Mardi à Manduel… Lancement de la réalisation du mandala Kalachakra, « le Maître du Temps ». La salle communale a été décorée et installée en suivant les instructions des moines avec les divers objets rituels qu’ils ont apportés.
Sur le mur du fond se dresse un autel avec, à gauche, un tangka montrant le mandala en question. Sur le sol, un carré de bois va servir de support à son élaboration. Seules sont figurées en blanc sur fond bleu les lignes principales sur lesquels vont être tracés les motifs complexes.
Habituellement, le support est posé sur une table pour éviter aux moines d’être trop pliés en deux, mais aucune des tables disponibles n’était assez stable et ils ont préféré que tout se fasse à même le sol.
Les grains de sable qui vont former le dessin étant d’une légèreté extrême, il est en effet critique qu’absolument rien ne bouge pendant les cinq jours que va durer le processus.
L’un des moines prépare la répartition des grains dans des petits bols qui seront posés autour du mandala. Ces poudres ont été obtenues par broyage de pierres ramassées dans l’Himalaya et apportées par les moines. Les couleurs sont le résultat de teintures dont chaque nuance est codifiée avec précision.
Les instruments de musique rituelle sont mis en place, les six moines s’assoient en lotus. La cérémonie d’offrande commence. Elle se compose de textes chantés, de mantras, de séquences musicales et de moments silencieux de méditation.
La réalisation du mandala peut alors commencer. Guéshé Lobsang s’assied sur le bord du carré et fait tomber les premiers grains blancs avec précision à l’aide de ses instruments – le chang-bu, une sorte d’entonnoir tout en longueur dans lequel il met un peu de poudre, et un couteau avec lequel il frotte l’entonnoir pour faire tomber les grains.
Nous avons prévu de venir aussi souvent que possible tout au long de ces cinq jours pour voir l’œuvre extraordinaire et éphémère se créer jusqu’à son terme. Dimanche, le mandala sera dissout – c’est-à-dire détruit en rassemblant tous les grains de sable en un tas au centre. Puis, une procession sera organisée pour aller disperser les grains dans une rivière proche. L’eau ira à la mer, s’évaporera en nuages qui retomberont en pluie. La symbolique est celle de l’impermanence de toutes choses, de la fragilité de la vie, du cycle infini des existences. La roue du temps…
Très belle journée à vous
Ce fut un moment de grâce ! Un immense merci à ces moines qui nous apportent un peu de sérénité dans ce monde qui en a bien besoin. C’est la première fois que j’assiste au tout début de la réalisation d’un mandala et c’est magique !
C’était extrêmement émouvant et d’une grande beauté, en effet.
merci pour ce partage.. 🙂