La plupart du temps, quand on prévoit d’aller quelque part, je ne vous en parle qu’après. Parfois, je vous dis la veille qu’on va faire un truc mais sans aucun indice de ce que ça va bien pouvoir être. Hier, par exemple, je vous ai juste dit à la fin de mon mot d’accueil : « Aujourd’hui, on a prévu une grande balade dans un coin qui semble magnifique. Je vous raconte ça demain. »

Ne croyez pas que c’est pour faire des manières. Ou pour instiller une dose de suspense ou d’attente ou quoi que ce soit de ce genre. Non, pas du tout. Si je préfère ne rien laisser filtrer, c’est que neuf fois sur dix, ce qu’on finit par faire n’est pas du tout ce qu’on avait prévu. Imaginez par exemple que je claironne « Demain, on va assister à une super soirée » et que le lendemain, la soirée en question se révèle ennuyeuse, voire soit annulée ou encore qu’il se passe autre chose dans la journée qui fait que finalement, ce n’est pas de cette soirée que je vous parlerai ensuite.

Cela n’a aucune importance, bien sûr, mais autant éviter de trop anticiper. Je me laisse ainsi les mains libres de consacrer mon mot d’accueil à ce que j’aurai vraiment envie de raconter.

Hier, par exemple, ce qu’on avait prévu de faire, c’est de passer une bonne partie de la journée au lac de Salagou avec des amis. Il s’agit d’une assez vaste retenue d’eau artificielle à une trentaine de kilomètres de Montpellier. La veille, nos amis ont décommandé. Nous, par contre, on y est bien allé mais pas avec les mêmes personnes, puisque nous avons convaincu Gwlad et son meilleur ami de venir avec nous. Comme nous n’avions plus d’horaire particulier, nous sommes partis relativement tard de la maison mais avec un solide pique-nique.

En fait, le lieu est assez sympa à voir, c’est vrai, mais pas renversant. Le point le plus fort, c’était le calme qui régnait sur les berges, vraiment très agréable. Mais on n’est pas resté très longtemps après avoir mangé. On a un peu bouquiné, un peu papoté et on a repris la voiture.

En route, nous avons fait un crochet pour aller voir Saint-Guilhem-le-Désert, dont Sylvia et José nous avaient vanté la beauté. Sur le trajet, nous avons observé une mini-pause près du Pont du Diable, un ouvrage très ancien construit, comme son nom ne l’indique pas, entre deux abbayes. Un peu plus loin se trouve la grotte de la Clamouse et surtout, au virage suivant, Saint-Guilhem.

Ah, Saint-Guilhem… Ce village moyenâgeux est une vraie merveille ! Nous avons un peu marché dans les ruelles et surtout visité l’église et son cloître – superbes. Malheureusement, le jour commençait à baisser et nous n’avons pas pu rester longtemps, il fallait ramener le copain de Gwlad pas trop tard à Nîmes. Mais une chose est sûre, on reviendra pour y passer plus de temps parce que cet endroit a été la vraie perle de notre balade, mille fois plus attrayante que le lac.

Vous voyez, c’est ce que je vous expliquais au début de ce mot. Mieux vaut ne pas trop dire ce qu’on pense qu’on va faire. Nous pensions découvrir un lieu magique sur les berges de ce lac et en fait, c’est à Saint-Guilhem qu’il se trouvait.

Très belle journée à vous