La météo est, parait-il, l’un des sujets favoris de conversation des Français. Surtout quand un joli mois de mai mérite aussi peu d’être appelé ainsi. Le problème, c’est que ce qui cause ce temps hivernal n’est pas en voie de s’arranger, bien au contraire.
Le site de Météo France y consacre son sujet du moment, qu’il intitule sans ambiguïté « Un mois de mai bien perturbé« . On peut y lire la description d’une situation qui se reproduit régulièrement à cette époque depuis déjà cinq ou six ans, celle de la goutte froide qui descend du pôle Nord pour arriver chez nous (en bleu sur les cartes ci-dessous qui montrent les masses d’air de mercredi à samedi).
Le fameux anticyclone des Açores, qui était synonyme de beau temps dans les bulletins météo de mon enfance à la télé , ne veut justement plus se centrer sur les Açores. Il se forme désormais plus au Nord, aspiré par le réchauffement excessif de la banquise. En tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, il fait redescendre sur nous des vents polaires. Voilà pour le froid.
Les masses d’air faisant ce qu’elles peuvent pour trouver un nouvel équilibre, un second anticyclone extrêmement stable s’est installé plus à l’Est, au-dessus d’une grande partie de la Russie, où du coup il fait inhabituellement chaud.
Remarquez, j’utilise le mot « inhabituel » parce que je l’ai lu sur le site de Météo France, mais en réalité cette chaleur excessive est en train de devenir habituelle puisque cela fait plusieurs années consécutives qu’elle s’installe là à cette période de l’année – rappelez-vous les incendies géants dans cette partie du monde en 2010 et 2011 qui ont créé à eux seuls une pénurie mondiale de blé.
Entre deux zones de haute pression, l’atmosphère ne peut être qu’à plus basse pression, comme une vallée entre deux montagnes. Les deux anticyclones – l’un sur l’Atlantique Nord et l’autre sur la Russie – emprisonnent une accumulation de dépressions. Le piège se referme sur la goutte froide, qui se retrouve captive au-dessus de nos têtes.
Et c’est ainsi qu’en plus du froid, nous avons aussi une abondance de pluie en ce glacial mois de mai.
Ce matin, une température de 3,7°C a été relevée à Paris. C’est la plus basse enregistrée un 24 mai depuis 1887. L’ensoleillement dans l’Est de la France sur les cinq premiers mois de l’année n’a jamais été aussi faible (3h par jour en moyenne). Il neige en Suisse. Il fait 30°C à Moscou. Aucune amélioration n’est prévue dans les dix jours à venir.
Très belle journée à vous
Cartes des masses d’air : Météo France.
Je confirme:
http://www.24heures.ch/suisse/gel-retour-plaine-nuit-derniere/story/11991030
Sachant tout ce que tu viens de nous dire, ce genre de situation risque fort d’être notre lot dans les prochaines années. Et vu la vitesse où fond la banquise, nous n’allons pas tarder à voir des îles englouties.
C’est vrai que, comme dans les brèves de comptoir, les gens ne parlent que de « ça » et il y a de quoi. Ce temps nous rend morose, on attrape toutes les saletés de virus, maux de tête et tout le toutim!
Pourvu que le ciel ne nous tombe pas sur la tête 😉
Je crains fort, en effet, que cela devienne la normalité…
L’impact environnemental commence à peine à être étudié mais il semble que cela pose de gros problèmes à certaines espèces d’oiseaux dont les bébés nés au printemps vont avoir du mal à supporter le froid.
Super nouvelle : c’est la canicule !… mais au nord de la Scandinavie, où la température est de 30°. Les pauvres, ils reçoivent des flux d’air chaud venus de Russie (oui, de Russie, les bulletins météo sont de plus en plus surréalistes, cette année).
Conséquences : des myriades de moustiques assaillent les troupeaux de rennes bien avant que les bébés nés en avril n’aient grandi et la population humaine, pas du tout habituée à une telle chaleur, ne sait plus quoi faire pour avoir un peu de frais. Ben ils n’ont qu’à venir en vacances dans le sud 🙂