Hier soir, Anti et moi, on a parlé de toi et c’était joyeux. On a évoqué cette fois où toi et moi on s’est rencontré chez elle, la sympathie immédiate entre nous et toutes ces choses qu’on partageait avant même de se connaître. Tu m’as parlé de mes livres, de mes mondes qui sont aussi les tiens, et surtout de ton amour pour la Lune Noire, le même que le mien. Tu m’as appris sur elle des choses que j’ignorais, devenant à ton tour le conteur qui me captivait.
Tes enfants étaient heureux de nous voir ainsi, amicaux et complices. Tu montrais ta confiance en moi, pour être la bonne personne qui saurait prendre soin d’eux. Il s’est passé, ce jour-là, quelque chose de simple et de beau, un passage de relais en douceur, de sourire à sourire.
Nous avons en commun tant de trésors. Aujourd’hui, j’ai la garde des plus beaux et je te dis merci.
Si tu cherches un refuge au coeur de la nuit, tu sais qu’ici la porte te sera toujours ouverte et la chaleur offerte. Ton corps bientôt deviendra poussière mais toi, tu seras toujours là parmi nous.
Il ne pouvait en être autrement ^^… une évidence !
Je vous embrasse, petite « famille Anna » très fort du fin fond de l Auvergne 🙂
Agir, je viens
Poussant la porte en toi, je suis entré
Agir, je viens
Je suis là
Je te soutiens
Tu n’es plus à l’abandon
Tu n’es plus en difficulté
Ficelles déliées, tes difficultés tombent
Le cauchemar d’où tu revins hagarde n’est plus
Je t’épaule
Tu poses avec moi
Le pied sur le premier degré de l’escalier sans fin
Qui te porte
Qui te monte
Qui t’accomplit
Je t’apaise
Je fais des nappes de paix en toi
Je fais du bien à l’enfant de ton rêve
Afflux
Afflux en palmes sur le cercle des images de l’apeurée
Afflux sur les neiges de sa pâleur
Afflux sur son âtre…. et le feu s’y ranime
AGIR, JE VIENS
Tes pensées d’élan sont soutenues
Tes pensées d’échec sont affaiblies
J’ai ma force dans ton corps, insinuée
…et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchi
La maladie ne trouve plus son trajet en toi
La fièvre t’abandonne
La paix des voûtes
La paix des prairies refleurissantes
La paix rentre en toi
Au nom du nombre le plus élevé, je t’aide
Comme une fumerolle
S’envole tout le pesant de dessus tes épaules accablées
Les têtes méchantes d’autour de toi
Observatrices vipérines des misères des faibles
Ne te voient plus
Ne sont plus
Equipage de renfort
En mystère et en ligne profonde
Comme un sillage sous-marin
Comme un chant grave
Je viens
Ce chant te prend
Ce chant te soulève
Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux
Ce chant est nourri par un Niagara calmé
Ce chant est tout entier pour toi
Plus de tenailles
Plus d’ombres noires
Plus de craintes
Il n’y en a plus trace
Il n’y a plus à en avoir
Où était peine, est ouate
Où était éparpillement, est soudure
Où était infection, est sang nouveau
Où étaient les verrous est l’océan ouvert
L’océan porteur et la plénitude de toi
Intacte, comme un œuf d’ivoire
J’ai lavé le visage de ton avenir.
Henri Michaux in Face aux verrous Gallimard
où nous avons été « un » un jour, nous resterons à jamais
c est tellement beau et tellement vrai ma toute belle
Tellement beau oui. Quand j’ai ouvert le livre de Catherine Bensaïd ce matin et que j’ai lu l’extrait du Poème en première page (légèrement différent d’ailleurs) :
« Poussant la porte en toi, je suis entré
Agir, je viens
Je suis là
Je te soutiens
Tu n’es plus à l’abandon
Tu n’es plus en difficulté
Ficelles déliées, tes difficultés tombent
Le cauchemar d’où tu revins hagarde n’est plus
Je t’épaule
Tu poses avec moi
Le pied sur le premier degré de l’escalier sans fin
Qui te porte
et te monte
et te calme
Jusqu’au confins de tes horizons
Jusqu’au confins de ta mémoire obscure
Jusqu’au coeur de l’enfant de tes rêves
poussant des nappes d’aise,
j’afflue »
j’ai tout de suite pensé à Anna et à son action bienfaisante. J’ai pensé aux portes dont nous parlions la veille, celles que j’ai balisées pour Michel, pour qu’il trouve les aides dont il peut avoir besoin. Evidemment, Anna avait cette photo qu’elle venait de préparer sans trop savoir pourquoi juste avant… La fin du poème que j’ai ensuite découverte est comme une suite évidente de son soutien sans faille : un chant d’aide né de notre union plus forte que jamais. En fait, chaque fois que je le relis, j’entends des voix en plus. Un véritable Choeur.
Comme tu dis, c’est Beau.
C’est merveilleux de vous lire, et de retrouver dans vos mots votre générosité, et la formidable disposition au bonheur qui vous caractérise tant. Je pense à vous et vous embrasse.