Un diamant est constitué uniquement d’atomes de carbone, structurés suivant une symétrie très particulière qui lui donne sa dureté et sa beauté. Les mêmes atomes de carbone organisés différemment deviennent le graphite de vos mines de crayon ou, sous leur forme la plus fréquente, le principal composant du charbon. On sait produire depuis une quarantaine d’années du diamant à partir de carbone, en faisant subir à ce dernier des contraintes très importantes de température et de pression. Les diamants naturels se forment entre 1100°C et 1400°C, sous une pression correspondant à une profondeur de 150 à 200 km dans le manteau terrestre. Ils sont aussi vieux que la Terre et remontent à la surface à l’occasion d’éruptions volcaniques.

Si vous aimez les expériences stupides, voici un truc pratique si un jour vous n’avez plus de mine pour votre criterium : piquez le plus beau diamant de votre mamie et chauffez-le à 1100° grâce à un bon chalumeau sous atmosphère neutre : il se transformera en graphite ! Bon, si mamie ne trouve pas ça très drôle, rassurez-la, vous pouvez toujours le retransformer en diamant. Pour cela, rien de plus simple : enterrez-le à 150 km de profondeur pas trop loin d’une source de magma pour le maintenir au-dessus de 1100° sous la bonne pression, ça devrait marcher. Ce n’est ensuite qu’une question de patience pour qu’il revienne à la surface.

Une nouvelle insolite a été annoncée il y a quelques jours par la revue Science et reprise dans la presse. Des astronomes à la recherche d’exoplanètes – ces planètes qui existent ailleurs que dans notre système solaire – sont tombés sur l’une d’entre elles en plein milieu de notre galaxie, pas très loin de chez nous toutes proportions gardées. Elle se situe à un huitième de la distance qui nous sépare du centre de la galaxie, à peine 4000 années-lumière (environ 40 millions de milliards de kilomètres, une broutille).

Cette planète est spéciale : elle est entièrement en diamant. Un diamant gigantesque au point d’être cinq fois plus gros que notre bonne vieille Terre. De quoi en tirer bien des scénarios de science-fiction. Cela dit, les truands de l’espace qui essaieraient de s’en emparer auraient plusieurs petits problèmes techniques à résoudre avant de devenir immensément riches.

– Le premier, c’est qu’il faut aller de notre Terre jusque là-bas et même la lumière met 4000 ans pour le faire (et autant pour en revenir). Un petit peu long pour organiser des allers-retours réguliers afin d’en tirer profit en exploitant ce gisement hors du commun.

– Le second, c’est que si cette exoplanète de carbone s’est totalement transformée en diamant, c’est qu’il y règne des conditions plus qu’extrêmes. De fait, il s’agit d’une ex-étoile qui s’est fait siphonner la majeure partie de la matière qui la composait par une étoile à neutrons toute proche, un pulsar, autrement dit les restes de l’explosion d’une supernova. Il n’est resté de l’étoile piégée est réduite à l’état de simple planète « que » la partie cristalline la plus dure, c’est à dire le diamant.

– Le troisième, c’est qu’à la surface de l’exoplanète, la pesanteur est 25 fois supérieure à celle de la Terre. Un homme de 70 kg y pèserait donc 1750 kg, ce qu’il fait qu’il sera instantanément écrasé comme une crêpe sous son propre poids.

Alors vous imaginez ce qu’il resterait d’un vaisseau spatial et de ses occupants dès qu’ils approcheraient d’un tel déchainement de champ magnétique et de rayonnements : rien.

A part peut-être la fausse dent en diamant du capitaine du vaisseau.

Très belle journée à vous

Source de l’info : A planet made of diamond (Swinburne University, Australie)
Photo : le pulsar du Crabe (NASA)