Hier, les coups de fil de tous les grands médias s’enchaînaient à la maison pour tenter d’avoir une interview de Tarik – Anti va vous en reparler. J’ai pu cependant me rendre à nouveau à Manduel dans l’après-midi grâce à notre ami Kasimir qui repassait à Nîmes et avait envie de voir le mandala.
Il est venu me prendre à la maison et nous sommes allés ensemble retrouver les moines.
J’ai eu droit à un accueil chaleureux de chacun d’entre eux, même ceux qui étaient concentrés sur l’avancement du mandala et qui se sont tous interrompus pour me dire bonjour avec des grands sourires.
Pendant qu’ils progressaient, j’ai donné quelques explications sur la symbolique du mandala et de sa dissolution à des visiteurs qui m’abordaient pour me le demander, probablement parce qu’ils avaient vu que je parlais avec les moines.
Quand on pense qu’ils restent ainsi huit heures par jour pendant cinq jours d’affilée, la position extrêmement inconfortable des quatre guéshés soulève l’admiration. Certes, ils prennent des pauses à tour de rôle, mais très courtes et se remettent aussitôt au travail avec un visage impassible comme s’ils ne ressentaient aucune fatigue et qu’il n’y avait rien de plus naturel à faire.
L’un des moines, Tondup, était comme à son habitude d’humeur joyeuse. A un moment, une mouche est venue se poser en plein centre du mandala. Il a fait mine de vouloir l’aplatir d’un geste ample du bras… arrêtant sa main à quelques centimètres des grains de sable dans un grand éclat de rire. Aimé, qui passait par là, a renchéri en lui conseillant de lui souffler dessus bien fort.
Tondup m’a aussi proposé de prendre des photos du mandala vu de dessus avec mon appareil, que je lui ai aussitôt passé, bien sûr. Sa plus belle prise de vue est à la fin de cette note.
Puis est venu le moment de la pause thé. L’un des moines a rempli quelques tasses que les autres sont venus prendre, sauf Lobsang qui préférait continuer à avancer et qui se l’est faite porter près de lui. Tondup, toujours lui, m’a tendu une tasse et en a offert une autre à Kasimir ainsi que des gâteaux. C’était une parenthèse très agréable à partager, en toute simplicité.
Le thé était servi avec du lait. Cela m’a rappelé mon tout premier vrai thé tibétain, dans les années 70, au centre bouddhiste que j’avais créé avec trois autres personnes près de Toulouse. Le moine qui vivait à la maison avec Pawo Rinpoché – un très grand lama, ami proche du seizième Karmapa – nous en avait préparé en suivant la recette traditionnelle : du thé bouilli pendant plusieurs minutes à feu fort, du lait et du beurre rance de yack. Surprenant et pas mauvais du tout, mais disons que ça ressemble plus à une soupe salée qu’au thé tel que nous le consommons chez nous.
Nous sommes restés encore une demi-heure, alors qu’ils s’étaient tous remis au travail, avec une concentration extrême, ajustant parfois des détails au grain de sable près à l’aide d’un couteau, toujours à la recherche de la perfection.
Puis nous sommes rentrés à la maison. Kasimir était enchanté d’avoir pu assister à cela. Et moi, tout autant.
Très belle journée à vous
Dernière photo prise par Tondup, les autres par moi
Vraiment magnifique !
J’ai eu du mal à choisir parmi les photos, il y en a encore plein d’autres que je trouve tout aussi belles… mais bon, l’important c’est de vous en donner un échantillon représentatif !
Absolument magnifique ! Très belles photos de cette œuvre éphémère. J’ai hâte d’y retourner moi aussi.
c’est somptueux!
Magnifique… je suis sans voix. J’aimerai temps les rencontrer,il sont à mes yeux la sagesse et le respect
Merci Anna de ce moment j’ai l’impression d’y être.
Oui, de très grands moments passés avec eux et beaucoup de rires aussi, comme toujours avec les moines et les lamas !
On vous fera signe la prochaine fois qu’ils passent par là 😉
Merci Anna avec grand plaisir et si cela se réalise je ne saurais comment te remercier