Il y a décidément une magie permanente attachée aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Nous y étions hier une fois encore, pour une nouvelle séance de dédicace de Kathy, chez le libraire près de l’église qui s’est pris de sympathie pour Les voyageurs au sang d’or, son auteur, son éditrice et, de façon générale, la bonne humeur qu’on trimbale partout avec nous et qui s’est répercutée plus d’une fois dans la journée jusqu’à sa caisse-enregistreuse.

La journée a été fabuleuse et remplie à ras bord d’humanisme heureux, comme à chaque fois avec les gens qui s’intéressent à ce livre pas comme les autres.

Trois d’entre eux sont venus dire à Kathy qu’ils avaient déjà lu son livre et l’avaient adoré, ou que quelqu’un de leur famille l’avait déjà acheté et allait le leur passer tellement il avait aimé. Notre chère Kathy était émue de bonheur en les entendant.

Bien qu’il n’y ait eu que relativement peu de monde dans les rues, une flopée de nouvelles ventes a égrainé la journée. Certaines ont été initiées de façon plutôt drôle. Par exemple, une dame ne savait pas trop où attacher son chien pendant qu’elle allait payer une carte postale à l’intérieur. Anti lui a proposé de le tenir. La dame a trouvé ça tellement sympa qu’en ressortant, elle s’est mise à papoter, à s’intéresser au livre et finalement elle l’a pris.

La plus jolie à laquelle j’ai assisté est celle où cette maman a acheté le livre pour sa fillette prénommée – je n’invente rien – Marie-Sarah.

Dans cette ville, à deux pas de la crypte des Maries et de Sara, pour justement ce livre, on n’en croyait pas nos oreilles. La dame nous a dit qu’elle venait en famille aux Saintes tous les étés depuis dix ans mais qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir le pèlerinage gitan qui tombe hors des vacances scolaires (ils habitent dans le nord de la France). Nous l’avons encouragée à tout faire pour y assister un jour.

Mais l’évènement qui a donné à cette journée une lueur unique, c’est la surprise que nous a faite Kathy en lâchant, au détour d’une phrase, que ce jour du 16 juillet était celui de son anniversaire. A partir de là, dès que quelqu’un passait devant nous dans la rue ou pour entrer dans la librairie, on l’en informait. Nombreux sont ceux qui lui ont souhaité joyeusement un bon anniversaire, voire lui ont fait la bise, avant de poursuivre leurs emplettes. C’était vraiment magnifique, ce petit bonheur tout simple et gratuit venu de parfaits inconnus.

Une dame à qui nous venions de dire la nouvelle nous a répondu que le sien, d’anniversaire, tombait le 18 et qu’elle allait fêter ses 80 ans avec son nouveau mari, épousé quelques mois plus tôt. Vive, toute petite, intarissable, drôle, elle nous a raconté une bonne partie de sa vie: école de danse au Châtelet avec un professeur tchèque qui traitait ses élèves à coups de baguette, débrouille pour manger pendant la guerre en allant carrément voir les soldats allemands avec son petit frère de 7 ans pour demander de la nourriture, mariages, aventures diverses et surtout, appétit de vie démesuré et rejet des petits et grands malheurs du quotidien derrière le rire et l’humour – tout-à-fait notre philosophie!

Nous avons fait quelques escapades dans la journée pendant que Kathy gardait son poste (nous l’avons relayée à d’autres moments, bien sûr). Nous avons ainsi profité à deux reprises de la plage et de l’eau délicieuse, arpenté le marché qui se tient tous les vendredi, découvert un restaurant extraordinaire qui mériterait une note à lui tout seul tant pour sa nourriture que pour son architecture et sa décoration, visité le musée foutraque mais fascinant du marquis Baroncelli, bref passé une superbe journée.

Le patron de la librairie a proposé à Kathy de revenir pour le 15 août. Aujourd’hui, ça repart pour elle et Anti, avec une séance de dédicace chez Cultura à Nîmes. Moi, par contre, je vais en profiter pour faire relâche.

Très belle journée à vous