Elle s’appelle Mai Ly – ça se prononce « mèï li » – et nous l’avons récupérée à la gare de Nîmes vers 14h. Elle vit à Brooklyn et elle est en Europe pour quelques jours de vacances, pendant que son mari, qui est photographe professionnel, participe à un salon qui se tient à Reykjavik en Islande.
Comment est-elle arrivée chez nous ? En pratiquant le couch surfing, que l’on pourrait traduire par le parcours des canapés. Elle s’est inscrite sur un site web qui propose une liste de gens mettant leur canapé à la disposition de voyageurs de passage. Et il se trouve qu’Anti s’est aussi inscrite il y a peu pour faire savoir que nous avions un canapé à offrir. Elle avait d’ailleurs écrit un article complet sur le sujet il y a de cela quelque temps.
Quand je dis canapé, c’est au sens large. Par exemple, chez nous en ce moment, la chambre de Gwlad est libre et Mai y est donc hébergée dans des conditions royales. Parce que, bon, on la traite comme une reine, notre voyageuse. C’est la première qu’on reçoit. Et, coïncidence amusante, c’est aussi la première fois que Mai fait du couch surfing et elle est absolument enchantée par l’accueil dont elle bénéficie.
Elle nous a raconté sa vie. Elle est née dans une région au sud de la Chine que ses parents ont fui pour le Cambodge et a connu, pendant son enfance, la folie meurtrière des Khmers rouges. Ils sont repris la fuite pour le Vietnam voisin. Dans les années 70, elle est devenue boat people, comme des dizaines de milliers de ses compatriotes. Les guerres l’ont poussée avec sa famille jusque dans un camp de réfugiés en Malaisie où ils sont restés un an. Aujourd’hui, elle a 40 ans et ses proches sont pour la plupart lointains, vivant entre les USA, le Vietnam, l’Australie, la France et quelques autres pays encore.
Elle est pro-Obama, bien sûr – comment pourrait-elle aimer l’autre camp, replié sur lui-même et ignorant de ce que peut bien être le reste du monde en dehors des États-Unis sauf à se dire qu’il ne peut s’agir que de régions dangereuses peuplées de sauvages imprévisibles (oui, c’est nous, là). Forcément, comme elle adore voyager et qu’elle a vécu ce qu’elle a vécu, pour elle la planète ne se limite pas aux états sudistes et à la propagande conservatrice. Nous avions donc pas mal de convergences de vue et nous avons aussi parlé de voyages, ceux que nous avons faits et ceux à venir.
Aujourd’hui, nous allons commencer par aller avec elle aux Halles pour acheter des épices et sûrement d’autres bonnes choses à manger. Elle tient à nous cuisiner quelque chose ce soir. Demain, elle poursuivra sa route vers Marseille avant de remonter sur Paris et de prendre l’avion pour Reykjavik retrouver son époux, américain d’une famille ultra-conservatrice. Il a beaucoup évolué à son contact mais il était quand même très inquiet de la savoir partie seule en France pour loger chez de parfaits inconnus. Elle l’a eu au téléphone hier soir pour le rassurer sur ce point, avant de se replonger avec Anti dans le visionnage de photos de la région et d’ailleurs.
Très belle journée à vous
Opération Halles terminée. Je sens qu’on va se régaler !!! En échange, je lui ai montré ma recette de couscous pour midi.
La suite du reportage demain 🙂
Mai Ly est vraiment adorable. Ça pour de premières expériences de CS, ce sont des premières expériences concluantes ! Un vrai bonheur de partager juste ce que l’on a : un toit, un repas, des récits, des sourires… avec des personnes qu’on ne connait pas, qui ne nous doivent rien et à qui nous ne devons rien. Simplicité. Partage.
anti
Tu m’étonnes que Mai Ly ait reçu un accueil royal ! Avec des hôtes comme vous, j’imagine l’installation dans la chambre de Glad…
Passez de bons moments ensemble.
Une bise à vous tous.
eMmA
Kikou dame Emma ! Contente de te lire ici aussi ! Merci ! On vous accueillera aussi de la sorte si vous repassez dans le coin un de ces jours, et ce sera avec un immense plaisir !
Bises,
anti
Ça a l’air génial comme expérience d’accueillir une étrangère comme ça. Merci de partager cette expérience avec nous.