Dimanche soir j’ai regardé un documentaire d’Agnès Vincent-Deray et Jean-Pierre Manquillet consacré à Chico intitulé Chico, un gipsy peu ordinaire et pour cause, Chico n’est pas gipsy bien que fondateur des Gipsy King. Et, pour tout vous dire, j’ai versé des larmes de « tata Denise », c’est-à-dire de grosse émotion bien avant la fin du programme…
Découverte :
Chico n’était décidément pas fait pour l’école. Cela rendait furieux son père, Mohamed Bouchikhi. Il ne savait pas quoi faire de son petit. Qu’allait-il devenir ? Mama, la mère, faisait ce qu’elle pouvait. Mais il n’y avait rien à faire. Le désintérêt de l’enfant faisait perdre leurs moyens aux instituteurs parce que, disaient-ils, Chico était intelligent mais… indomptable. Un professeur, excédé, lui criera un jour devant toute la classe : « Dommage que le bagne de Cayenne soit fermé, on-t-y aurait envoyé passer ton certificat ».
La famille Bouchikhi venait de s’installer dans une HLM du quartier Griffefeuille, quand la vie de Chico croisa celle des enfants du gitan le plus connu d’Arles, José Reyes. Le père Bouchikhi, un Marocain d’Oujda, avait immigré en France en 1951. Sa femme, une Algérienne de Tlemcen, et ses enfants l’y avaient rejoint. Bien qu’étant maçon, il ne pensait qu’à l’éducation de ses enfants. Leur vie ressemblait à celle de la majorité des familles maghrébines immigrées, vivant dans les HLM françaises.
José Reyes, lui, habitait dans une caravane, comme tous les gitans. Il campait dans le quartier des Bouchikhi. Sa voix exceptionnelle avait fait de lui un des gitans les plus connus de France et du monde.
Le deuxième l’égalait en talent et en notoriété, et n’était autre que son cousin, le fameux guitariste Manitas de Plata. José et Manitas travaillaient ensemble et enflammaient déjà les salles les plus prestigieuses du monde, quand Chico partagea leur quotidien, voyant José, au retour de ses tournées, reprendre le chemin des marchés pour vendre toutes sortes de choses afin de subvenir aux besoins des enfants de la tribu.
« Chico, mon vélo contre une pastèque »
Un jour que le petit Bouchikhi traînait dans le quartier, perdu dans ses idées de mômes de 12 ans, Canut, l’un des fils Reyes du même âge que lui, l’arracha à sa rêverie : « hey Chico ! mon vélo contre une pastèque ». Chico « le garçon » n’avait ni argent ni pastèque. Il proposa alors à son nouvel ami « d’aller en cueillir une ». Ce jour-là, avec la disparition d’une pastèque sur l’un des étalages du marché, Chico, alias Chico , fit son entrée dans la famille Reyes.
Le rebelle de la famille Bouchikhi passera ses journées dans le campement des caravanes Reyes. Le père Reyes le considéra tout de suite comme un des siens. Chico ne fut pas dépaysé : « Les ambiances arabe et gitane se ressemblent. Tout tourne autour de la famille.
Les mœurs sont les mêmes. Les rôles de la femme et de l’homme sont établis de la même manière. Il y a un grand respect pour les enfants, comme chez nous. Je vivais avec eux comme avec les miens. Mon père travaillait dur. Nous étions très pauvres. Il nous donnait tout. Chez les gitans, c’était pareil. On donne tout aux enfants, et si les adultes ne mangent pas, ce n’est pas grave. »
Chez les Reyes, c’était comme chez les Bouchikhi, avec la liberté et la musique en plus. Si les gitans souhaitent que leurs enfants suivent une scolarité normale, ils ne font pas de l’échec scolaire une affaire d’état, et puis, les guitares sont une sorte de prolongement des bras des enfants. Un moyen, modeste certes, de gagner son pain, mais un moyen quand même.
« A force d’être avec eux, un jour, à 17 ans, j’ai pris une guitare et j’ai commencé à jouer. C’était un cadeau que le ciel me faisait. Je me suis découvert un rythme et je me suis mis à jouer avec les enfants. Au départ, il n’y avait pas d’idée de carrière. On s’amusait ».
Puis très rapidement, Chico se rendit compte du trésor que lui et les Reyes avaient entre les mains et décida d’en faire leur destin. C’est ainsi que le raté de la famille Bouchikhi deviendra le mentor des enfants Reyes. Celui à qui José acceptera de donner la main de sa fille, Marthe, puis, sur son lit de mort, celui à qui il confiera la relève.
