Babouins, Rwanda, photo Baliramas
par Francine Rousseau ( acupunctrice à Dourdan) et J.G.Foucaud
Je viens de recevoir le nouveau courrier de Présence du Chamanisme aussi, je m’empresse de le mettre en ligne !
Enjoy !
Bonjour à tous,
Cette année, la treizaine Singe s’inscrit dans les deux premières sous-périodes du printemps : elle termine le temps Crocodile (1er au 17 février, centre du printemps ) et chevauche le temps Roseau (18 février au 7 mars), Est du printemps ou installation du nouveau, le crocodile exprimant son installation énergétique. Mexicains ou chinois, on sait que le printemps commence en février, pas en mars.
Voir à ce sujet le passionnant livre d’Yvonne de Siké, « Fêtes et coutumes en Europe » (ou « Fêtes Et Croyances Populaires En Europe – Au Fil Des Saisons ») que l’on trouve encore sur les sites de livres d’occasion. [Yvonne de SIKE est Docteur en archéologie et histoire de l’art, elle a entamé sa carrière comme directeur du musée de Delphes, en Grèce, avant de s’installer en France où elle a ajouté à son parcours un doctorat en anthropologie culturelle. Elle a intégré le musée de l’Homme et est chargée des collections européennes du Muséum national d’histoire naturelle où elle enseigne également l’ethnologie européenne. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages : sur la symbolique des fêtes, des saisons, les miniatures russes sur laque, les poupées, les masques. Source.]
Le temps Crocodile a été exploré dans le courrier précédent.
Le temps Roseau : 18 février au 17 mars
Le Roseau, dans le calendrier des saisons, représente le printemps du printemps, c’est à dire l’est de cette saison.
Le Roseau est l’émergence de l’émergence, une forme d’attente inhérente aux premiers temps (printemps = premier temps)
Le Roseau est cette force qui, tout à coup, nous tempère et nous calme et permet de reprendre notre souffle. Accueillons-le avec respect. Après l’éclosion vigoureuse ( « je sens que je dois changer, y aller, faire, me lancer, etc.) du « temps » Crocodile, ce temps de repos, d’incubation, est bénéfique.
Savoir ce qu’est attendre : Dans la reproduction graphique de son symbole (cf : le tarot aztèque), on voit un cylindre creux, droit sur ses racines, où chaque élément s’emboîte dans l’autre. Tel un arbre solitaire sur une colline, il se tient là, vertical, pour pousser à clarifier notre vision.
Sa forme creuse nous pousse à découvrir et rendre possible des communications à distance dans le temps ou l’espace.
Carte appartenant au monde de l’est, le Roseau est dans le long terme, l’avenir. Pour fleurir, les projets doivent rester à l’abri, seulement dans l’esprit, pendant un temps encore.
Il ne s’agit pas d’agir… le Roseau ne nous dit pas d’avancer. Il nous conseille de nous mettre dans une attitude d’attente.
« attendre, c’est ne pas avancer » (voir à ce sujet le remarquable livre de Pierre Faure « le Yi Jing par lui même » qui étudie chaque hexagramme dans une perspective purement énergétique).
Le Roseau a une double polarité : clarté/confusion et qualité/négation. En effet, n’est-il pas les pieds dans l’eau, dans la vase, alors que la tête est au vent vers le ciel ? Le Yi Jing dit de lui qu’il est brigand au pied et qualité en haut.
Distinctions à l’œuvre : Entre enlisement et évasion, le Roseau bouge peu, oscille au moindre souffle mais résiste. Impossible d’être impatient, car il nous parle de distinction, d’élégance, de belles choses, de perception de l’intellect, de mental affûté. Mettons un peu de distance et de discernement dans notre vie. L’esprit pur du Roseau conduit à développer les activités de l’esprit. Avec lui peut venir « l’euréka » des formules et pourquoi pas la solution tant cherchée !
Il porte avec lui une notion du double : tout semble vouloir aller par deux ! Les sentiments affleurent, on se met à espérer l’âme-sœur, mais les choses n’avancent pas aussi vite qu’on le voudrait, et tout à coup on ne sait plus si on est dans la vase (au pied) ou dans le ciel (la tête).
Un remède : résister alors à cette impatience souvent transformée en angoisse. Se souvenir que la période Roseau permet d’étager dans le temps ses projets, de se mettre dans une verticalité qui verra le jour pendant ce temps printanier.
Prudences : se servir de la noblesse du Roseau qui apparaît prestigieux, connecté au monde de la lumière, de la tradition et du savoir (Quetzalcoatl, dieu de la culture du Mexique antique n’est-il pas né un jour 1 Roseau ?)
Avec lui, on se sent pris de l’envie d’écrire, de tracer des lignes, de créer en faisant marcher sa tête ce qui soulage après la brutalité du Crocodile.
Avec le Roseau, on se calme.
Se mettre comme lui dans la position verticale, bien ancrée. Elle prédispose à la concentration et à l’élévation de l’esprit.
