Une très utile clarification de Dorothée Aillerie, vétérinaire membre du CRAC Europe, au sujet de certaines réactions négatives lues sur internet à la suite des manifestations d’Alès.

A ceux qui voient défiler sur internet des remarques concernant l’agressivité des méthodes du CRAC Europe pour la protection de l’Enfance, et qui par conséquent se posent quelques questions, je voudrais leur faire part de quelques remarques, qui n’engagent que moi bien entendu, mais qui découlent de mon expérience à Alès, puisque j’y étais.

Je trouve en effet qu’il serait peut-être temps de nuancer et de faire la différence entre détermination et violence. Le CRAC Europe pour la protection de l’Enfance condamne bien sûr toute forme de violence.

Il n’est pas possible de laisser dire que les manifestations à Alès (mais peut-être fallait -il y être pour le comprendre) aient été des manifestations violentes et que leur principe soit catégorisé de méthode agressive.  Le but de ses manifestations était de faire du bruit dans l’Alès pendant le déroulement des trois corridas prévues ce week-end là.

Alors forcément, elles ont été très bruyantes avec sifflets, slogans grâce à la participation de plusieurs milliers de manifestants et le dynamisme de l’équipe du CRAC Europe, qui a rempli son rôle pour motiver et canaliser inlassablement les manifestants DETERMINES à hurler leur indignation – c’était le but.

Les faits que les détracteurs d’Alès se font un plaisir de rapporter (bouteilles plastiques, chaise en plastique jetées sur les manadiers), le CRAC Europe les condamne aussi et ces faits resteront – eu égard à leurs conséquences – même plutôt comme la preuve qu’à Alès, pendant ces deux jours, la violence était bien comme toujours dans les arènes où 16 taureaux ont été abattus à l ‘arme blanche à petit feu pour le plaisir sadique de quelques pervers.

Pourrait-il être un jour permis d’avoir le droit de penser que l’abolition de la corrida ne passera pas UNIQUEMENT par des actions (que bien évidement je ne critique pas) comme la distribution de bonbons à des enfants ? et d’avoir le droit de penser que des actions déterminées sont maintenant nécessaires ? Dans la lutte qui nous unit tous, pourrait-on accepter qu’il existe une diversité dans les actions ? Pourrait-il être un jour permis de croire M. le Maire d’Alès quand il déclare « tant que je serais maire, il y aura des corridas à Alès » et ainsi conclure que toute forme de négociation est vaine ?

Quant à l’attitude supposée agressive de M. Jean-Pierre Garrigues, Vice-Président du CRAC Europe, que certains relatent, il faut quand même savoir que, lors de l’unique moment de tension pendant la manifestation du samedi, alors que les manifestants, provoqués par des aficionados, s’indignaient de l’inertie des forces de l’ordre, sa décision a été de faire asseoir tout le monde par terre – jugeons de l’agressivité de la méthode – et ainsi obtenir rapidement un retour au calme. J’irais donc plutôt jusqu’à dire que c’est plutôt sans lui que tout aurait pu dégénérer.

Alors le CRAC Europe agressif, non. Déterminé, oui.

Dorothée Aillerie, Vétérinaire.
Adhérente au CRAC Europe