La rencontre avec Chaplin
« Il y a ceux qui, en regardant un terrain vague, ne voient que le terrain vague, et ceux qui imaginent ce qu’il peut devenir. Je suis de ceux qui rêvent, tout en restant très pragmatique. Les Reyes jouaient comme ils vivaient, sans penser à l’avenir… Ce n’était pas mon cas. Et ils se sont laissés complétement guider. »
Chico subissait la pression de sa famille. Il était le seul des enfants Bouchikhi à ne pas avoir mené sa scolarité à terme, et celui dont l’avenir inquiétait les siens, à juste titre; s’il s’était laissé aller à la vie gitane et s’il se disait musicien, il fallait qu’il réussisse à s’en sortir avec sa musique. Voilà ce qu’il lui restait à prouver à sa famille, et il était le seul à croire qu’il pouvait y parvenir. Tous les étés, il organisa alors des voyages en caravanes à destination de Saint-Tropez pour jouer sur les plages, et amuser vedettes et nantis.
Il avait déjà à l’époque l’âme d’un promoteur. Saint-Tropez, avec sa panoplie de stars, promettait un avenir brillant. Toute la question était de réussir à capter l’intérêt de ce beau monde pour pouvoir ensuite gagner le coeur des plus puissants. Chico sait que, s’ils y parvenaient, les six musiciens qu’il venait de baptiser « Los Reyes », en hommage à José, pouvaient espérer survoler un jour les sommets.
Il ne se trompa pas. Au lieu de se faire virer des plages comme la plupart des musiciens qui essayaient de percer à l’époque, Los Reyes gagnèrent les cœurs des stars et des adeptes de la dolce vita. Ils devinrent les amis de Brigitte Bardot et de bien d’autres personnalités. Mais malgré le pouvoir dont jouissaient leurs admirateurs, la partie n’était pas pour autant gagnée et Los Reyes rentraient en Arles à la fin de chaque été dans leurs caravanes cahotantes, sans aucune promesse d’un avenir meilleur…
Les invitations pour animer des soirées privées dans des pays dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence se succédèrent pourtant. Los Reyes dépassèrent ainsi les limites de Saint-Tropez pour aller amuser les rois, les princes et les grandes vedettes du showbiz partout dans le monde. Mais ils se retrouvaient sur la plage, à la fin de chacun de leurs voyages, avec comme unique bagage leurs illusions perdues d’un avenir prometteur.
« J’étais le seul à croire à notre succès ultérieur. Eux étaient tristes malgré eux. Moi, je pensais que c’était un don du ciel. Je ne cessais de les pousser à aller jusqu’au bout de l’aventure. Ce qui me donnait cette foi, c’était la réaction du public et des gens que j’admirais face à notre musique. Ce qui était incroyable, c’est qu’entre nous et le public, il n’y avait aucune barrière. Ce pouvait être des enfants, des gens du troisième âge, des ouvriers de chez Renault ou des rois… Tout le monde réagissait de la même manière. Les gens dansaient et parfois même pleuraient ».
Le plus belle rencontre que Chico ait faite, et qui lui permet de s’accrocher à son rêve malgré le découragement des Reyes, fut celle avec Charlie Chaplin. Los Reyes jouaient alors dans un restaurant à Lausanne.
« …Ce jour-là, le propriétaire est venu nous voir pour nous dire que, si nous revenions le soir même, nous pourrions jouer pour Charlie Chaplin. Voyant que l’idée me plaisait bien, Canut me demanda : « Charlie Chaplin, c’est le clochard ? mais qu’est-ce que tu espères qu’un clochard te donne ? » C’est beau non, cette confusion toute gitane entre fiction et réalité… Nous sommes donc revenus chanter à la table de Chaplin. En nous écoutant, une larme a glissé sur sa joue. On était arrivé à charmer les charmeurs et à faire pleurer celui qui avait réussi à faire rire la terre entière. Ce genre de rencontre était un signe pour nous dire que nous étions sur la bonne voie. »
Le temps des vaches maigres
La vie de Chico est parsemée de rencontres. Avec le recul, et notant leur impact sur son destin, elles lui paraissent avoir été inévitables. Comme si rien n’avait été laissé au hasard. Avec les Reyes il se découvrira une vocation de musicien et de compositeur.
