Hier à Télématin, il a été question du livre de Léo Bormans : « Happines : Le grand livre du bonheur » et cette brève présentation m’a donné envie d’en savoir plus. Vous me suivez ?
104 experts, 104 clefs du bonheur, un article de Marie-France Bornais.
Y a-t-il une quête plus universelle que celle du bonheur ? L’auteur et rédacteur en chef belge Leo Bormans – un spécialiste de l’optimisme – a demandé à 104 chercheurs du monde entier en psychologie positive d’écrire un message au monde en 1 000 mots ou moins au sujet du bonheur.
Le résultat fait l’objet de Happiness – Le grand livre du bonheur, un best-seller instantané publié d’abord en néerlandais, qui vient tout juste d’être traduit en français. Des chercheurs des quatre coins du monde − Chine, Danemark, Italie, Grèce, Algérie, Malaisie, États-Unis, Népal − ont répondu à son appel.
Cette superbe compilation fait l’éloge du bonheur universel, une émotion qui transcende les cultures.
« Le bonheur est un des besoins fondamentaux des gens de partout au monde : ils veulent tous être heureux et souhaitent que leurs enfants et les membres de leurs familles soient heureux. Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Les gens ont cherché des réponses dans la religion et dans la philosophie. Récemment, les études en psychologie positive ont changé la donne : on ne parle plus de « croire », mais plutôt de « savoir »», commente Leo Bormans en entrevue, de son bureau de Liège en Belgique.
« Plus de 3 000 professeurs et docteurs en psychologie, en sociologie et en économie étudient les données et les statistiques liées au bonheur, mais la plupart de leurs publications sont cachées dans des banques de données scientifiques. J’ai voulu faire le pont entre Oxford et Monsieur Tout-le-Monde et partager ce savoir en l’adressant au monde comme un message. »
« Dans notre quête du bonheur, nous ne voulons pas trébucher dans le jargon académique : il faut que les textes soient écrits dans un langage que les gens ordinaires peuvent comprendre. En plus, ces conclusions peuvent faciliter la fertilisation croisée des idées au sein d’une vision globale de bonheur universel. Nous pouvons tous apprendre les uns des autres. »
Optimiste, le monde
Des analystes ont quantifié le bonheur des nations au cours des dix dernières années.
« Le plus grand facteur prédictif du bonheur reste le pays où vous êtes nés. Il y a de grandes différences entre les pays : le Danemark se chiffre à 8,3 et le Zimbabwe, 2,8. Si vous êtes né au Canada, vous avez la chance de votre côté avec une cote de 8,0. Mais tout cela n’est qu’un point de départ et une moyenne. Les individus sont différents. »
En général, le journaliste flamand constate qu’il côtoie des gens plutôt optimistes, d’autant plus lorsque ces personnes ont traversé de dures épreuves.
« Ils trouvent souvent les véritables priorités dans leur vie et elles ne sont pas d’ordre économique. Les pays où les gens se font confiance entre eux et font confiance aux grandes institutions sont plus heureux qu’ailleurs. Je donne des conférences aux jeunes et ils comprennent vraiment bien mon message. Ils sont plutôt optimistes et voient la vie comme une opportunité. »
À son avis, l’optimisme peut s’apprendre.
« Les recherches scientifiques démontrent que 50 % de notre aptitude au bonheur est génétique et déterminée par notre lieu de naissance. On doit l’accepter. On peut attribuer 10 % aux différentes circonstances de la vie. Mais ne vous attardez pas trop à cela : une proportion de 40 % du pouvoir se trouve entre nos mains. »
Engagement quotidien
Comme la perte de poids, l’apprentissage du bonheur demande quelques changements permanents, des efforts et un engagement quotidien.
« L’optimisme conduit au bonheur. Lorsque vous êtes optimiste, vous devenez plus heureux. Les gens heureux sont plus en santé et obtiennent plus de succès dans leurs études, dans les sports, en amitié, dans leurs relations interpersonnelles, en politique, etc. »
Leo Bormans n’a pas de formule magique pour être heureux.
