Argoji !!! J’adore ce nom, ça sonne comme Banzaïïïïïïïïïï ! mais non, c’est juste le nom d’un dictionnaire, un dictionnaire d’argot pour être plus précise. Si comme moi, vous aimez les dialogues d’Audiard, les mots, les découvertes, les surprises, vous pouvez vous amuser à découvrir de nouveaux mots juste en cliquant ici : un mot au hasard.
En attendant, pour le plaisir, voici une version croustillante d’une poésie que je vous laisse découvrir :
Le corbac sur un touffu planté
Tenait dans son fuel un coulant baraqué
Le racniaud par l’odeur alléchée
Lui tint à peu près cette jactance
Salut beau canari tout déplumé
Si tu jactes aussi bien que tu es fringué
T’es vraiment le plus beau caïd du quartier
A ces mots le corbac ne se senti plus pisser
Ouvra un large fuel et laissa tomber le coulant
Moralité : Il ne faut jamais se laisser influencer
Par les durs à fesses molles
Qui vous lance à la gueule
Des bobards à la gomme.
Le mec La Fontaine.
* * * * *
Ou encore :
Un Cave, bien planqué, kif un mac,
Bouffait en lousdé un calendos
Le gonze Vachard, sentant schlinguer l’matos,
Essaye de l’avoir à l’arnaque
« Hé ! ça boume Boss Lavedu,
T’es vraiment maous ! Et t’en jette un jus !
Sans charrier, si ta goualante
Est aussi bath que tes fringues
Roule les mécaniques, t’es l’caïd du bastringue. »
Esgourdant, fleur de nave se sent pus pisser ;
Et pour pousser sa goualante
Il desserre ses ratiches, laisse tomber l’calendo.
Le Vachard s’le morgane, et bonnit : « Mon poteau,
J’ t’affranchis « si t’encaisse des salades
Tu te retrouves en deux coups les gros en calcif
Avec ton fromgi bouffé par le faisan
Qui t’l’a fait au boniment »
Le branque, allant au cri sur le ruban,
Renaude, fumasse, qu’on l’baiserait plus, bécif.
* * * * *
Bonne journée !
anti
Excellent ! Ca sonne effectivement comme du Audiard pur jus !
Mézigue
Mais oui! On en redemande…….tout comme les vieux San Antonio!
Le lien « un mot au hasard » ne fonctionne que sur le site car il y a un peu de code derrière pour le générer de façon aléatoire. Dans le dico cité l’argot est toutefois un peu plus ancien que celui d’Audiard, allant de 1827 à 1907…
Pour trouver des citations de San-Antonio et Audiard il faut consulter une autre partie du site – le dictionnaire d’argot français-russe ( http://www.russki-mat.net/argot/Argot.php ) ou français allemand ( http://www.russki-mat.net/Frz/Argot.php ).
Merci pour cet éclairage érudit ! Effectivement, les deux fables sont plus dans le style des goualantes d’avant la première guerre mondiale…
Bonjour Charles,
Enchantée de votre passage ici et félicitations pour vos ouvrages. Ainsi, vous maîtrisez le français, le russe et l’allemand ?
ou encore
La cigale et la fourmi
en argot par Pierre Perret
La Cigale reine du hit-parade
Gazouilla durant tout l’été
Mais un jour ce fut la panade
Et elle n’eut plus rien à becqueter.
Quand se pointa l’horrible hiver
Elle n’avait pas même un sandwich,
A faire la manche dans l’courant d’air
La pauvre se caillait les miches.
La Fourmi qui était sa voisine
Avait de tout, même du caviar.
Malheureusement cette radine
Lui offrit même pas un carambar.
– Je vous paierai, dit la Cigale,
J’ai du blé sur un compte en Suisse.
L’autre lui dit : Z’aurez peau d’balle,
Tout en grignotant une saucisse.
– Que faisiez-vous l’été dernier ?
– Je chantais sans penser au pèze.
– Vous chantiez gratos, pauvre niaise
Eh bien guinchez maintenant !
Moralité :
Si tu veux vivre de chansons
Avec moins de bas que de hauts
N’oublie jamais cette leçon :
Il vaut mieux être imprésario !
Le corbeau et le renard
Maître Corbeau sur un chêne mastard
Tenait un from’ton dans le clapoir.
Maître Renard reniflant qu’au balcon
Quelque sombre zonard débouchait les flacons
Lui dit: « Salut Corbac,
c’est vous que je cherchais.
A côté du costard que vous portez, mon cher,
La robe du soir du Paon est une serpillière.
De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charre
Que les merles du coin en ont tous des cauchemars. »
A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière,
Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre.
Et entonnant « Rigoletto » il laissa choir son calendo.
