L’aigle in Les cartes médecine.
Pendant les 13 derniers jours de juillet (19 au 31 juillet) la treizaine Aigle va aider les humains à s’adapter et bien vivre ce dernier temps de l’été, le Sud, dont le Lapin est le chef d’orchestre (12 au 31 juillet).
Encore une fois il ne sera pas facile de tenir en place. Pour l’Aigle, soleil du jour, l’attrait de cette lumière est le plus fort. Il faut qu’il bouge, qu’il monte toujours plus haut pour regarder le soleil en face. Il s’élève et ouvre les espaces pendant que le Lapin, dernier temps de l’été, accompagne la venue du yin et de l’obscur.
Pendant cette treizaine on tisse et on tire des fils, la confection d’un nid est primordiale. On le fait sur les hauteurs, au plus près du soleil, de façon à ce qu’il soit inaccessible aux autres. L’Aigle survole le monde, ouvrant l’espace, et nous pousse à chercher des repaires toujours plus hauts. Pour garder notre équilibre pendant cette treizaine il faudra, comme l’Aigle sentir l’eau sous nous.
Espagne 2010
Il en a besoin pour sa survie, mais aussi pour y contempler son reflet l’assurant qu’il est bien cet animal royal ayant remporté la victoire sur le Jaguar dans la course au soleil. En clair ne pas laisser le feu nous envahir, et instaurer un échange/ équilibre entre ce feu et l’eau.
Acceptons donc le début du déclin du yang en accueillant la montée du yin, tout en sentant cette chaleur qui nous pousse à agir. Sachons reconnaître ce que la vie offre. Sachons voir nos alliés. L’aigle ne s’y trompe pas, quand il garde avec vigilance et défend avec âpreté les œufs présents dans le nid, dont le nombre est souvent trois. C’est lui ce chien qui veille à l’entrée de la niche dont les murs évoquent le bleu du ciel. En sentant ses repaires, il consolide les fondations. À nous d’en faire autant. C’est l’acuité de son regard qui nous permet de voir s’estomper le bleu des repaires et d’apercevoir la naissance de microscopiques formes. Sans nous éparpiller, nous pouvons assister à la naissance des choses. Le monde s’ouvre et s’agrandit…
Attention à ne pas déraper, car le Lapin nous entraîne parfois dans l’ivresse, nous faisant « aller plus vite que la musique ». Il est bon de faire un retour en arrière, de communiquer avec le Chien, de se souvenir que la matière ne peut être créée qu’à partir de l’énergie. On revient au primordial, au tout petit, tout comme l’Aigle, qui, de sa vue perçante est capable de voir l’infiniment petit de très haut. Allégeant notre corps et notre esprit, grâce à lui nous sommes capables de toucher la lumière, de faire le plein de clarté, de nous approcher du scintillement du soleil.
Il nous entraîne dans sa course, et fait tourner la roue du temps. Il nous aide à jouer le rôle d’accélérateur, rendant les hélices de la roue fines et transparentes. C’est avec la légèreté de la soie que la roue transmet sa force incroyable. On se retrouve là, maillon d’une chaîne qui grossit et s’agrandit. Un bémol, avoir toujours présent en tête ce frein qui nous empêche de sauter les étapes. Retenons nos envies de pouvoir, de contrôle de l’autre, d’emprise. On est toujours dans la sensation de l’accélération du temps et de l’intensification des énergies. Si l’on n’y prend pas garde le chaos peut survenir et l’accélération engendrée par l’Aigle peut transformer notre environnement en cocotte- minute remplie d’éclairs fulgurants, zigzagants dans toutes les directions (et le Lapin ne sera pas le dernier à nous faire courir !!!)
On privilégiera tout ce qui nourrit notre calme intérieur pour ne pas nous laisser submerger par les forces passionnelles de l’Aigle. Oui avec lui on parle bien de passion… Rester dans l’équilibre et le centrage pour être fidèle à soi-même. Entraîner sa vue pour décliner le prisme des couleurs nous faisant pénétrer dans l’invisible qui crée la matière. Écouter cette musique qui relie les fils entre eux, entre ciel et terre, entre humains, entre alliés.
On agrandit sa vision du monde, on élargit son champ de conscience et ses compétences. En déployant ses ailes, l’Aigle fait miroiter ses plumes dans le soleil. C’est ainsi qu’en déployant son corps et son esprit on s’ouvre à la lumière, on atteint les dessous, on côtoie les trésors cachés. Être dans la plainte ne permet pas ce déploiement. L’Aigle alors, sort ses griffes capables de porter de lourdes charges et ouvre ses proies de son bec crochu. La plainte devient douleur insupportable et le Lapin (dont c’est la saison) partant dans tous les sens, nous enlève toute raison. La douleur s’intensifie si nous n’arrivons pas à la contrôler. Pour retrouver un apaisement, rien de tel que l’ancrage a la terre, laissant le yin monter le long de notre axe, l’accompagnant de la respiration. La chaleur du cœur diminue, le yang du Foie baisse et les yeux retrouvent enfin la vue. S’aidant de l’Aigle on voit loin dans les projets et on profite du Lapin pour faire fructifier.
Chaudron de Keridwen – Source photo
Le passage est rude, laissant la sensation d’un arrêt de vie, de sombrer dans un trou noir. Prendre alors un moment pour revoir ses bases. L’Aigle nous prête son œil lumineux pour voir dans l’obscur et sa volonté sans failles pour revenir à la lumière. Il nous enseigne que, si tristesse et difficultés il y a, c’est en comptant sur notre propre savoir-faire et notre volonté que nous avancerons sur le bon chemin. Il nous fait survoler ce temps mort et enjamber l’avenir. Il est capable de nous faire « voir » la lumière par un simple jeu de reflets : mirage ? Leurre ? Tout va très vite vers l’infini et l’inconnu, mais tout est possible à celui qui voit dans l’invisible.
Seul un bon ancrage sera gage de réussite. Un bon moment pour reprendre sa place entre le ciel et la terre en cette fin d’été. Se représenter comme un chaudron dont les parois empêchent l’eau de filer et où le feu a juste cette intensité capable de maintenir l’eau au chaud sans la faire bouillir et évaporer.
Alors l’intelligence de l’Aigle donnera clarté et amplitude à notre esprit, nous enseignant la force de voir loin dans l’espace-temps.
Francine Rousseau
anti
« Sans nous éparpiller, nous pouvons assister à la naissance des choses. Le monde s’ouvre et s’agrandit… »
« Seul un bon ancrage sera gage de réussite. Un bon moment pour reprendre sa place entre le ciel et la terre en cette fin d’été. »
Pile poil.
Et ta photo prise en Espagne, mmmhhh… quelle harmonie… un vrai tableau…