C’est lui qui donnera au groupe sa direction musicale. Il sera aussi bien leur manager, leur porte-parole, que celui chargé de régler les moindres détails de leur vie pratique. C’est également lui qui fera une place à José Reyes dans le groupe et qui assura plus tard, à la mort de José, des tournées à Manitas. L’attitude de Chico lui valu le surnom de Little Big Man, donné par François Mattei, le biographe du groupe.
En 1983, certains d’un succès prochain, Chico décide de rebaptiser le groupe. les gitans passent alors de « Los Reyes » aux « Gypsy Kings ». « J’étais convaincu de la valeur universelle de notre musique. Il nous fallait un passeport universel, d’où le nouveau nom du groupe. Mais la production n’était pas d’accord. C’était un nom anglais qui, de surcroît, ne suggérait pas la musique des gitans ».
L’entêtement de Chico valut au groupe trois longues années de vaches maigres, durant lesquelles les découragements se faisaient de plus en plus fréquents et menaçaient de mettre fin à cette aventure musicale.
En 1986, les frères Reyes, plus abattus que jamais, reprennent chacun leur petite vie. Chico rejoint sa caravane sous le pont d’Arles qui porte aujourd’hui son nom. Plus gitan que les gitans, il est le seul à continuer à vivre dans une caravane tout au long des douze mois de l’année. Entre klaxons et chants, sans eau ni sanitaires, celui qui ne savait vivre sans rêve, cherchait déjà un nouveau projet.
En 1988, Jack Lang, alors ministre français de la Culture, qui était de passage dans la région pour assister à la féria de Nîmes, se laissa entraîner par Michel Vauzelle, porte-parole de l’Elysée, et passa dire bonjour à Chico : « De cette rencontre est née un grande amitié et le projet du festival Mosaïque gitane et tzigane, visant à promouvoir la musique gitane. Nous avons commencé à discuter de la situation des gitans, et Jack Lang m’a demandé pourquoi je ne faisais rien pour promouvoir cette culture : je lui ai répondu que, s’il m’en donnait les moyens, je pourrais organiser un festival d’art gitan et tzigane ». Huit jour plus tard, Jack Lang s’engage dans le projet et Chico est chargé de l’organisation du festival.
« Le premier soir de la première Mosaïque, un gitan est venu me voir. Il devait remettre un trophée et un bouquet de fleurs à quelqu’un. Je pensais que c’était destiné à Paco de Lucia qui devait se produire le soir même. J’ai alors demandé à l’homme de venir juste avant son concert. c’était le représentant d’une association de gitans rom. Le trophée et les fleurs m’étaient en fait destinés : « Pour le bien que vous faites aux gitans », me dit-il ». Le gitan beur venait ainsi d’acquérir une nouvelle dimension : celle de protecteur de la musique gitane.
Début du succès… et des ennuis
Il fallut donc dix ans de lutte acharnée pour que le succès sourie enfin aux » Gypsy Kings ». En décembre 1987 et janvier 1988, ils triomphent à la Cigale, puis sur la scène du Zénith. Ils quittent enfin les salons des stars du showbiz et des rois pour gagner les scènes internationales.
Aux Etats-Unis, ils effectuent trois tournées et jouent à guichets fermés : c’est la première fois qu’un groupe « français » réalise un telle performance. Le même phénomène se produira au Mexique, au Japon, en Angleterre, en Australie et ailleurs… En 1989, trois millions d’albums sont vendus. Les Gypsy Kings recevront quinze disques d’or. « Mon frère Chahib travaillait à l’époque dans une maison de retraite arlésienne. C’est comme cela que m’est venue l’idée d’offrir notre premier disque d’or à Jeanne Calment qui y vivait alors.
Nous avons joué pour les gens âgés. Ils étaient très heureux ».
Une victoire de la musique viendra couronner le travail du groupe. sans rêve, cherchant déjà un nouveau projet. Mais les ennuis commencent pour Chico . Depuis 1986, le groupe avait pour manager Claude Martinez. Un malentendu surgit en 1991, qui l’oppose à Chico . « J’ai demandé des comptes à Martinez. C’est normal, non ? Ça ne lui a pas plu. Les choses se sont aggravées. Martinez s’est arrangé pour faire dire à mes beaux-frères qu’ils n’avaient plus besoin de moi. J’ai alors quitté le groupe ».
