Les peintures rupestres ont probablement été réalisées en majorité par des femmes, selon le préhistorien Dean Snow. C’est ce qu’il affirme dans un article qu’il vient de publier dans American Antiquity, dont l’essentiel a été repris sur le site de National Geographic (en anglais).
Si vous êtes familiers de ce blog depuis longtemps, cela doit vous rappeler quelque chose. En 2009, je vous racontais comment un autre préhistorien a démontré que, vraisemblablement, l’Art a été créé par des femmes. J’avais utilisé ses recherches lors de l’écriture de mon sixième roman, La femme primordiale. Rien de plus logique, donc, qu’après avoir créé l’art, les femmes soient devenues les premières artistes.
Comment Dean Snow a-t-il pu déterminer que ce sont des femmes qui ont réalisé la majorité des peintures rupestres ? Grâce à leurs mains. Il s’est, en fait, surtout intéressé à ce qu’on appelle des « mains négatives ». Cette forme d’art est extrêmement répandue sur les murs des cavernes. Elle consiste à poser sa main sur la paroi et de souffler un colorant dessus ; quand on retire la main, on voit sa forme apparaître là où le colorant n’a pas pu atteindre la pierre (c’est le principe du pochoir).
Or, en entrant dans un logiciel récent les mensurations de ces multiples « mains négatives », le verdict est sans ambiguïté : environ 75% d’entre elles ont appartenu à des femmes. Le logiciel en question analyse les proportions entre les différents doigts. Par exemple, chez un homme, l’index est plus court que l’annulaire alors que chez les femmes, ces deux doigts sont sensiblement de la même taille. Tout un ensemble de caractéristiques de ce genre a été établi.
Bien sûr, on a le droit de rester prudent sur la généralisation d’observations que Dean Snow a faites dans seulement un petit nombre de grottes pour le moment (en Espagne et en France). Cela dit, une étude publiée en 2011 par d’autres préhistoriens américains tend à confirmer que ce sont les femmes et non les hommes qui avaient tendance à peindre sur les murs. Des lignes tracées dans la grotte de Rouffignac en faisant glisser deux à trois doigts sur une paroi meuble l’ont probablement été par une fillette de 5 ans.
Là encore, ce sont les mensurations des doigts qui ont permis de parvenir à cette affirmation. Toutes les explications sur ce point sont données dans l’article en lien (en français). Dans l’une des salles de la groote, les enfants ont dû être portés sur les épaules de leurs parents. Ou peut-être juste de leurs mamans ?
Très belle journée à vous
Sources photos : (1) Pedro Saura, (2) Jessica Cooney and Leslie Van Gelder
Voilà une nouvelle qui me réjouit et qui ne m’étonne pas 😉