Après la prise de position pronucléaire d’Arnaud Montebourg et Manuel Valls, l’intervention de François Hollande en ouverture de la Conférence environnementale apporte un peu de vent frais sur le front écologique.
Le chef de l’État a ainsi annoncé : « J’ai demandé à Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, de prononcer sans attendre le rejet de sept demandes de permis déposées auprès de l’État et qui ont légitimement suscité l’inquiétude dans plusieurs régions ». Reste à savoir quelles sont les demandes concernées, puisqu’il y en a eu d’autres, mais c’est déjà une bonne chose.
Hollande a également confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016 sans aucune perte d’emploi et la création d’une banque «de la transition» pour financer les investissements dans les énergies renouvelables ou la rénovation thermique du bâtiment
Les ONG et les écologistes ont fait part de leur satisfaction. Nicolas Hulot a déclaré : «La feuille de route donnée par le président est claire. Je ne suis pas naïf, je sais que les difficultés commencent maintenant, mais il y a des moments où il faut être un peu enthousiaste.» Quant au directeur du WWF France, Serge Orru, il avait également le sourire : «Je suis satisfait d’avoir entendu un discours plein d’espérance. Maintenant, des paroles aux actes, il y a un pas, mais il y a une vision».
Cécile Duflot estime que «C’est un tournant pour la politique en général, aucun dirigeant politique n’avait fixé un cap aussi clair et il y a aussi les moyens et la traduction concrète.» Le député écologiste Denis Baupin estime que François Hollande a fait «beaucoup d’annonces extrêmement importantes, d’un niveau d’ambition qu’on n’osait espérer. Tout ça, ça fixe des grandes ambitions qui doivent vraiment donner la possibilité à la France d’être dans l’excellence environnementale.»
En revanche, côté MEDEF, Laurence Parisot ne lâche pas le morceau : «Je ne souhaite pas que la France se prive d’un atout qui peut être majeur pour l’avenir. Il y a des innovations technologiques et peut-être que dans un an on aura trouvé un mécanisme pour le forage horizontal qui sera complètement biodégradable. Je suis autant écologiste que beaucoup d’écologistes sur le sujet, je n’ai pas envie qu’on pollue les nappes phréatiques ni de créer un risque sismique dans le sous-sol, ni que dans mon petit village de Haute-Saône il y ait des installations d’une laideur telle que ce soit désagréable de se lever tous les matins et regarder devant soi, mais je dis aussi qu’il y a certainement des moyens d’éviter tout cela, et qu’en interdisant d’emblée le débat on risque de s’en priver».
Reste à vérifier ce qui sera effectivement fait.