Pourquoi est-il si facile de sauver les banques et si dur de sauver la biosphère ? C’est la question que pose l’écrivain George Monbiot sur son blog hébergé par le Guardian, le grand quotidien britannique. La réponse n’est que trop prévisible.
Les discussions vraiment sérieuses sur le dérèglement climatique ont commencé en 1988 et deux décennies plus tard, aucun accord global contraignant n’est encore en place. On estime que le coût pour parvenir à stabiliser le changement climatique serait d’environ 500 milliards d’euros au niveau planétaire, c’est-à-dire 1% du PIB mondial, alors que ne rien faire aura un impact compris entre 5 et 20 fois plus cher.
De tels chiffres peuvent donner le vertige. On ne se rend pas trop compte de ce qu’ils représentent vraiment.
A titre de comparaison, la banque fédérale américaine, la FED, a injecté en un temps record 7700 milliards de dollars (6000 milliards d’euros) dans les banques en mars 2009, c’est à dire douze fois plus que pour sauver la planète. Et ça, c’était seulement pour les banques américaines. Si on ajoute le coût du renflouement dans les autres pays du monde, on arrive à une somme bien supérieure encore.
Hier, on apprenait que la FED avait versé en une seule journée mille milliards de dollars dans les caisses du gouvernement américain pour éviter que le pays ne fasse banqueroute le 23 décembre (oui, dans trois jours) et puisse faire face aux dépenses prévues jusqu’en septembre prochain.
Comment ont-ils pu débloquer une telle fortune en 24 heures alors qu’ils ont une dette abyssale à côté de laquelle celle des Grecs est de l’argent de poche ? Très simple : en faisant marcher la planche à billets.
C’est complètement illégal, bien sûr, sinon on aurait résolu la crise des dettes européennes depuis longtemps. Mais ça a quand même été autorisé, au mépris de ce qu’en pense le reste du monde. Les financiers, voyez-vous, ne jurent que par une seule règle d’or : ceux qui ont l’or font les règles. Les autres, ils n’en ont rien à battre. Si vous avez des problèmes pour boucler vos fins de mois, adressez-vous à la FED.
Et ce sont les mêmes qui hurlent à la mort si on leur demande largement moins pour réparer le climat planétaire. Car, bien entendu, pour ces brillants cerveaux, les écologistes sont tous des alarmistes irresponsables qui, si on les écoutait, détruiraient toute l’économie de la Terre. Cela ruinerait la croissance ! On retournerait au temps des cavernes !
On aimerait savoir comment ils expliquent que débloquer en un claquement de doigt 7700 milliards pour les banques est abordable alors qu’investir des sommes beaucoup plus faibles dans les technologies vertes qui peuvent nous sauver la vie à tous ne l’est pas.
Pourquoi est-il si facile de sauver les banques et si dur de sauver la biosphère ? Si vous cherchez une preuve que les gouvernements de tous bords agissent pour les intérêts d’une élite plutôt que pour ceux de tous les habitants de la planète quels qu’ils soient, vous l’avez.
Les principaux éléments de cette note proviennent des deux articles cités ci-dessus.
Parfois… tu as des notes d’accueil comme celle-là qui me donnent envie de poser des bombes… Pacification de l’esprit ! Pacification de l’esprit ! Pacification de l’esprit ! mais, n’empêche que ça fait tout de même du bien de rappeler des évidences que ne semblent pas voir les personnes au pouvoir…
Allez zou ! Foutez-moi tout ça au bagne !