Lorsque j’ai écrit mon article pour le Huffington Post portant sur la mainmise des aficionados sur la classe politique de gauche comme de droite j’ai veillé à être au plus près des faits clairement établis et étayés par des preuves objectives concrètes. Je craignais, en effet, de voir mes propos classés dans la catégorie peu glorieuse des théories du complot, plus fumeuses les unes que les autres.
Je soulignais en particulier la collusion entre députés et ministres de tous bords pour présenter un front uni pour le maintien de la corrida en France alors qu’une majorité de la population souhaite son abolition. Et je rappelais que depuis 2004, cinq propositions de loi demandant l’abolition de la corrida ont été présentées à l’Assemblée, la plus récente en juillet 2011. Aucune n’a jamais été mise à l’ordre du jour.
Dans un quotidien local, Manuel Valls, au détour d’une phrase, a confirmé la réalité du verrouillage procorrida au niveau de l’Assemblée. Après quelques mots sur ce qui, selon lui, peut rendre les corridas encore plus attrayantes pour un public qui les fuit de plus en plus, il ajoute cette confession glaçante à l’intention des anti-corridas : « On a une capacité à bloquer tout projet éventuel ».
La députée Geneviève Gaillard, scandalisée par le verdict du Conseil constitutionnel et nullement découragée pour autant, prépare une nouvelle proposition de loi visant à abolir l’alinéa qui autorise les corridas et les combats de coq dans certaines régions de France.
Espérons que cette fois, elle trouvera suffisamment de députés pour la soutenir contre le lobby tauromachique qui vérole l’Assemblée au mépris de tout respect de la démocratie.
Si les français sont contre les corridas alors qu’ils choisissent mieux leurs députés.