Nous en parlons ici régulièrement, la banquise arctique fond de façon accélérée cette année. Il s’est passé ces derniers jours un phénomène qui laisse les spécialistes perplexes :
Entre le 8 et le 12 juillet, donc en quatre jours à peine, la surface de la calotte glaciaire du Groenland touchée par la fonte est passée de 40% à 97%. Un record jamais observé depuis que les observations satellitaires sont réalisées, c’est à dire depuis trente ans.
Un tel niveau de fonte n’était pas attendu avant 2050.
Le pôle Nord est la région du globe où l’air se réchauffe le plus vite depuis que le dérèglement climatique lié aux activités humaines est apparu. Lors de ces dix dernières années, son amplitude s’est accrue de façon très supérieure à toutes les prédictions même les plus pessimistes.
Cet été, comme d’autres ces dernières années, le Groenland est particulièrement chaud et, par contrecoup, toute la circulation de l’air est perturbée autour de l’Atlantique Nord. C’est ce qui fait qu’une large partie de l’Europe se retrouve sous une météo chaotique avec beaucoup de pluies et des températures basses.
Illustration : Vue satellite de la fonte des neiges (en rose) sur le Groenland le 8 juillet à gauche et le 12 juillet à droite. Source : NASA
Une précision importante sur cette info : ce qui a fondu en quelques jours au Groenland, c’est la surface de sa calotte glaciaire et non pas la totalité de cette dernière.
La calotte a une épaisseur moyenne de 2,3 km (jusqu’à 3 km au centre de l’île). Si toute la calotte fondait en entier, le niveau des mers augmenterait de plus de 7 mètres partout autour de la Terre.
Il n’empêche que cette fonte de la surface a eu lieu à une vitesse incroyable (et sans précédent observé) il y a quelques jours, au point qu’on a d’abord cru à une erreur de mesure.