Dimanche soir, notre séjour a été transformé temporairement en tripot digne de Macao. Comme dans la chanson du Splendid, il y avait même au-dessus de nos têtes enfiévrées par l’enfer du jeu « l’énorme et vieux ventilateur qui essayait d’brasser l’air lourd » mais qui n’y arrivait pas, vu qu’on ne l’avait pas mis à tourner (c’était mieux d’ouvrir les portes).
Tout a commencé par une envie de jouer au Yam. Vous savez, ce jeu avec cinq dés où il faut faire un certain nombre de figures imposées. Un jeu d’enfant, ou presque parce qu’il faut parfois réfléchir pour maximiser ses points mais bon, c’est pas non plus les échecs, faut pas exagérer.
Le saviez-vous ? Au départ, ce jeu a été imaginé par un couple au Canada qui s’ennuyait grave sur leur yacht. Dès qu’ils avaient de la visite, ils leur proposaient de jouer au « Yacht Game » (le jeu du yacht). Ca plaisait tellement qu’ils en ont parlé à une entreprise de jeux qui l’a renommé Yahtzee (par déformation du mot yacht), puis Yam’s ou Yam dans certains pays. Et quelques décennies plus tard, des millions de gens y jouaient.
Sous la haute surveillance de Charlot qui vérifiait le bon déroulement de chaque manche et le décompte des points, nous avons fait plusieurs parties endiablées – Anti, Enzo, Gwlad, Houssam et moi.
Pour vous dire si Gwlad maîtrisait le truc, en même temps elle se faisait quelques grilles de sudoku. Un autre jeu de chiffres, d’ailleurs. Le (re)saviez-vous ? Le mot « sudoku » est tiré directement de la règle de ce jeu en japonais, à savoir « Sūji wa dokushin ni kagiru », ce qui signifie, mais vous l’avez tous déjà traduit par vous-mêmes, « il ne peut y avoir qu’un seul et unique chiffre » (par case et par ligne).
Là où ils sont fortiches, ces Japonais, c’est que Sū (数) veut dire chiffre et Doku (独) veut dire unique. Même quand ils prennent les premières syllabes de certains mots, ils font encore des mots qui ont le bon sens. Le jeu n’a rien de japonais, pourtant. Il dérive de l’antique carré latin. Pourquoi est-ce le mot japonais qui s’est imposé ? Parce que ce nom a été utilisé dans un logiciel nippon qui permettait d’y jouer sur Mac en 1995. Cela dit, ces carrés avaient une fonction divinatoire dans la Chine d’il y a deux mille ans et on y joue en France depuis 1895.
Pour pousser tout ça et maintenir la fournaise à une température acceptable, on a mangé force glaces aux parfums venus de loin – vanille de Madagascar, menthe de Mongolie, chocolat des Andes. Bon, pour les origines, vous n’êtes pas obligés de me croire mais avouez que c’est follement exotique, non ? On aurait pu palper l’ailleurs dans une aussi épaisse moiteur, comme diraient presque nos amis du Splendid.
Très belle journée à vous
Voilà une note tout en finesse, à la Anna ! Riche d’information et prête à vous mettre une chanson à la con dans la tête, mine de rien, dès potron minet !
Anna ? Je t’adore !
Sinon, ce fût une très belle soirée de jeux !