Se rappeler que le creux du Roseau peut aussi devenir un « vide de cœur », que les joncs qui plient au premier souffle de vent traduisent un manque de personnalité, et que le vent est capricieux et changeant… ( le printemps étant la saison du foie, donc du vent, ce dernier se déplaçant de façon erratique dans le corps et l’esprit, est bien difficile à maîtriser !)
Le Roseau, avec ses pieds dans l’eau, nous ramène aux reins et à la peur. Il est important de ne pas se laisser emporter par l’angoisse de l’attente. Le Roseau apprend à attendre sans s’en rendre malade.
On ne peut pas faire ce que l’on veut. Venant d’être soumis à l’éclosion du printemps, on découvre comment le vivre et on va chercher à voir aboutir ses projets. C’est le moment de l’année où l’on se doit de faire preuve de la plus grande discrimination, et où l’on recherche pour le mieux ( ou pour le pire…) l’âme-sœur. On est ouvert à autrui à condition qu’il ne nous embarrasse pas, surtout pas (!!!). Le roseau est creux, il respire librement, croit-il.
Rester dans la distinction, ne pas être impatient, garder sa concentration et percevoir sur plusieurs niveaux. Si la tristesse est parfois présente, se rappeler que le Roseau nous met en contact avec la beauté des choses.
La treizaine Singe du 15 au 27 février 2010
Un enseignant de la ruse : Le Singe, centre de l’automne (7 au 24 septembre) dans le calendrier aztèque des saisons, est un des symboles décrivant le monde de l’ouest, donc de l’automne. Il enseigne la façon de vivre avec son monde émotionnel quand il est troublé par son incertitude.
Il apporte, dans ce début de printemps, une couleur automnale. Enseignant pour notre corps émotionnel, quand il est là, il avertit que l’on est beaucoup plus poreux à son entourage que notre conscience se plaît à le reconnaître. Le Singe arrive dans un monde qu’il ne connaît pas encore. Il va s’y mouvoir avec ruse.
« Bidouille et bricole » : le Singe ne s’attache à rien. Il trouve un jour quelque chose et le lendemain autre chose…., difficile avec lui de planifier ! Il est toujours à couvert, ne se fait pas voir, mais IL VOIT. Avec facilité il passe d’un monde à l’autre, prend les choses avec gaîté et détachement. Avec lui et pour lui, on a souvent affaire à un jeu, à une image. Avec humour, plaisanteries, habileté, il peut trouver les solutions dans le jeu du miroir.
Avec le Singe, on apprend à faire face en riant, se moquer de soi et ruser pour ne pas attiser les conflits. Pourquoi ne pas utiliser les danses et les transes pendant cette treizaine ?
Se perdre ? Sa dynamique automnale traduit le risque de s’enfermer entre « soi et soi » et y apporte le remède : on peut s’en sortir seulement par la rigolade, grâce au côté « coyote » et au double visage du Singe.
Attention à ne pas se laisser emporter dans la contemplation… A trop se plonger dans un miroir, on finit par s’y perdre !!!! Et le Singe aime tellement son double !
Il porte un masque et apprend à faire des grimaces, ce qui lui permet de se débrouiller dans la vie.
Il apporte de la fantaisie dans la treizaine Roseau. Mais attention, ceci n’est qu’une façade qui lui permet de traverser les mondes. Derrière une apparente douceur, il y a un du guerrier qui combat le feu des enfers par la ruse.
Il va bousculer le Roseau et tenter de le faire plier. Toutes les ruses seront bonnes pour atteindre l’axe du Roseau. A chaque instant, il nous déstabilisera par ses ruses, ses pirouettes, ses facéties.
Gare aux feux : il sait aussi aller au delà des apparences, son double visage lui permet de traverser les enfers et maîtriser le feu. Il connaît les différentes directions et a conscience d’appartenir à plusieurs univers en même temps. Allié à la culture du Roseau, il est capable de maintenir la lumière et le feu développant alors ardeur et combativité.
L’ivresse de la nature, au moment du printemps, s’embrase avec celle du Singe. Seule la noblesse du Roseau peut tempérer et accompagner cet épanouissement.
L’est du printemps est le moment phare de la saison (il est l’est de l’est ), alors ne pas se raconter de balivernes, ne pas se laisser happer par de fausses impressions, car le feu sous-jacent ne demande qu’à circuler. Tout est prêt pour l’éclosion. Le Roseau nous donne un appui et une forme, il étage les différents moments à venir avec distinction.
Laissons le Singe aborder cette treizaine avec le sourire mais gardons la maîtrise et l’axe du Roseau.
Cordialement,
Jean-Gabriel Foucaud
Merci à Jean-Gabriel pour les liens vers son « blog allié » 😉
Retrouvez d’autres textes sur le site Transvision.org.
D’autres articles sur le chamanisme sur le blog.
photos bonhomme piéton, niveau : Dordogne 2005, Coyote, feu maison 2010.
Merci Anti !
