Bonjour le monde,

Me voici de retour ici. Oh, je n’étais pas bien loin, c’est juste que je n’étais plus là le temps d’une pause. Une semaine sans net et aussi, tant qu’à y être, sans alcool et sans café, à regarder la Terre tourner, à mesurer de temps à autre devant l’étrange lucarne l’inanité de ce que les journalistes considèrent trop souvent comme des évènements dignes d’être rapportés, commentés, discutés, montés en flèche et oubliés aussitôt après, à se tourner vers l’intérieur non pour s’y recroqueviller mais pour en occuper tout l’espace et en voir la lumière, à réaliser l’essentiel une fois les scories désintégrées et le bruit réduit au silence, à s’en délecter insatiablement. Toute cette beauté qui nous entoure… Toute cette beauté…

On dit souvent que lorsqu’une personne passe tout près de la mort et en réchappe, elle a ensuite la sensation que chaque instant de la suite de sa vie est un instant gagné, un privilège sans prix. Sans avoir traversé un choc aussi extrême, c’est ce que je ressens. A chaque fois que je croise Anti je fonds d’amour pour elle comme si c’était la toute première fois. A chaque regard vers nos chats, je deviens gaga tellement je les trouve craquants. A chaque feuille de chaque arbre qui nous entoure, je m’extasie devant tant de perfection et d’harmonie. Au chant des cigales qui accompagne nos journées indolentes au cœur du Sud, je me sens au paradis. Aux rires des enfants qui vont et viennent dans notre maison aux portes ouvertes en grand, j’écoute le son du bonheur.

Et je sais que tant d’humains souffrent de trop d’inhumain et que la Terre est agressée plus qu’elle ne l’a jamais été par l’avidité et l’inconscience. J’en apprécie d’autant plus la plénitude et l’euphorie d’être qui je suis, là où je suis, avec qui je suis, ici et maintenant.

Très belle journée à vous