Bonjour.
Ce courrier, outre une description des temps à venir, comprend à la fin le rappel d’une pièce de théâtre dirigée par Brigitte Barilley qui a mis en scène des textes, que j’ai écrit, au « temps du corps , ainsi qu’une présentation de médecine ayurvédique qui aura lieu à mon bureau le 12 novembre tandis que je serai dans les Vosges.
Pour ceux qui voudraient venir participer à ces 4 jours pour affiner la clarification de sa vie, il reste encore 2 places dans le groupe. Voir les conditions dans les courriers précédents.
Avec ce courrier reprend l’exploration du cycle des saisons et des treizaines, cycle découvert au temps du Mexique ancien permettant et obligeant à une adaptation sociale et psychologique au mouvement des saisons.
Le cycle saisonnier couvre 365 jours. Il est découpé en 20 périodes de 18/19 jours, invariables au fil des temps. Le calendrier des treizaines, lui, est inscrit dans un cycle de 260 jours s’intercalant avec le précédent. Ce qui donne à chaque saison une couleur particulière, car au printemps comme en hiver des temps sociaux plus estivaux ou automnaux viennent pousser à des actions ou des attitudes contrariant ou facilitant le rythme des saisons.
La saison oblige. Elle est l’interaction de la terre et des autres composantes de l’univers. La treizaine est l’usage humain à adopter pour bien vivre.
Rappel essentiel : l’hiver commence à la Toussaint et non au solstice d’hiver. Noël est le cœur de l’hiver, pas son début.
Découpage des saisons dans le calendrier aztèque (région allant de l’ouest du Mexique jusqu’à la hauteur de Oaxaca).
Ce premier temps (1er au 17 novembre) a pour symbole le Jaguar. Il représente l’Est ou le Printemps de l’hiver.
L’hiver : Pour les Aztèques, au moment du coucher du soleil, celui-ci entreprend un voyage au centre de la terre. Le Jaguar incarne ce soleil de nuit
(contrairement à l’Aigle qui lui représente le soleil du jour) et transporte le feu au centre de la matière. Il est nommé « le cœur de la montagne ». La légende dit que « bondissant dans le brasier cosmique pour se saisir du soleil qui vient d’être créé, il y est devancé par l’Aigle et brûle son pelage d’où son aspect ocellé.» Il s’apparente au ciel nocturne constellé d’étoiles. Il incarne la diminution violente de la luminosité solaire en ce début d’hiver que l’on ressent tous en ce moment.
Sur la carte du tarot aztèque (reprenant les documents anciens), on voit une tête de Jaguar jaune tachetée de noir. Ses dents sont impressionnantes. Un collier rouge entoure son cou. Son œil bicolore rouge et blanc est là pour refléter le feu dans la glace. Celui qui doit couver au cœur de chacun de nous en hiver (feu +montagne : stabilité et vitalité)
La saison s’impose à nous, facilitant ou contrariant les quatre plans suivants : physique, émotionnel, énergétique et mental.
Maître des 4 directions, le Jaguar borde l’ensemble pour protéger la vie et pousse à regarder dans toutes les directions, plutôt qu’à se refermer à l’étroit chez soi ou dans l’ombre hivernale.
Doté d’une force magnétique, il fait preuve de ténacité et de force de caractère avec toute la noblesse du souverain des quadrupèdes. En hiver, c’est ce que l’on doit cultiver dés le début.
En hiver, on va vers l’intime, amitié, famille. On cultive sa foi avec eux dans le retour de l’astre du jour qui ne fait aucun doute, si on honore son endurance, sa force de vie, son pouvoir spirituel et que l’on s’éloigne des chicaneries trop humaines. En ce début d’hiver, on cultivera son feu intérieur, ses passions avec, comme visée, le printemps et son éclosion solaire.
On peut être poussé, par crainte, à « dévorer autrui » pour être sûr de survivre à une telle bascule énergétique saisonnière. Et si l’on ne fait pas très vite le saut dans l’hiver, la dépression l’emportera.