Le Renard le lui pique et dit: « Apprends mon gars
Que si tu ne veux point tomber dans la panade
N’esgourde point celui qui te passe la pommade … »
Moralité:
On doit reconnaître en tout cas
Que grâce à Monsieur La Fontaine
Très peu de chanteurs d’opéra
Chantent aujourd’hui la bouche pleine.
Le lièvre et la tortue
en argot par Pierre Perret
Rien ne sert de trisser faut s’arracher à point!
Le lièvre et la tortue en savent quelque chose
Cette dernière dit au lièvre: « Si tu l’oses
Veux-tu faire la course ? Tu ne me battras point
J’atteindrai le poteau qu’tu aperçois là-bas
Avant que tes baccchantes en aient frôlé le bois »
Il faut te faire soigner, dit l’autre fanfaron,
Et n’aurais-tu pas une araignée dans l’plafond ?
Une araignée ou pas je parierai encore,
Dit la tortue pensant qu’le vantad avait tort.
Jouant un camembert contre dix-huit carottes
La tortue entreprit de descendre la côté.
Avoir se dandiner cette vieille fêlée
Le lièvre se poilait du haut de la colline
Il aurait tout loisir de voir à la télé
Les films de Charlot et ceux de Marilyn,
Il matait tranquillement « Tarzan à Bornéo »
Quand la tortue fonçant à dix-huit mètres à l’heure
Avec des crampes aux cuisses approchait du poteau
Le prétentiart alors partit à cent à l’heure.
Il était cependant trop tard, c’était perdu
Et la tortue déjà lui réclamait son dû
Honteux de s’être fait berner tel un mille-pattes
Il admit qu’la tortue l’emportait haut-la-patte !
Moralité:
Si t’as envie, bonhomme, d’êtr’ le premier partout
Y’a pas qu’les moltegommes, y faut avoir du chou !
ou pastiché
Corbeau-le-ballotin sur un arbre paumé,
Planquait entre ses crocs un comac frodogome;
Renard-le-combinard qui n’avait pas croqué, Radina en loucedé pour lui faire à l’estom;
– Bavonjavour mon pot’, je n’avais pas gaffe
Que tu étais Si bath, et Si bien balancé.
Sans attiger, Si tes chocottes
Sont kif-kif avec ta bouillotte,
Tu es le plus girond des mectons du loinqué…
A ces vann’s, le corbeau se sentit chanc’tiquer, Et pour mieux faire zieuter ses crocs,
Débrida son bavec, lâchant son calendos.
Le renard le brifa sans casquer un rotin, Jaspinant : » Je t’ai eu avec mon baratin.
Les marles auront toujours la loi avec les caves ;
Ce rencard me vaut bien un fromag’, têt’ de nave! »
Le corbeau répondit : » Vieille cloche Je m’en tap’, ce fromgi avait des astibloches »
Moralité :
Chacun dans son loinqué, s’il veut rester peinard,
Doit boucler son clapet devant les combinards.
Une tite dernière
LE HERON
Un jourdé, sur ses quill’s avec ses longs panards,
Le héron au long pif, se croyant malabar,
Lézardait au bord de la flotte.
La lance était gironde, on s’y biglait l’portrait,
Et la carpuche y chamboulait
Avec le broch’ton son vieux pote,
Le héron aurait pu se bégaler avec,
Car son estom avait des crampes;
Et qu’il pouvait de rif s’en fourrer plein la lampe,
Au lieu de tomber sur un bec.
Mais, il était cresson et bouffait à ses plombes
Débloquant comme un vrai tordu.
« Il y a bien assez de pescal’s dans le jus,
Pour que de brifer je me bombe.»
Une tranche montra sa bouille.
Bon pour les loquedus, bonit-il en loucedé.
Mézigue aime mieux la péter
Que de croquer cette tambouille.
Puis notre cav’ vit un goujon.
Du goujon pour ma pomme ? tu charries papillon;
Ce n’est vraiment pas une affure.
Gaffons dans un autre loinqué.
Mais les pescal’s s’étaient triqués,
Et notre cafouilleux dut s’mettre la ceinture.
moralité
A vouloir trop faire le poireau
On se tape des bigorneaux
http://www.google.ch/url?sa=t&rct=j&q=pierre%20pechin&source=web&cd=2&ved=0CDwQtwIwAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.dailymotion.com%2Fvideo%2Fx2sofu_pierre-pechin-la-cigale-et-la-fourm_fun&ei=SSjNTtqfI8WhOsqe4YgP&usg=AFQjCNEiC-dszOGJ8qAPCd8kmkZos5XHSA&sig2=1MBYb-PG2Phs88LffW9lKw
et celle-là, elle me fait marrer à chaque fois 😉
Mdrrr les filles 😉 J’adore !