J’ai commencé la journée d’hier par le manuscrit du Septième livre. Il fallait que j’ajuste quelques détails de mise en page et surtout, le remplacement des tirets de dialogue par des tirets quadratins (c’est-à-dire des traits longs). Un petit peu fastidieux mais indispensable pour une édition pro. C’est fou le nombre de dialogues que j’ai mis dans ce bouquin. J’en ai eu pour pas loin d’une heure. Ensuite j’ai sauvé le fichier et j’ai voulu le renvoyer à Anti pour la suite des opérations.

Oui mais non. Il avait disparu.

Une erreur classique de ma part : j’avais travaillé à partir d’une version du fichier reçue en pièce jointe dans ma messagerie. Et quand je l’ai enregistrée, je n’ai pas pensé à le faire dans un de mes répertoires. La sauvegarde que je croyais avoir faite a disparu dans les limbes impénétrables des fichiers temporaires de mon PC. On a fouillé partout, on ne l’a jamais retrouvée.

J’ai donc recommencé à zéro, en enregistrant cette fois le fichier attaché là où je saurais qu’il est. La seconde fois, il y avait toujours autant de dialogues mais j’ai eu l’impression de mettre moins de temps.

Après quelques autres retouches mineures de mise en page des trois manuscrits, nous avons procédé à leur impression pour obtenir des versions de relecture sur papier, à deux pages côte-à-côte par feuille.

C’est la méthode de travail d’Anti. Elle fait de chacun d’entre eux un gros cahier en pliant les pages en deux pour reconstituer l’aspect final du livre. Cela permet de mieux repérer d’éventuelles erreurs de saut de page, les débuts de chapitre devant toujours être sur la page de droite. Ensuite, elle relit attentivement le texte, un stylo quatre-couleurs à la main pour noter tout ce qu’elle souhaite modifier, qu’il s’agisse de fautes oubliées ou de style.

A un moment de la journée, pour se changer un peu les idées, nous nous sommes offerts un petit délire. Une idée d’Anti, une de plus. Nous avons à la cuisine des bouts de craie, avec lesquels nous préparons nos listes de courses sur une petite ardoise accrochée à l’un des placards. Anti a soudain réalisé qu’elle pouvait aussi écrire sur les murs. Comme font tous les enfants dès qu’ils sont capables de tenir un stylo ou un feutre indélébile dans leurs mains, pour la plus grande joie de leurs parents.

Demandez à Anti : quand Gwlad était petite, elle adorait griffonner le papier peint. Rien ne parvenait à la décourager de recommencer, ni les mots doux, ni les engueulades. Une vraie reine du graff, la chère tête blonde.

Alors là, quand ça a été sa maman qui s’est mise à écrire sur le mur, elle était sciée, la petite ! Sauf que de la craie sur une bonne peinture, ça s’efface facilement.

Parents, si vous passez par ici, profitez du tuyau !

Très belle journée à vous