Le Singe a 3 jours pour faire voler les miroirs en éclats, avant que le roseau ne vienne tempérer sa belle ardeur…
Ces « prédictions de Foucaud » sont une mine de réflexions…
alors… aller dans la verticalité du roseau ??? Apprendre à attendre ? se rappeler que le Roseau nous met en contact avec la beauté des choses…
Je vais essayer de voir le temps qui passe et qui me fait piaffer sur place un peu différemment ! M’enfin, quand on est dans l’obscurité, un peu d’espoir ne ferait pas de mal, hein ? Argh…
Aller, je retourne dans ma caverne pour méditer, tiens ! 🙂
« Ces « prédictions de Foucaud » sont une mine de réflexions… »
C’est peu de le dire et c’est un peu grâce à vous qui me le disiez que j’ai eu envie de lui proposer de les mettre à disposition du plus grand nombre 😉 Merci à vous aussi.
« Je vais essayer de voir le temps qui passe et qui me fait piaffer sur place »
Ah ? Toi aussi 😉
anti, mode ralenti.
« Aller, je retourne dans ma caverne pour méditer, tiens ! »
Amusant, ça : je suis justement en visite souterraine (virtuelle) au sein des grottes chères au culte de Mithra, pour préparer mon prochain roman.
Par contre, je me sens en pleine lumière 🙂
L’est du printemps est le moment phare de la saison (il est l’est de l’est ), alors ne pas se raconter de balivernes, ne pas se laisser happer par de fausses impressions, car le feu sous-jacent ne demande qu’à circuler. Tout est prêt pour l’éclosion. Le Roseau nous donne un appui et une forme, il étage les différents moments à venir avec distinction.
Et voilà exactement ce que je vis. En plus des délires et miroirs explosés simiiesques..
Si je n’avais pas été ainsi avertie, en ce moment je me consternerai sans doute…
Perso les notes de Francine et Jean-Gabriel me rassurent sur mes ressentis éventuels, me préviennent qu’il y a à voir encore ressentir plus encore, et faire parfois 😉 Par foi et parfois non et parfois pourquoi pas…
et sentir que je suis à la fois moi-même et juste une molécule, une onde, une étincelle, un souffle et rien aussi !
J’y vois le chemin où je reconnais habituellement à moitié et comme dans le noir les diverses situations et obstacles, les flux porteurs, s’éclairer et devenir plus vastes et légers à vivre.
J’y apprend toujours que je peux ou non, me positionner d’une manière à vivre au mieux cette période..
Un grand merci à eux.
Je rejoins entièrement Sapotille dans son analyse.
L’intérêt de ces notes est de permettre une réflexion, en « découpant » le temps en tranches relativement courtes (la dualité « temps/treizaine » est inédite)…
J’y trouve une alternance de conseils judicieux de prudence et d’encouragements à aller de l’avant.
Ce n’est pas une « feuille de route », chacun reste libre de ses choix… Je les perçois plutôt comme une « tendance », qui laisse une large place à l’imaginaire (beaucoup moins « terre à terre » que les horoscopes traditionnels…)
Et c’est tellement bien rédigé… Je suis devenu accro !
Un grand merci aux auteurs et à Anti.
Reçu de Jean-Gabriel :
Récemment, une proche fort sagace, m’a offert un livre dont le titre et les auteurs m’auraient dissuadé toute curiosité : « Les pouvoirs intérieurs » de Sri AUROBINDO et de LA MERE éd. ADI SHAKTI.
La lecture de ce livre m’a permis de découvrir que si S.Aurobindo me reste toujours aussi illisible tant il est abstrait, sa co-auteure possède une capacité de rendre sensible et concrète les données de la vie à un point remarquable.
La lecture servira particulièrement à ceux qui voudront mettre en route des intentions claires et protectrices lors de l’année 2010. Les caractéristiques énergétiques et donc sociales et émotionnelles de cette année seront décrites très en détail lors de la soirée de vendredi prochain, le 26 au « temps du corps » à 20h15.
Le lendemain, la soirée du 27 consacrée au « Quantique des Quantiques », au travail remarquable d’un physicien fort pédagogue, Emmanuel Ransford, s’ouvrira aussi avec un concert donné par mes amis Martine Gercault et Chris Birkiett.
Il est possible de venir avec son tambour pour nous donner le plaisir à un moment ou à un autre de rouvrir l’univers en attendant d’entendre Emmanuel. (Temps du corps 19h30)
De ce livre, vous pouvez si vous souhaitez nettoyer votre vie des scories les plus néfastes lire les pages 28, consacrées à la persistance des formations mentales, 31 au danger des souhaits et pensées formulées négativement, 64 à la nécessité de s’unifier autour d’un centre, à la fin de la page 72 consacrée à la foi incarnée dans le corps, et à la page 78 aux effets corrosifs de l’aggravation mentale de l’imagination négative.
Pour le moment, j’en suis là. Tant de données importantes en si peu de pages me poussent à continuer cet ouvrage et à le conseiller comme lecture fondamentale pour cette année.