Depuis notre retour de Bretagne, on enchaîne les bons petits plats. Faut croire que c’était pas les bonnes vacances pour commencer un régime. Remarque, ça tombe bien, je n’avais pas prévu d’en faire un. Raison de plus pour en profiter un max.
Il y a quelques jours, à Rennes, on s’était levé plutôt tard. Quand la faim s’est fait sentir, il était pas loin de 15h, un horaire plutôt défavorable pour trouver un restau qui serve un vrai repas – je ne compte pas les McDo et assimilés, j’ai dit un vrai repas. Anti, qui connait la ville comme sa poche, nous a conduits au Picca, une brasserie superbe à l’ancienne en plein centre, tout près de l’opéra, et qui a l’avantage enviable et rare de tourner toute la journée non-stop.
Nous nous attablons, affamés, et nous passons nos commandes. Glwad a choisi des moules-frites, Dorian et moi avons penché pour une belle entrecôte et Anti a pris un brunch. Là, regard halluciné de Dorian et Gwlad sur la farandole de bacon, saucisse, œuf brouillé, pancakes, salade de fruit et tutti quanti.
Du coup, une fois rentrés à la maison, elle a proposé de nous préparer un vrai brunch. Nous avons acheté tous les ingrédients nécessaires et le lendemain, grande ambiance dans la cuisine avec Dorian qui sautait partout tellement ça sentait bon.
Les pancakes ont été faits à partir d’une recette de l’école où étaient les enfants à Malakoff et les petites saucisses (de Nuremberg, en fait) venaient de chez Lidl, le seul endroit à Nîmes où on les trouve. Pendant qu’Anti lançait les œufs brouillés, je préparais la salade de fruits avec des pêches blanches, des pommes, des poires et une banane. En prime, nous avions une bouteille de raisin fraichement pressé par nos amis Karine et Stéphane, un nectar à se rouler par terre.
Dorian a commandé un nouveau brunch pour aujourd’hui et si possible un autre pour demain, c’est dire si ça a été une réussite.
Avant-hier soir, Karine, Stéphane et leur fils sont venus manger à la maison, accompagnés d’une amie et de son fils. Au menu, des travers de porc marinés dans un petit mélange de moutarde, sirop d’agave, sauce Worcestershire, vinaigre balsamique blanc et huile d’olive (j’ai donné les proportions dans le fil Bonjour hier, je vous laisse chercher). Quelques mojitos pour pousser tout ça en apéro, deux vieux calvados différents en digestif, tout le monde était bien gai.
Et hier soir, Anti a sorti de derrière les fagots une recette à tomber de tartines au four, à base d’oignons cuits doucement jusqu’à obtenir un confit, reblochon, tomates, jambon serrano, mamma mia que c’était bon…
Vraiment, ça ne serait pas humain de tenter de faire un régime dans des conditions pareilles. Voilà, c’est dur, mais on fait face. Pire, on est bien décidé à recommencer.
Très belle journée à vous
ben moi, rien qu’à vous lire, j’ai pris 3 kilos!
Tout comme Valentine mdr mdr
Et voilà ! On a remis ça ! Tout comme la première fois, on n’a pas pu finir nos assiettes mais c’était biennnnnnnnnnnnn… et le sourire de Dorian à table valait bien l’heure de préparation que cela nécessite !
« Anti, qui connait la ville comme sa poche, nous a conduits au Picca, une brasserie superbe à l’ancienne en plein centre, tout près de l’opéra, et qui a l’avantage enviable et rare de tourner toute la journée non-stop. »
Alors, « Le Piccadilly » (devenu la brasserie Picca) est un de mes endroits préférés à Rennes, tout comme l’est « La Closerie des Lilas » à Paris : la brasserie année 30 par excellence. Un cadre superbe tout en boiseries sombres, une ambiance feutrée grâce à la moquette qui recouvre le sol, des salles magnifiques avec des plafonds extraordinaires… Ça, c’est pour le cadre.
Ensuite, il y a le service qui est tout simplement parfait. Le Picca est ouvert 7/7 de 7h à 1h du matin de nos jours, mais quand j’étais étudiante, c’était ouvert 7/7 quasiment 24/24 h, la brasserie étant fermée deux heures en fin de nuit pour que le ménage soit assuré. Rennais d’origine ou d’adoption, on s’est tous retrouvé un jour – ou plutôt une nuit – au Picca à point d’heure pour reprendre des forces. Le Picca est aussi tout public confondu : mémères à permanente, famille sympa avec petits enfants, étudiants, hommes d’affaires comme profs de la fac, tout le monde est à sa place dans cette endroit.
Le personnel aussi est remarquable : toujours le sourire, efficace voire efficient, la cuisine est excellente et le tout reste d’un rapport qualité/prix parfait.
Et puis, le Picca est situé au cœur de la ville, galerie du théâtre, dans le prolongement du bâtiment que l’opéra.
