Les belles journées se suivent, chacune est différente et toutes apportent leur lot de bien-être. Hier était empli de moments qui tous pourraient être développés en notes, voire en nouvelles. Mais c’est les vacances et en vacances, on se repose et on laisse filer les choses avec un sourire permanent.
Alors, je ne vous raconterai pas la partie de bowling jouée par les trois chatons dans la matinée, où les quilles étaient remplacées par nos girafes en osier (la plus grande faisant 1m80, la plus petite 20 cm) et les boules étaient les minous eux-mêmes. Ils ont réalisé plusieurs strikes, revenant à la charge à chaque fois que nous remettions les girafes debout.
Je ne vous raconterai pas non plus le silence religieux d’Enzo quand je lui ai lu, dans son grand livre sur les pirates, une version simplifiée de L’île au trésor de Robert Louis Stevenson. Long John Silver, Black Dog, Billy Bones, le docteur Livesey, le capitaine Flint, Jim et tous les autres personnages ont défilé pour son plus grand plaisir.
Je ne vous raconterai pas le long coup de fil avec une amie vivant en Bretagne et qui ne parvenait pas à croire que chez nous, il faisait beau et chaud avec les cigales s’en donnant à cœur joie alors que chez elle, le ciel est resté collé au gris mouillé depuis des semaines et la température a dépassé rarement les 15°. Quand j’ai raccroché, elle commençait à se demander sérieusement si elle n’allait pas émigrer pour de bon dans le Sud.
Je ne vous raconterai pas les quelques nouveaux contes des chats qui dorment que j’ai ajouté au recueil dont l’écriture avance bien. J’espère que ce petit ouvrage sans prétention délassera ses lecteurs de tous âges avec simplicité et les fera sourire.
Je ne vous raconterai pas les flutes de champagne rosé bues au bord de la piscine au milieu des chats pour célébrer le jour, il y a quatre ans, où nous avons vécu notre première fusion. Tout depuis l’a renforcée et s’il y a bien un mot dont nous ne comprenons pas le sens, c’est celui d’usure.
Je ne vous raconterai pas le film délicieux que nous avons vu en DVD, Le nom des gens, avec Jacques Gamblin et Sara Forestier magnifiques tous les deux et entourés par un casting parfait, sur un scénario écrit par Baya Kasmi et Michel Leclerc, un régal de légèreté, d’humour fin et d’humanisme. Nous avons réalisé que dans notre petite tribu familiale, nous avions nous aussi un joli mélange d’origines et de cultures variées – roumaine, bretonne, espagnole, autrichienne, turque, grecque, tunisienne et peut-être aussi un petit peu française (sans compter les chats).
Finalement, ne pas vous raconter tout cela mais juste l’évoquer est peut-être la meilleure façon de vous en parler, votre imagination faisant le reste. Les évènements de votre propre journée valent bien ceux de la nôtre. A votre tour de vous les raconter, simplement en y repensant.
Très belle journée à vous