Chez les mammifères qui veulent procréer ou tout simplement s’envoyer en l’air, le repérage par l’un des deux partenaires de celui qui lui sera complémentaire est plutôt facile : il suffit de regarder ce qui se trouve entre ses jambes. Ou ses pattes arrière. Ou ses nageoires qui furent autrefois des pattes arrière, en ce qui concerne nos cousins marins. C’est toujours là que ça se passe, là que se trouvent les attributs sexuels nécessaires à l’assouvissement de ce besoin vital.
Pour les calmars, par contre, c’est une autre paire de manches. Et même quatre autres paires de manches, en fait, puisque ces sympathiques animaux à l’intelligence parait-il exceptionnelle ont huit tentacules difficilement discernables les uns des autres. Deviner comme ça, d’un coup d’œil, où exactement peuvent bien se cacher le zizi ou la foufoune de leurs congénères n’est pas du tout évident. Surtout quand il fait très sombre, comme c’est le cas à plusieurs centaines de mètres de profondeur, là où vivent les représentants d’une espèce du Pacifique qui a attiré l’attention des chercheurs.
Mais comme dirait le professeur Malcolm dans Jurassic Park, la vie trouve toujours un chemin. Les octopoteuthes – c’est leur nom – ne se prennent pas la tête et pourtant, avec tous leurs bras, ils pourraient facilement le faire tout en continuant à nager, à forniquer et à faire coucou à leurs voisins. Les mâles, n’ayant aucune idée de qui ils croisent furtivement entre deux eaux, sautent sur tout ce qui a huit tentacules, qu’ils avancent ou qu’ils reculent, sans vérifier avant de passer à l’acte s’il s’agit bien d’une femelle ou d’un autre mâle.
Ils dégainent alors par surprise leur engin jusque-là planqué entre leurs multiples jambes, se stimulent probablement un peu en repensant au dernier porno qu’ils ont vu sur Calmar + et vlan, ils balancent leur dose au premier qui passe à portée de jet. En fait, ils lui jettent des petits sacs bourrés de semence, les spermatophores, qui éclatent en arrivant sur la peau du ou de la partenaire. Ensuite, les spermatozoïdes ou équivalent pénètrent à travers les tissus de la femelle si c’en est une. Ou restent plus ou moins collés à la surface s’il s’agit d’un autre mâle mais ça va, il le prend bien, il sait bien que tout le monde peut se tromper.
Des scientifiques ont soupçonné qu’il pouvait y avoir un coup fourré (ou pas, en l’occurrence) lorsqu’ils ont trouvé des cadavres d’octopoteuthes maculés de sperme alors qu’il s’agissait de mâles hétérosexuels (ne me demandez pas comment ils ont pu déterminer ce dernier qualificatif avec certitude). Ils ont alors envoyé un robot sous-marin muni d’une caméra pour les filmer en pleine action et se rincer l’œil sous couvert de faire progresser la science, voire même revendre leurs vidéos à Calmar+ pour arrondir leur fin de mois.
Ils ont aussi vérifié à cette occasion qu’un mâle ne pouvait pas se faire ça à lui-même parce que bon, des fois, c’est dur de se retenir suffisamment longtemps pendant le porno de Calmar +. Mais ces braves bêtes, malgré leurs jambes souples faciles à écarter, ont un pénis dont l’orientation en érection ne leur permet pas du tout de s’en prendre plein la tête pour pas un rond (dans l’eau).
Vous vous dites peut-être si vous êtes un mâle qu’après tout, c’est plutôt sympa ce mode de vie où on peut tirer sa crampe à tout bout de champ en public dès qu’on croise quelqu’un, même si une fois sur deux, tout ce que vous vous chopez, c’est un bon gros mâle à la tête. Mais ne vous réjouissez pas trop vite et réfléchissez-y à deux fois avant de demander l’asile politique auprès du service de l’immigration de cette sympathique espèce.
En effet, chez les octopoteuthes, la saison des amours est brève et ils n’en connaissent qu’une. Ils n’ont que très peu de temps pour tirer leurs premiers et derniers coups. Ce bouquet final leur est fatal. Complètement vidés, ils meurent dans l’indifférence et la solitude, sans même savoir s’ils ont vraiment réussi à féconder grave profond la plus belle octopoteuthesse de la bande ou s’ils se sont juste fait un petit plaisir honteux entre octopotes.
Ainsi va la vie chez les octopotheutes. Chez les bonobos, c’est bien plus rigolo.
Très belle journée à vous
Source : un article très détaillé sur le site de TF1
Photos : Wikipedia
Quel cours magistral et décoiffant! Je suggère une idée pour une future chronique, c’est trop bidonnant :-)))
Merci ! C’est une idée, en effet, je la mets de côté… 😉
Trop triste… Les pauvres !
anti
Oui.. on a envie de les voir évoluer rapidemment vers des modes de vie plus gratifiants…