Les États-Unis ont annoncé jeudi avoir signé avec le Brésil un accord pour lui faire grâce de près de 21 millions de dollars de remboursements de sa dette sur cinq ans, en lui demandant d’employer cette somme à la protection de ses forêts tropicales.
Le gouvernement brésilien s’est engagé à protéger ainsi la forêt atlantique, qui borde l’ensemble de son littoral et ne couvre plus qu’un dixième de sa surface originelle, et les écosystèmes de la caatinga (forêt épineuse) et du cerrado (savane).
« Le Brésil est l’un des pays ayant la plus grande biodiversité au monde. (…) La forêt pluviale atlantique à elle seule abrite plus de 250 espèces de mammifères, plus de 750 espèces de reptiles et amphibiens et près de 1.000 d’oiseaux », a rappelé le Trésor dans un communiqué.
Au total, le programme américain baptisé « Dette contre nature » a abouti à des accords avec 13 pays, dont huit d’Amérique latine, trois d’Asie (Bangladesh, Indonésie et Philippines), un d’Afrique (Botswana) et un des Caraïbes (Jamaïque), pour un total dépassant les 239 millions de dollars. Ce programme est en place depuis 1998.
Plusieurs options sont possibles. La plus utilisée est de créer un fonds local, administré par une majorité de membres d’ONG ainsi que par des représentants du gouvernement américain et du pays bénéficiaire. D’autres mécanismes ont également été prévus.
Le programme de préservation des forêts tropicales devrait permettre de dégager 163 millions de dollars au cours des 10 à 25 prochaines années. Ces fonds devraient contribuer à protéger près de vingt millions d’hectares de forêts.
Monétiser la nature devient de plus en plus courant, à l’image du projet Yasuni en Équateur, où l’exploitation du pétrole sous-terrain pourrait être échangée contre une aide financière.
Sources : AFP et 20 Minutes / Audrey Chauvet
Photo : Vue aérienne de la forêt de Jamanxim, au Nord du Brésil (AFP / Antonio Scorza)