Mais même si les beaux-frères ne jouent plus ensemble en public, et malgré les tensions dues à la séparation, il leur arrive de le faire en privé, lors de réunions de famille, autour de Clémentine, la veuve de José, pour le plaisir de lui donner l’occasion de s’entourer de tous ses enfants et petits-enfants, comme au bon vieux temps, au temps où ils vivaient encore dans les caravanes.
Un nouveau départ
Chico est un optimiste, et la vie le lui rend bien. Il a connu des moments très durs, suivis aussitôt d’événements qui lui permettaient de rebondir. L’année 1991 est très éprouvante pour lui. Il perd à la fois son premier bébé – Les Gypsy Kings -, et son père, Mohamed Bouchikhi.
Après avoir encaissé les coups du destin, Chico remontera la pente, comme il sait si bien le faire. Il fonde un nouveau groupe, « Chico et les Gypsies« , avec de jeunes musiciens d’Arles et de Montpellier. Producteur, directeur artistique et musicien du groupe, il interprète les tubes internationaux de ses débuts sans pour autant dormir sur sa gloire passée, car il composera nombre de nouveaux morceaux, teintés de la saveur gitane, mais plus ouverts qu’auparavant aux influences, si diverses, de la musique tzigane. Alors qu’il avait été à l’origine des sonorités venues d’Orient dans les tubes des Gypsy Kings, aujourd’hui, il donne toute liberté à sa sensibilité orientale. Après Vagabundo, qui a atteint un chiffre record avec 20 000 albums vendus, sans compter les singles, il vient d’achever l’enregistrement de Nomade, dans lequel il reprend un titre d’un chanteur algérien de l’exil, Dahman el-Harachi.
Après avoir été gratifié du titre de protecteur de la culture gitane, Chico a créé un refuge pour tous les gitans du monde, « El Patio« , un lieu de fête comprenant une bodega, une grande, des arènes, une esplanade, des roulottes et, pour couronner le tout, une vue sur le Rhône, afin que puissent se rencontrer les gens du voyage (magnifique, à découvrir !)
Au nom du frère
« Le hasard fait bien les choses… Mon entrée à l’UNESCO pourrait résumer ma vie… C’est l’histoire de mon histoire…. »
L’histoire de Chico Bouchikhi. « En septembre 1994, j’étais en plein enregistrement du disque Vagabundo, quand le téléphone sonna. Il était 10 heures du matin.
C’était l’Unesco. On invitait mon groupe à participer au grand événement culturel qui accompagnait le premier anniversaire des accords de paix israélo-arabes le soir même à Oslo. J’ai d’abord pensé que c’était un gag ! Cela paraissait incroyable. Incroyable qu’on ait pu me joindre au studio. Incroyable qu’on ait eu que quelques heures pour rassembler quatorze musiciens et qu’on ait réussi à faire l’ouverture du concert en arrivant… »
Chico, le 13 septembre 1994, lors du premier anniversaire des accords de Paix signés à OSLO entre Shimon Peres et Yasser Arafat.
Le monde entier a suivi cet événement à la fois politique et culturel. La recette du concert a été versée au projet de reconstruction de Gaza et de Jéricho.
Yasser Arafat et Shimon Pérès montèrent ensuite sur scène pour saluer l’artiste.
« Ça, c’est pour la petite histoire, mais la mienne était tout autre… on dirait que tout a convergé par un hasard dont seul le maître du destin détient le secret pour me ramener vingt et un ans en arrière. J’avais alors 18 ans. Mon grand frère, Ahmed, venait d’être abattu en Norvège par le Mossad. C’était une erreur… Il a fallu cet événement. Le pardon le plus difficile est celui de ceux qui ont été, comme moi, blessés dans leur chair. C’était plus qu’un accord sur le papier pour moi… Après Oslo, j’ai eu envie d’organiser une nuit de la tolérance en Arles. Il était important de donner une dimension à l’événement et à son message. J’ai alors contacté l’Unesco pour le parrainage de cette nuit. J’avais prévu un plateau international : musique gitane des quatre coins du monde, mais aussi musique arabe, musique berbère…. L’Unesco a accepté et a envoyé quelques uns de ses représentants pour assister à l’événement. C’est là qu’en parlant d’Oslo, je leur ai parlé de mon frère… ».
Frederico Mayor fut mis au courant de l’histoire. Touché par l’attitude de Chico, par ses démarches fédératrices et par sa musique universelle, il décide de le nommer envoyé spécial pour la paix à l’Unesco. C’était en 1995.
