Je vous ai montré hier la jolie mante religieuse qui est venue nous voir chez Sylvana. Après l’avoir prise en photo sous toutes les coutures, je l’ai reposée dans la haie pour qu’elle puisse poursuivre sa route sans risquer de se faire écraser par un humain (il y en avait pas mal) ou grignoter par un chat (il y en avait encore plus). Elle m’a jeté un dernier clin d’œil souriant et complice avant de disparaître.

J’ai repensé, du coup, à une autre photo d’insecte tout vert prise quelques jours auparavant à la maison. Il s’agissait d’une petite sauterelle qui prenait le frais au bord de la piscine. Plus précisément, dans un pli du boudin dégonflé. Elle aussi semblait me regarder d’un air qui en disait long. Genre « si tu approches d’un centimètre de plus, je te préviens, je saute. »

Oui, bien sûr, je sais, vous allez me dire : avec un insecte, impossible de savoir ce qu’il pense rien qu’en regardant ses yeux. C’est vrai, peu importe comment on l’interprète, il n’y a en fait aucune expression ou plutôt, toujours la même. On peut plaquer dessus ce qu’on veut, l’humeur du moment, l’envie de voir quelque chose qui ressemble à un échange.

Et avec des mammifères, est-ce plus objectif ? Tiens, ces chatons, par exemple :

On pourrait décrire leurs pensées en détail. Enfin, du moins, en fonction de notre imagination, parce que, probablement que si dix personnes différentes les raconteraient, on obtiendrait dix descriptions différentes. Qu’est-ce que nous voyons dans leurs yeux ? S’agit-il de confiance ? De curiosité ? De douceur ? D’appréhension ? D’indifférence ? D’incompréhension face à cet énorme animal qui s’approche d’eux pour les photographier ?

En fait, vu de trop près, n’importe quel regard peut sembler étrange, inquiétant, voire menaçant. Regardez :

Pourtant, si on élargit un petit peu le cadrage, rien de plus câlin…

Vous voyez ? Ça saute aux yeux.

Très belle journée à vous