« Il n’y a pas une seule définition ni aucune formule à succès pour être heureux. Ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans. Ne les croyez pas. Personnellement, j’aime la définition du bonheur et j’essaie de l’appliquer : se sentir bien en faisant le bien. Cette formule relie l’idée du bonheur à la justice morale, à la responsabilité sociale et à l’action citoyenne. »
« C’est un défi pour chacun d’entre nous. Il ne s’agit pas d’être heureux individuellement et d’attendre que le soleil brille. Je me soucie réellement du monde et nous devrions tous faire pareil. J’aimerais changer les paroles de la chanson Don’t Worry, Be Happy en Do Worry, but Be Happy (vous pouvez vous faire du souci, mais soyez heureux quand même). »
Les idées de Salomé, Corneau et Mandeville
Dans l’édition française de 100 % Positivo, le Français Jacques Salomé et les Québécois Guy Corneau et Lucie Mandeville ont eu l’occasion d’exprimer leur point de vue sur le bonheur.
« L’éditeur souhaitait faire quelque chose de spécial et ajouter des textes de chercheurs reconnus en France et au Canada. J’ai vraiment apprécié cette idée puisqu’elle ajoute une dimension supplémentaire à la version française. Je trouve que leurs idées s’ajustent parfaitement à la vision universelle du livre », commente Leo Bormans.
Le psychanalyste Guy Corneau propose d’être heureux sans raison particulière et sans attendre le produit miraculeux qui nous l’apportera.
« Comme le peintre choisit les couleurs qui vont orner son tableau pour créer harmonie et beauté, de la même façon nous pouvons choisir les couleurs et les teintes qui vont colorer notre existence. C’est ainsi que l’on devient l’artiste de son bonheur », écrit-il.
État d’esprit
Lucie Mandeville, psychologue, professeure titulaire au Département de psychologie de l’Université de Sherbrooke, s’est demandé « comment des gens ordinaires peuvent réussir à vivre un bonheur extraordinaire malgré un quotidien quelconque ».
À son avis, c’est « l’état d’esprit des personnes qui détermine leur bonheur ». Il a une telle influence qu’il peut influencer l’état de santé des gens en leur apportant santé ou maladie. Sa recommandation ?
« S’affranchir de notre tendance à la négativité. » Le psychosociologue, grand communicateur et écrivain Jacques Salomé signe l’épilogue en faisant un « petit clin soleil malicieux au bonheur ».
S’adressant directement au bonheur, qu’il tutoie, il lui fait remarquer qu’il est un « rêve vital pour beaucoup d’entre nous, un objectif central pour d’autres, un enjeu désespéré pour quelques-uns ».
Le considérant comme « une personne vivante, un peu fantasque, imprévisible, pas toujours fiable, mais tellement propre à susciter l’émerveillement », Jacques Salomé lui confie même une mission pour l’année présente : celle de « se déposer sur chaque enfant de la Terre ».
Voici quelques clés du bonheur telles qu’identifiées par la psychologue Lucie Mandeville :
Cessez de vous laisser contaminer par des alarmistes.
Côtoyez les gens qui vous font du bien.
Cessez d’en vouloir toujours plus, encore plus.
Appréciez ce que vous possédez déjà.
Cessez de vouloir devenir un autre, un « superhéros ».
Vivez une vie qui vous ressemble.
Très belle et heureuse journée à tous,
anti
Des livres comme ça, on en redemande !
Le bonheur est avant tout quelque chose qui vient de l’intérieur de chacun d’entre nous et la bonne nouvelle, c’est qu’il est facilement contagieux.
Oui, ça donne envie de le lire en effet. Oui, c’est une bonne nouvelle que ce soit contagieux mais il faut penser à s’entraîner tous les jours à être heureux, ne serait-ce que pour ne pas laisser la place aux coups de blues.