Quand l’opération vengeance du Mossad fauchait des innocents…
Le 5 septembre 1972, à Munich, un commando palestinien exécute onze athlètes israéliens. L’opération est revendiquée par l’organisation Septembre noir. Golda Meir, alors premier ministre israélien, réunit, quelques jours plus tard, les responsables du Mossad et leur remet une liste comportant les noms de plusieurs Palestiniens, responsables présumés de Septembre noir, tous à abattre selon elle. L’opération vengeance est déclenchée. Les assassinats se succèdent dans la clandestinité : en dix-huit mois, neuf responsables palestiniens sont tués en Europe et à Beyrouth. En juillet 1973, le chef présumé de Septembre noir, Ali Hassan Salameh, est localisé à Lillehamer, en Norvège. Le 21 juillet, à 22 heures 30, c’est un garçon de café marocain, Ahmed Bouchikhi, qui est assassiné par le Mossad. Les hommes du commando israélien prennent la fuite, mais ils sont arrêtés à l’aéroport. « C’était une erreur !… » Ils n’écoperont que de peines symboliques. Le Mossad n’arrêtera pas pour autant sa traque d’Ali Hassan Salameh. Ce dernier sera assassiné six ans plus tard à Beyrouth.
Une chaîne musicale de la paix
Les activités de Chico s’intensifient. Sa nomination à l’Unesco n’est pas simplement honorifique. Son rôle consiste à organiser des événements culturels pour répondre aux besoins des peuples défavorisés. Il organisa, entre autres, le cinquantième anniversaire de l’Unesco et profita de l’occasion pour rendre hommage au peuple algérien, à ses artistes et à ses femmes, en invitant Khaled, le roi du raï, et Hassiba Boulmerka, l’athlète algérienne.
Le but de Chico est de « réaliser une chaîne musicale de la paix en posant ses maillons dans les différentes villes du monde. Le premier maillon a été posé à Arles. Le second, à l’Unesco puis, en 1996, à Ramallah. J’ai un nouveau projet pour la Palestine. J’attends l’aval de l’Unesco. Mon objectif est à la fois de promouvoir la tolérance et la paix, et de récolter des fonds pour répondre aux besoins du pays où nous nous trouvons… J’ai proposé une nuit pour l’Algérie. Elle regrouperait des musiciens algériens, mais aussi des musiciens d’autres nationalités, connus internationalement. Les recettes iraient au Croissant-Rouge… ou à d’autres institutions. Ce ne sont pas les besoins qui manquent là-bas.
J’attends l’aval de l’Unesco pour ce projet aussi, car ce n’est pas la peine d’entreprendre l’organisation d’un tel événement et de faire illusion à la douleur des autres si l’on n’est pas sûr de pouvoir faire passer le message de paix, d’une part, et de pouvoir aider le peuple qui souffre, d’autre part ».
Chez les gitans, les musiciens se succèdent de père en fils. C’est le seul héritage que laissent les parents et le seul hommage que peuvent faire les enfants à leur identité gitane et à leur famille : « José m’a confié le flambeau. Oui, on peut dire qu’il voyait en moi son successeur. Aujourd’hui, ce sont mes enfants qui poursuivent mon chemin ». Reda, l’aîné de Chico, a 17 ans. Il a quitté l’école assez tôt pour vivre de la musique. Tonino-Nabil, lui, a 14 ans et poursuit sa scolarité. Myriam enregistre, à 9 ans, son premier disque avec deux autres petits gitans, une cousine et le fils d’un ami. Chico en est très fier, et c’est aujourd’hui les voix de ses enfants qui le font pleurer…
Source de cet article : Camargue.fr
Photos : site chico.fr, fan club de Chico, guitare.
anti
FANTASTIQUE !!! Quelle histoire merveilleuse et quel homme exceptionnel !!!
Il ne va pas se passer longtemps avant qu’on aille faire un saut au Patio pour le rencontrer !
Bravo, bravo, bravo !
Une vie et un DESTIN hors du commun ; Chico est tout à la fois : le frère, l’ambassadeur, le défenseur, l’artiste, le réconciliateur… quelle envergure ! Un homme de coeur chargé d’une mission.
Absolument ! Depuis dimanche, jour où j’ai vu ce documentaire, j’y repense sans cesse… Il y a tout dans une vie comme la sienne.
anti, qui va s’occuper de son destin !