En ce début d’hiver, vite, la nature nous pousse à éviter de ranger, d’enterrer les choses une bonne fois pour toutes. On est porté à rouvrir le lien Ciel/Terre et à reconstruire un espace immense à partir de la Terre et sur terre. Sinon, le feu solaire devenu interne créera une pression énergétique si forte que tout semblera lourd et devenu trop petit, comme le jour dehors.
Avec l’hiver, on entre dans le monde du Yin, le monde des morts, de la nuit, du froid, de l’immobilité.
Le Jaguar est tombé de haut dans la terre. Il est pour cette période le guide pour enraciner notre processus d’incarnation, et à déterminer avec qui le vivre.
Il interdit la porte du monde des morts qui s’ouvre en ce début de novembre. Il convie à éviter la tentation du renoncement en nous disant « ne te trompe pas de porte ». Il apparaît souvent comme un poteau indicateur : vie ou mort.
Les premiers jours de l’hiver, donc du temps Jaguar et de la treizaine Singe, sont à considérer comme une transition. Période de jachère et d’attente avant d’entrer vraiment dans l’hiver : il est bon d’alléger son corps et son esprit.
Dans le Yi jing le Jaguar correspond à l’hexagramme 2 « le réceptif » composé de 2 trigrammes représentant la terre. Souplesse, docilité et flexibilité s’allient à douceur et bonté, mais aussi pugnacité, pouvoir d’enfantement, patience. (cf. « le Yi jing par lui même » de Pierre Faure).
La saison du Poumon fait place à celle des Reins. Travailler sur la ceinture (assouplir la taille et réchauffer les reins) et sur l’ossature.
La treizaine Singe évolue du 2 au 14 novembre 2010 pendant le premier temps de l’hiver.
La treizaine : elle permet de nous adapter à la saison et de faire des choix. C’est avec elle que guérison et reliance sont possibles. La treizaine Singe est la onzième d’une série de vingt. Elle fait partie des 4 signes associés au centre de chacune des saisons.
Avec le 11, on est dans le vague, le flou, le secret. Avec le singe, si l’impulsivité apparaît, le calme ne tarde pas à revenir, car le centre de chaque saison permet de découvrir rapidement comment mieux se réguler .
Dans le découpage des saisons, le Singe est le centre ou 3ème temps de l’automne ( 7 au 24 septembre). Double raison donc pour prendre les 1ers jours de cette treizaine comme une aide à une transition facile.
Endossons la peau du Singe afin de se relier au cercle et entamer ainsi le cycle des 5 éléments de la saison. Pendant ce temps, notre égo est obligé de s’aligner sur les éléments. Vivre la treizaine en faisant l’inventaire des moyens pour garder sa cohérence, tout ordonner.
Avec le Singe, tout est permis dans la drôlerie. Jovialité et rire feront partie de ce temps si nous savons choisir notre public.
On sort de l’automne, donc de l’ouest, pour entrer dans l’hiver avec un symbole ouest-automne. Pour échapper à la combinaison d’enfermements automne (treizaine) et hiver (saison), il reste les facéties du Singe, son double visage, auquel les aztèques reliaient le coyote et le dieu de l’ivresse.
Figure du chamane, il va et vient entre les mondes, connait les différentes directions. C’est donc le moment d’explorer tout ce qui réouvre la vie, à circuler ici et là, évitant ainsi l’enfermement
Cette treizaine est une aubaine pour alléger ce qui nous anéantissait juste avant. Il fait des pirouettes, se débrouille dans la vie en jouant, ruse pour ne pas tomber dans le monde des morts, du froid, de l’inerte.
Le centre de cette treizaine est un jour 7 Mouvement. Attention à ne pas rebondir sans cesse, refaire ce qui a déjà été fait. La tentation peut être de rester, voire de retourner dans des états d’attente, de jachère infinie ?
