Ce matin, parmi les nombreux mails que je reçois, il y en avait un annonçant une conférence de Marie Milis mathématicienne, professeur et anthropologue des mathématiques spécialisée dans l’accompagnement des élèves dits « en difficulté », ce sera à Arlon, en Belgique, le mercredi 23 novembre à 20h. Marie Milis ?… Marie Milis ?… Ah oui ! Je me souviens que Ghislaine de Laage, un des auteurs de « Voyons voir… » m’en avait parlé l’été dernier car elle a participé à ses stages.
En effet, Marie Milis est aussi l’auteur d’un livre qui porte le très beau titre de : Souviens toi de ta Noblesse – Pratique de l’autolouange ou l’accouchement du cœur qui m’avait intriguée à l’époque. Ce matin, j’ai eu envie d’en savoir un peu plus et j’ai trouvé cet extrait de la préface écrite par Christiane Singer :
Autolouange – souviens-toi de ta noblesse
La tradition de l’autolouange nous offre une étonnante invitation au retournement – un puissant contrepoison. Le simple fait de considérer sa propre vie comme le lieu sacré où toute la création a rendez-vous remet l’être dans sa dignité originelle. Chaque existence est le centre du monde. De chaque existence irradie l’univers entier. Il n’est d’autre moyeu à la roue du monde que la vie de chacun.
Tout homme est, qu’il le sache ou non, le héros d’une épopée cosmique. Lyrisme et poésie le mettent debout. La dynamique provoquée par l’autolouange mène plus loin encore. Seul celui qui a vu le prix inestimable de sa propre vie est capable de s’incliner devant celle de son frère et de déceler en elle la même haute énigme. Cette étonnante pratique m’apparaît une merveilleuse école de dignité. Et d’effronterie. Et de poésie joyeuse.
et… en cherchant encore un peu, je suis tombée sur une autre présentation :
Je reçois un message de mon amie Marie Milis, elle me dit tout bas que son dernier livre vient de sortir de presse, je l’ai lu c’est un livre qui donne le goût de se regarder soi-même et les autres avec amour et humour, une manière d’auto-dérision et de lucidité joyeuse. Connaissez vous : « l’autolouange » ? Je sais que la mode aujourd’hui n’est pas à louanger la louange mais si personne n’est là pour te louanger, louange-toi toi-même. Le livre s’appelle : « Souviens toi de ta Noblesse ».
Voilà ce qu’en dit Marie Milis elle même : “J’y présente le principe des autolouanges dans le cadre de mon travail avec des jeunes. Pour que les apprentissages donnent de l’estime de soi plutôt qu’ils n’en privent les apprenants. Toutefois cette pratique est bonne pour tous, à tout âge. »
Christiane Singer en dit : « Cette étonnante pratique m’apparaît une merveilleuse école de dignité. » Le livre est encore peu diffusé en librairie mais vous pouvez l’obtenir chez Initiations (02 375 48 11 ou initiations@skynet.be) ou chez l’éditeur. Je serais heureuse de partager cette voie d’émerveillement avec vous”
Marie Milis
mon Dieu ! Ces mots, ce ton, cette tendresse dans les silences et les temps de pause dans une phrase, tant de délicatesse… c’est… mais oui ! c’est lui ! Cheminant de connaissances en connaissances de connaissances, je venais d’arriver chez… Julos !
Julios Beaucarne ! Le monde est petit, oui, et beau est le monde ! Et le monde de Julos, ça s’appelle tout simplement Julosland. En voici un avant goût :
Le parloir universel
Je suis un obsédé textuel, j’aime les mots, je les dorlote, je les fais passer par mon « gueuloir » à tout bout de champ.
Je me gargarise de mots, de textures, je m’endors en murmurant des textes, de moi, de toi, de mon papa, de mon frère quand il était soldat, de ma grand mère quand elle n’était déjà plus là. Je dis des textes en papou avec un accent genevois, je ne vois pas pourquoi, on ne pourrait pas dire à haute et intelligible voix, également des textes albigeois, des textes cathares, des textes d’antan, du bon vieux temps, des textes que disaient des vieux français avec un accent si tant rocailleux qu’on les écoutait en riant, en s’esclaffant.
