Communiqué
LE CRAC EUROPE DEMANDE À TROIS PRÉFETS
D’INTERDIRE L’ACTIVITÉ DES TOREROS MINEURS
Le 10 avril 2014, le CRAC Europe a envoyé un courrier en RAR aux préfets des Bouches du Rhône, Des Landes et du Gers. En effet, lors des corridas des 19 au 21 avril 2014 de la feria d’Arles (13), ainsi qu’à Aignan (32) et à Mugron (40), des mineurs doivent se produire en tant que torero, novillero ou banderillero. C’est le cas de Miguelito Lagravère le samedi 19 avril au matin lors de la feria d’Arles.
Or, la réglementation applicable au travail des mineurs a récemment changé : depuis l’entrée en vigueur, le 14 octobre 2013 (JORF n°0239 du 13 octobre 2013 page 16901 texte n° 8), du décret n° 2013-915 relatif aux travaux interdits et réglementés pour les jeunes âgés de moins de dix-huit ans, les « catégories de travaux déterminées par voie réglementaire » auxquelles renvoie l’article L. 4153-8 du code du travail ont été modifiées.
Dorénavant, nous avons deux articles ainsi rédigés :
Article D. 4153-16 du code du travail : « Il est interdit d’affecter les jeunes à des travaux les exposant à des actes ou représentations à caractère pornographique ou violent ».
Article D. 4153-37 du code du travail : « Il est interdit d’affecter les jeunes à : 1° Des travaux d’abattage, d’euthanasie et d’équarrissage des animaux ; 2° Des travaux en contact d’animaux féroces ou venimeux ».
Rappelons que par décret du 20 décembre 2000, Jean Glavany alors ministre de l’agriculture, avait assimilé la corrida à un abattage d’urgence pour cause d’accident. L’objectif du ministre aficionado était alors de permettre la consommation de la viande de taureau malgré les risques d’ESB.
Au-delà du but poursuivi par ces dispositions lié à la protection des mineurs, il nous parait utile de rappeler que la violation de ces dernières expose ceux qui en seraient les auteurs à des poursuites pénales (le travail interdit de mineurs étant réprimé par les articles R.4743-5 et R.4743-6 du même code / contravention de 5° classe / amende de 1 500 euros par mineur employé, multiplié par 5 si l’employeur est une personne morale).
Dans l’hypothèse improbable d’une passivité des pouvoirs publics, nous envisagerions très sérieusement leur éventuelle mise en cause sur le fondement de la mise en danger d’autrui.
A Alès, le 16 avril 2014
Jean-Pierre Garrigues, président
Tél. 06 75 90 11 93
www.anticorrida.com
Rappelons que par décret du 20 décembre 2000, Jean Glavany alors ministre de l’agriculture, avait assimilé la corrida à un abattage d’urgence pour cause d’accident. L’objectif du ministre aficionado était alors de permettre la consommation de la viande de taureau malgré les risques d’ESB.
Oui, l’AFSSA ne voulait pas que la viande des taureaux entre dans la chaîne alimentaire. Si la recommandation de l’AFSSA avait été appliquée, elle aurait ruiné les petites places taurines pour lesquelles la vente de la viande représente une part importante des recettes. Mais Glavany a outrepassé de l’avis l’AFSSA, sauvant ainsi la corrida d’un désastre financier.
La viande des taureaux reste un talon d’Achille de la corrida. Dans l’abattage alimentaire, les animaux sont saignés afin qu’ils se vident au maximum de leur sang (ils se vident du sang jusqu’à ce que le coeur lâche). C’est une mesure de sécurité sanitaire : avec moins de sang, les bactéries prolifèrent moins. Or, dans la corrida, les animaux sont tués non saignés et les bactéries doivent pulluler très vite. Surtout dans la chaleur estivale.
Un contrôle microbiologique inopiné de la viande de corrida venant d’une petite place taurine rurale excentrée, en pleine canicule estivale, serait susceptible de révéler une prolifération anormales de germes. Dans ce cas, cela ferait un gros scandale sanitaire et porterait un rude coup à la corrida.
Excellente remarque. Normalement, il y a un contrôle vétérinaire sur les corps des taureaux en sortie d’arène mais est-il systématique et surtout réalisé correctement ? Il ne serait pas surprenant qu’un certain nombre de vétérinaires pro-corrida (oui, il y en a, aussi hallucinant que cela puisse paraître) soient peu regardants.
Il s’agirait d’aller chez un boucher vendant de la viande de corrida, de faire un prélèvement et de l’envoyer à un laboratoire d’analyse, avec numération de certaines catégories de bactéries. Si la viande provient d’une petite commune rurale isolée, mal équipée, pendant une période caniculaire, avec un certain relâchement dans les conditions de stockage, transport et réfrigération, il est tout à fait possible que certaines bactéries pathogènes ressortent comme trop nombreuses et que la viande soit jugée dangereuse à la consommation.
Pour que les taurins ne puissent pas contester le résultat, il faut que le prélèvement et l’analyse soient réalisés de façon contrôlée par la justice.
Que d’excellentes nouvelles dans cet article et vos commentaires !
Pensées pour feu Fabrice, ami d’enfance en lisant ce passage :
« Article D. 4153-37 du code du travail : « Il est interdit d’affecter les jeunes à : 1° Des travaux d’abattage, d’euthanasie et d’équarrissage des animaux ; »
Jeune, en échec scolaire, il avait été contraint d’entrer en apprentissage de boucher et s’était retrouvé dans les abattoirs. Il m’avait dit un jour, peu avant de tenter de se donner la mort : « On ne devrait pas faire travailler des jeunes dans les abattoirs. Si tu savais ce que je vois… On ne devrait jamais faire faire ça à des enfants. »
A faire analyser la viande, il peut être éventuellement intéressant de demander une recherche de résidus de médicaments. Après tout, il y avait eu une histoire de résidus de phénylbutazone en 1998-99 chez des taureaux de corrida espagnols, voir (bas de la page)
http://portaltaurino.net/veterinarios/congreso_arles.htm
Cela pourrait montrer que les taureaux prennent des produits susceptibles d’altérer leur comportement, possibilité toujours considérée par les taurins comme relevant de la calomnie.
Evidemment, le problème est le coût des analyses pour un résultat aléatoire (peut-être 1 échantillon sur 5 serait positif).