L’une des chroniques de Télé Matin aujourd’hui était consacrée à l’entreprise Pixar et à son génialissime directeur de la création, John Lasseter. Cela m’a donné envie de vous raconter l’histoire du tout premier court-métrage de Pixar sans lequel probablement rien de tout ce qui a suivi ne serait arrivé.
Pixar, tout le monde connait. L’entreprise a produit une dizaine de films d’animation long-métrage à succès tels que Toy Story, Monstres et Cie, Le monde de Nemo, Cars, Ratatouille, Wall-E et Là-haut, sans parler de tout un tas de courts-métrages. Le studio a reçu à ce jour vingt-deux Oscars, quatre Golden Globes et trois Grammy Awards ainsi que de nombreuses autres récompenses.
Pixar a été initialement un simple département de Lucasfilm, la société de production de George Lucas. L’équipe d’alors travaillait sur la réalisation de certains effets spéciaux. Au début des années 80, Lucas accumule les gros problèmes – un échec commercial sur l’un de ses films à gros budget et un divorce particulièrement coûteux. Il accepte de vendre toute cette branche d’activité – une équipe de graphistes mais aussi des logiciels révolutionnaires pour créer des images 3D réalistes – à un certain Steve Jobs, qui venait de se faire jeter comme un vieux trognon d’une petite entreprise d’informatique dont le nom m’échappe.
Malgré tous le talent de Jobs, la partie purement informatique de Pixar (de gros ordinateurs spécialisés en imagerie) ne rencontre quasiment aucun succès commercial. John Lasseter, un petit employé de Pixar, a alors l’idée de créer de toutes pièces un court-métrage pour en faire la promo. Il s’agit d’un film d’animation d’un peu plus de deux minutes, qui met en avant le rendu parfait des ombres et des lumières que permettent les outils logiciels dont il dispose. Ses deux personnages sont des lampes de bureau Luxo comme celle qu’il utilise. L’un est adulte et l’autre, c’est Luxo Junior.
La vidéo est présentée en 1986 au plus gros séminaire d’infographie de l’époque, le Siggraph. Le succès est phénoménal. Je me souviens encore à quel point, à l’époque, avec quelques amis fans de nouvelles images comme moi, on avait été scotchés par la qualité du rendu et séduits par la petite histoire racontée.
Les commandes pour des publicités vont s’enchaîner. Pixar va rapidement se débarrasser de son activité informatique pas rentable pour se recentrer uniquement sur la réalisation. Toy Story sort en 1995 avec un cofinancement apporté par Disney. En 2006, après des relations houleuses entre les deux entreprises (Jobs n’était pas quelqu’un de facile), Disney finira par acheter Pixar.
Et c’est ainsi que Luxo Junior le bébé-lampe de bureau s’est retrouvé sur le logo de Pixar et que John Lasseter en est devenu le directeur pour notre plus grand bonheur à tous.
Pixar emploie aujourd’hui plus de 1500 personnes dans des locaux de rêve.
Photo : John Lasseter dans son bureau (Los Angeles Times)
« Et c’est ainsi que Luxo Junior le bébé-lampe de bureau s’est retrouvé sur le logo de Pixar et que John Lasseter en est devenu le directeur pour notre plus grand bonheur à tous. » et pas seulement.. il est aussi le directeur de la partie animation de Walt Disney Animation Studios donc tous les dessins-animés et longs d’animation Disney… et ça c’est pas rien.. C’est comment un petit studio d’animation indépendant a pris le contrôle de Disney, la plus gros machine à rêves de tous les temps, après avoir fait une simple animation de 2 minutes.
C’est aussi comment un ancien petit employé de Disney qui a travaillé sur Rox et Rouky avec un jeune débutant du nom de Tim Burton, est revenu chez son ancien employeur pour en prendre le contrôle en grande partie.
Et c’est aussi grâce à ça que Disney refait des long-métrages animés comme Raiponce, la princesse et la grenouille et d’autres à venir, alors qu’ils avaient annoncé il y a quelques années qu’ils n’en feraient plus jamais.
Merci pour ces compléments d’information tout à fait intéressants !