Nos invités sont arrivés vers 13 h, tranquillement, dans le chant des cigales. Michel et Nina avaient apporté une cagette chargée de fruits variés, Sylvia et José quelques bonnes bouteilles et des merguez de leur boucher, Ilona et Leszek des langues de chat cuisinées maison – recette à suivre. Avec nous quatre, tout cela formait une bien belle tablée.

Pendant que la braise se faisait, les uns et les autres ont fait connaissance ou ont fêté leurs retrouvailles, une bière ou un Perrier à la main. Youn, le chien de Sylvia, était tout heureux d’avoir le jardin rien que pour lui. Nos chats étaient par là mais devaient faire la sieste quelque part à l’ombre. Ils ne se sont rendus compte de sa présence qu’en fin d’après-midi et, à part un mini accrochage avec Mirou, ils sont restés à distance.

L’avantage de manger entre amis à midi plutôt que le soir, c’est que cela dure beaucoup plus longtemps. Pas de coup de fatigue et de convive qui pique du nez, des heures de soleil devant nous.

Les cigales et les papillons, les bouteilles de bon vin commentées avec force détails par Nina qui parlait en professionnelle, les histoires drôles de Leszec, les jeux de mots de José, les petites vannes complices de Michel, les rires et la bonne humeur, le tout dans un cadre de verdure à l’ombre des grands arbres, on se serait cru dans un de ces films à l’ambiance détendue dans lequel des amis déjeunent quelque part dans le Sud, comme dans Le cœur des hommes par exemple. Tiens ? Mais nous, ce n’était pas un film ! C’était la réalité ! Le Sud, le rêve, c’est ici, chez nous, pour de vrai.

Nous nous sommes racontés à tour de rôle, chacun des couples, l’histoire de notre première rencontre, ses faux-départs et son apothéose. Ilona a conclu en disant que même si nous avions tous connu quelque chose de différent, c’était toujours beau. Nous avons aussi réalisé qu’à l’exception de Nina, aucun de nous n’était originaire de la région, voire même du pays. Par quel miracle nos chemins de vie aux mille détours ont-ils fini par se croiser et à aboutir là, autour de cette table…

Dans l’après-midi, un neveu de Leszec nous a rejoints. A eux deux, ils se sont mis en tête de nous apprendre quelques injures en polonais. Ils étaient morts de rire à traduire mot à mot des expressions grivoises bien de chez nous. Il parait que mon accent polonais est parfait. En revanche, il faudra que je fasse attention aux circonstances dans lesquelles je pourrai placer certaines phrases. Leszec m’a dit qu’il valait mieux que je ne croise jamais sa mère.

La plupart de nos invités sont partis autour de 18 h. Seuls Sylvia et José sont restés jusqu’à la nuit pour partager avec nous un dîner tardif, où nous avons accompagné leurs merguez d’un couscous.

Très belle journée à vous