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à droite de la photo.
Si vous avez Google Earth, vous pouvez aller « place de la mairie rennes » pour vous faire une idée.
Il possède une magnifique salle de réception à l’étage, une terrasse très agréable l’été qui donne sur la place de la Mairie piétonne (trop agréable) où les enfants peuvent profiter d’un manège ou manger une dernière glace avant de continuer la visite de la Rennes qui est une très belle ville.
Enfin, cerise sur la gâteau, j’ai pu revoir André, un ami de collège qui travaille là-bas (Béa ? Tu te souviens de lui ?). Vous me direz, jusque là rien d’exceptionnel, ben si, parce qu’il était en vacances et était parti faire du vélo quand il s’est dit : « Tiens, je vais passer faire un coucou aux collègues » et que moi je demandais à un des serveurs s’il travaillait toujours là-bas. Ravi, il me répond : « Vous, vous avez de la chance, il vient juste d’arriver 😉 ». Vraiment, j’étais ravie ravie ravie de le revoir celui-là !!! Qu’est-ce qu’on a pu en faire ensemble lui et moi ! Des parties de rigolades maousses mais ça, c’est une autre histoire.
Ah, j’aurais bien aimé en apprendre (et vous en dire) plus sur l’histoire du Picca mais je n’ai rien trouvé de probant, c’est vacances quoi 😉
anti
Un incendie l’avait contraint à cinq mois de fermeture. En juillet, le Piccadilly rouvrira. Dernière ligne droite pour René-Claude et Marylène Dauphin, qui envisagent de passer le relais.
L’histoire
« Le 19 janvier, après le service, un employé m’appelle, venez-vite, il y a un problème. » Il est près de 15 h et René-Claude Dauphin, patron du « Picca », vient de rentrer chez lui. « Je suis très vite revenu sur place, les pompiers étaient là, une fumée se dégageait de la tourelle d’extraction. » Deux heures sont nécessaires pour localiser le sinistre, qui couvait dans les gaines de ventilation.
L’établissement subit de gros dégâts : ventilation, circuits électriques, plomberie, mezzanine sont à refaire… Cinq mois seront alors nécessaires pour tout remettre aux normes, entre tracasseries administratives et chantier à mener.
Gros pépin
« La réception des travaux est prévue le 30 juin. Le 4 juillet, les pompiers passeront pour la commission sécurité. Commandes, organisation du personnel – une vingtaine d’employés – l’ouverture se fera dans les jours à suivre. »
Un épisode « difficile », intervenant quelques mois seulement après un autre gros pépin : en mars 2010, l’établissement avait dû fermer suite à un arrêté de péril imminent. La faute à l’escalier intérieur du bâtiment, « qui menaçait de s’effondrer. Nous avions été prévenus l’après-midi pour une fermeture le soir-même », rappelle Marylène Dauphin. Heureusement, un deuxième rapport d’expert, plus nuancé, permettait la réouverture du Piccadilly neuf jours plus tard.
Ces deux événements, en fin de carrière, laisseront un goût amer à René-Claude Dauphin.
« Des gens délicieux »
L’histoire du Piccadilly avait commencé trente-six ans auparavant. « En juin 1975, nous avions racheté le Grand glacier, fermé depuis trois ans. Une référence rennaise, tenue pendant trente-cinq ans par un Suisse, M. Vischer », raconte René-Claude Dauphin, qui tenait alors avec son épouse un bar étudiant rue d’Antrain, le Spectacle.
Établissement phare de la vie rennaise, le Grand glacier proposait apéritifs dansants et cuisine de grande qualité. « L’affaire appartenait aux Rennais. Quand on l’a reprise, des clients nous confiaient y avoir rencontré leur conjoint ! »
Bois, moquette, banquettes cuir Chesterfield, René-Claude Dauphin souhaite alors un décor qui s’impose au temps, qui pâtine bien. « Les pubs victoriens, en vogue à Paris, m’inspiraient : le London Tavern, le Pub William’s… » Quant à son nom de baptême, « nous étions en repérage à Londres, avec le décorateur. Piccadilly Circus, c’est une place du centre, la place de la mairie aussi… C’est de là qu’est venue l’idée. »
Le Piccadilly, pour René-Claude Dauphin, c’est l’histoire d’une vie. « J’y ai trouvé énormément de plaisir et de bonheur. J’y ai côtoyé des gens délicieux, sur plusieurs générations. »
La réouverture, en juillet, sera un grand soulagement. Pour autant, René-Claude Dauphin, 66 ans, songe déjà à la prochaine étape. « J’entre dans la jeunesse de la vieillesse, sourit-il. La sagesse, maintenant, sera de récupérer nos heures supplémentaires ! »
Encore un été aux manettes de l’établissement, puis viendra le temps du passage de relais. L’échéance ? « J’espère avant la fin de l’année… »
Brigitte SAVERAT-GUILLARD pour Ouest France