L’hiver s’installe, rester en jachère équivaudrait à un blocage dans les glaces. Remettre au surlendemain ce qui permettrait d’économiser ses forces, et continuer à se disperser en 1000 passions irrépressibles sera le défi de cette treizaine
En grimpant sur le dos du Singe, les premiers jours de la treizaine peuvent sembler joyeux, mais attention au double visage du Singe. Sous ses pitreries et avec l’élégance du Roseau, il pénètre la terre. Puis il se dégage, tire de la terre ses semences et repart à l’attaque. Les éléments alors se densifient. On est capable de faire fructifier, les idées et les projets naissent sans que rien ne soit dit.
Il est encore temps le jour 10 Fleur de se complaire dans la jovialité. Puis les derniers jours de la treizaine voient un ralentissement, et aussi un saut dans l’inconnu.
Les 2 derniers jours, on sera dans le secret, l’ignorance, l’attente, les profondeurs. Cherchons la clé que le Singe nous cache. N’oublions pas que cette 2e partie de la treizaine permet au Guerrier présent dans le Singe de combattre le feu par la ruse.
En ce sens, il accompagne parfaitement le Jaguar dans son retour à la terre. Sa souplesse lui permet de s’infiltrer partout.
Il est autonome, ne s’attache à rien, parcourt l’invisible, ne se fait pas voir mais voit.
Deux risques à éviter :
– trop jouer avec son double entrainerait perte d’autonomie et de personnalité.
– ne pas rebondir (en cela s’allier de la carte Mouvement) nous rendrait trop terre à terre.
Sachant cela cette treizaine est un bon lien pour entrer dans l’hiver avec souplesse et jovialité.
THEATRE avec Brigitte Barilley
Innocence — Chantier / Polyphonie sur l’état du monde – à partir de 15 ans
de Dea Loher – traduction Laurent Mulheisen (L’Arche Editeur). Mise en scène Brigitte Barilley – Cie Les Travaux et Les Jours. Collaboration artistique Bernard Fauveau. Assistanat Marjorie Bertin. Avec : Cédric Weber, Bettina Kühlke, France Ducateau, Leila Naceur, Jules-Emmanuel Eyoum-Deido, Yohann Pisiou, Françoise Viallon Murphy, Hélène Jupin.
Innocence ou le croisement de destins, le portrait de personnages à la marge de notre société.
Il y a Fadoul et Elisio, deux immigrés clandestins rongés par la culpabilité et Rosa qui aimerait que Franz, son mari, la regarde plus souvent. Il y a madame Zucker, la mère de Rosa, qui s’installe chez ses enfants, et Absolue, la jeune aveugle qui danse dans un bar du port. Il y a madame Habersatt, une femme seule, prête à tout pour exister aux yeux des autres…
Malgré les différences voire les contradictions, ces destins chaotiques vont se retrouver liés les uns aux autres par les hasards de la vie : une simple rencontre dans la rue, une parole échangée avec un inconnu, un amour naissant, le désir qui s’éveille… En se croisant, ces personnages vont tenter, avec l’énergie et l’humour du désespoir, d’agir sur leur vie.
Avec pragmatisme et dérision, Dea Loher interroge sur ce qui nous fait vivre ensemble ou pas. Une fresque populaire, mordante, servie par une dialectique implacable, une écriture jubilatoire.
LE HUBLOT
87 rue Félix Faure
92700 COLOMBES
Informations / Réservations
01 47 60 10 33
contact@lehublot.org
www.lehublot.org
Vendredi 12 novembre 2010 à 19h00 – 8, rue Jean Jacques Rousseau – 75001 PARIS
Pascal Manso formé il y a 10 ans aux soins ayurvédique au Collège Californien Ayurvédique, à l’Institut Européen Ayurvédique
et à Greens Ayur Center en Inde, vous propose une nouvelle réflexion de cet art millénaire.
L’entrée est de 10 euros ; durée de la séance 2 heures. Pour plus d’infos par mail : contact@pmanso.com ou sur le site de Pascal Manso
Cordialement.
J.G.Foucaud
anti
Très beau courrier, une fois encore ! Agréable et poétique par sa forme imagée, riche de l’univers sur lequel il s’appuie, plein de bon sens dans ses conseils, un grand plaisir à lire et relire.
Un grand document à lire et à relire, car très riche d’enseignements . Merci !
Bonjour à toi, Débla !