Dans son œuvre majeure, une épopée poétique intitulée « Mirèio » (Mireille) écrite en langue d’oc provençale, Frédéric Mistral décrit à merveille les paysages infinis de cet entrelacs de terre et d’eau qui forme la Camargue.
Que n’an à l’iue ni fin ni terme,
De lieun en lieun, e pèr tout germe,
Dé ràri tamarisso, e la mar que parèi…
Un plat pays immense ; des landes
Qui n’ont à l’œil ni fin ni terme,
De loin en loin, pour toute végétation,
De rares tamaris, et la mer qui apparaît…
Mon huitième roman, La veuve obscure, se situe principalement aux Saintes-Maries-de-la-mer. Aux côtés des deux protagonistes principaux du récit, un personnage secondaire joue un rôle important dans le dénouement de l’intrigue. Il s’agit d’une vieille dame tsigane que tous les Roms appellent Mère. Elle vit à quelques kilomètres au nord de la petite ville, en suivant le chemin de terre qui longe le mas de Cacharel.
C’est sur ce chemin que nous avons fait jeudi une promenade après la procession de la sortie de Sara à la mer, passant en quelques minutes du vacarme joyeux du pèlerinage au silence ouaté des étangs, seulement souligné de temps à autre par les appels des flamants roses et des aigrettes.
Frédéric Mistral surnommait la Camargue l’île sans limite. L’avant-dernier chapitre de mon roman se termine sur ces mots :
« L’île sans limite… Aucun endroit au monde n’aurait pu être mieux choisi pour accueillir la vierge noire vénérée par les Fils du Vent. »
Aujourd’hui, nous serons à nouveau là-bas.
Très belle journée à vous