Chacun parle et chante comme son bec est fait, même si ce sont des textes plein de tournures archaïques, avec des mots qui ont cassé leur pipe et qu’on n’a pas voulu dictionnariser parce qu’on a eu peur de se faire rire de soi, de se faire moquer.
Tous ces mots qui ont été oubliés, qui ont été jetés dans la poubelle du temps à « cause qu’ils n’étaient pas assez relevés », pas assez aseptisés et tout étonnés, abasourdis, sciés, voilà qu’ils reviennent comme des raz de marée et tout à coup, on ne sait pourquoi, rappliquent avec une verdeur, une force de geysers. Ces mots qui balaient tous les dictionnaires, ces mots qui giclent avec un aplomb, une joie, ces mots qui, tombant juste, ferment le débat.
Oui c’est vrai, je dis avec plaisir des textes d’autres parfois, parce qu’ils ont mieux dit que moi ce que je voulais dire. J’aime parler précis. Ces vieux mots, ces textes des vieux poètes disparus ont dit ce que moi je voulais dire… c’est pour cela que je donne de la voix dans d’autres langues, dans d’autres idiomes, dans d’autres parlures, en wallon, en grec, en latin.
Je suis un murmurant, un murmureur, un diseur, un colporteur de mots, de phrases. Je profère des mots, je les préfère, ils sont mes amis, ils sont mes frères de lait, je les rassemble, il font un chahut pas possible, ils crient des injures parfois, ces mots osés qui sont à la limite de l’écoutable pour ceux qui épépillent les mots et les phrases.
Parfois un mot ancien est plus fort que le mot actuel. Les mots qui viennent du passé ont encore beaucoup à nous dire, leur vibrance est intacte et puissante, ils n’ont pas encore tout dit. » Les vieux mots, les anciennes rimes » ont encore quelque chose à dire à nos oreilles contemporaines .
J’aimerais recréer des lieux de grande écoute où les personnes présentes vibrent et tremblent de joie, de bonheur. Le chanteur, l’aède est celui qui aide à vivre, à traverser tous les labyrinthes de ce temps. Les mots, les mélodies, la poésie sont les matériaux du chanteur, du poète, de l’aède. Je les mets ensemble, je les mêle à mes mots, je suis fou de patois, de tournures, de proverbes, de ratournures, de comptines, de virelangues. Je rassemble tout un peuple de mots, je conduis tous les mots d’hier et d’aujourd’hui et toutes les musiques, les anciennes et les nouvelles au grand parloir universel.
Julos Beaucarne la nuit du 1 au 2 novembre à Tourinnes la grosse – Belgique.
Mmmm… Merci Julos pour ces instants de grâce.
Julosland
ses mots, ses chansons, ses films, ses objets détournés…
S’aimer à tort et à travers
Pour les amoureux des mots, à découvrir Marcel Moreau
L’actualité de Marie Milis partout en Europe
« Voyons voir…« , de Tatiana Fonseca, Pierre ‘Hui, Marie-Paule Jonathan, Livia Javor, Anne Mathis, Ghislaine de Laage.
anti
Aaaaah Julos ! Aaah ce vibrant éloge des mots et surtout des anciens, des précis, des riches !
Instants de grâce, oh oui !
J’ai eu l’occasion d’écouter Julos Beaucarne au théâtre d’Arras. Rosati aussi. Beaucoup d’humour et de poésie.
Il portait un pull tricoté aux couleurs de l’arc-en-ciel ; il attendrissait et faisait rire en même temps.
Je me souviens qu’il régnait une ambiance chaleureuse dans la salle et j’en garde un très bon souvenir.
Je ne savais pas qu’il était Rosati, décidément il n’y a que des vrais amoureux de la langue dans cette noble assemblée !
Mmmm merci pour ton témoignage Terrevive, ça a dû être un très beau moment en effet, on devine bien à travers tes mots la magie de l’instant.