages.
Calme-toi.
Si tu te saoules, fais-le la nuit.
Si, sous l’influence des 400 lapins, on se retrouve seul à parler, créer…
prenons, avec prudence, le temps d’échanger avec les autres et de mettre des limites à nos activités.
Francine Rousseau
anti
« Devant tout ce remue-ménage, il est essentiel de rester centré et ancré. »
Mon téléphone doit être sur écoute 🙂
« Il faudra sûrement sacrifier quelque chose, mais « le jeu en vaut la chandelle », chandelle qui de toute façon, aura moins de matière à brûler… »
Cette fois, aucun doute : un ancien Mexicain est en train d’épier toutes mes conversations de boulot ! J’espère qu’il soufflera le même conseil à l’oreille de l’un de mes acolytes.
« ce que l’on a appris depuis le début du printemps va être finalisé, trié, délesté. En avant pour un nouveau départ ! Bientôt, il faudra engranger ! »
Très bonne nouvelle. Croisons les doigts !