Vous connaissez le vieux dicton italien : « Chi va piano va sano, chi va sano va lontano ». Qui va doucement va sûrement, qui va sûrement va longtemps. A une époque où tout semble s’accélérer avec une frénésie qui donne le vertige, j’ai trouvé particulièrement réjouissant d’entendre sur France-Info un petit reportage consacré à l’irrésistible expansion des Città Slow, les cités lentes.
Ce mouvement est né en 1999 en Italie. Rien que ce nombre – 1999 – donne une impression d’appuyer à fond sur les freins jusqu’à la dernière limite avant de tomber dans un nouveau millénaire.
En 1999 donc, quatre maires de petites communes italiennes – Bra, Greve in Chianti, Orvieto et Positano – décident de s’inspirer de la philosophie du Slow Food (mouvement international qui cherche à préserver la cuisine régionale de qualité ainsi que les plantes, semences et techniques agricoles qui lui sont associés) en attribuant le label Città Slow à toute commune réunissant un certain nombre de critères bien précis, qui ont pour point commun de mettre en avant la qualité de vie et la quiétude.
Les principales conditions à réunir sont les suivantes :
– avoir moins de 60 000 habitants
– multiplier les zones piétonnières
– mettre en valeur le patrimoine historique en évitant de construire de nouveaux bâtiments
– créer de places publiques où l’on peut s’asseoir et converser paisiblement
– limiter le bruit
– développer la solidarité entre les générations
– préserver les coutumes et les produits locaux
– favoriser les transports non polluants.
Il existe actuellement plus de 150 villes dans le monde qui ont obtenu le label Città Slow. En France, deux communes seulement ont été reconnues dignes de rejoindre ce mouvement pas comme les autres, Ségonzac (Charente) et la Bastide d’Armagnac (Landes). D’autres sont sur les rangs.
A la Bastide d’Armagnac se trouve le plus vieux bistrot de France, tenu depuis trois générations par la même famille, dans une petite ruelle. La patronne actuelle, Colette, a 80 ans et bon pied bon œil. Les apéritifs qu’elle sert le plus sont ceux qu’elle servait déjà dans les années 50, comme le Byrrh par exemple, un vin aromatisé imaginé à Thuir en 1886.
La place du village date de 1296 et on pourrait y tourner des films de cape et d’épée sans rien y toucher ou presque. Lors du reportage, Colette dit qu’elle aurait pu déplacer son troquet sur la place pour avoir plus de monde, puisqu’elle y possède une maison de famille. Mais elle ne voyait pas l’intérêt de changer alors que là où il est, tout va déjà bien.
Et elle cite son dicton favori : doucement le matin, pas trop vite l’après-midi. Ah que ça fait du bien…
Très belle journée à vous
Certains détails de cette note proviennent de l’article Città Slow de Wikipedia.
Illustrations : Wikipedia (1) et Colette, la patronne du Café Tortoré à la Bastide d’Armagnac © Radio France Anne-Laure Barral (2)
Le site officiel de Città Slow : www.cittaslow.org
Pour votre information, Città Slow (les villes où il fait bon vivre) sont une organisation sœur de Slow Food (Manger bon, juste et propre).
Dans chaque ville Città Slow se trouve un convivium Slow Food.
Pour en savoir plus sur Segonzac, la première commune Città Slow, vous pouvez visiter le site du convivium : http://www.slowfood-segonzac.com/ avant de venir découvrir la Grande Champagne, le vignoble où se trouve Segonzac.
A bientôt.
L’animateur Slow Food de Segonzac
Merci beaucoup pour ces compléments d’information !
Voilà un concept de ville qui me convient tout à fait ! Je n’en avais jamais entendu parlé auparavant.