Reconnaître le racisme anti-blanc n’est pas faire le jeu du Front National, des voix commencent à s’élever à droite comme à gauche pour que le sujet soit enfin pris en considération.
Samedi 26 février dernier, Paul Amar, dans son émission « Revu et corrigé » diffusée sur France 5 recevait Ivan Rioufol – éditorialiste au journal Le Figaro – et Dominique Sopo – président de ‘association lSOS racisme – pour débattre du sujet « Islam en France ou Islam de France ».
Pendant cet échange Ivan Rioufol a essayé de parler à M. Sopo du livre de Tarik Yildiz : « Le Racisme anti-blanc – Ne pas en parler : un déni de réalité« , malheureusement sans pouvoir aller au bout de sa phrase. En effet, le sujet reste globalement polémique, un argument récurrent étant qu’accepter de reconnaître la notion de racisme anti-blanc c’est faire sienne une thèse défendue depuis longtemps par l’extrême droite.
Fin février dernier, Ivan Rioufol avait déjà interpellé les associations anti-racisme à propos de ce livre sur RTL, ainsi que sur son blog dans un article intitulé Cet antiracisme qui n’aime pas le Blanc.
« J’aimerais que les responsables de SOS Racisme, du Mrap, de la Licra, etc., lisent le petit livre de Tarik Yildiz : Le racisme anti-blanc, Éditions du Puits de Roulle. Yildiz, 25 ans, habite la banlieue parisienne et est diplômé de Sciences Po Paris. Il est né en France de parents venus de Turquie et il vit sa religion paisiblement. Dans ce court essai, il fait parler des « Français de souche » qui, dans les banlieues, sont les victimes silencieuses d’une « haine de la France » et de « violences racistes » portées, dit-il, par des musulmans.
L’auteur, Tarik Yildiz, apporte une précision importante sur son blog : dans son livre, il ne suggère aucunement un lien de causalité entre le fait d’être musulman et le racisme observé en banlieue, même s’il existe une corrélation.
Ivan Rioufol poursuit :
Il [Tarik Yildiz] écrit : « Certaines personnes que j’ai interrogées avaient les larmes aux yeux en parlant de leur quotidien ou de ce qu’il a été. J’ai senti une colère mêlée à une sorte de profonde résignation. Toutes et tous ont le sentiment de ne pas être entendus, de ne pas compter dans la société et d’être totalement délaissés. Moi-même, témoin de ce racisme dans ma scolarité, je n’avais pas mesuré l’ampleur de cette colère envers les élites et les intellectuels, accusés de ne pas vouloir voir la réalité ». C’est ce deux poids deux mesures qu’avalisent les organisations antiracistes. À quoi servent-elles ? «
A peine sorti en librairie, ce livre de Tarik Yildiz connaît un succès croissant. Il s’est déjà vendu à plusieurs centaines d’exemplaires bien que, à l’instar du « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel il soit édité chez un petit éditeur régional. Pourquoi un tel envol des ventes ? Parce que la réalité est celle-ci : nombre de personnes subissent cette forme de racisme et se heurtent de plein fouet au déni de réalité. Si elles parlent, elles sont au mieux ignorées, au pire traitées de… racistes ! Il y a une véritable détresse à prendre en considération.
Certes, parler ne résoudra pas le problème en soit, mais permettra d’avancer. Il faut que cesse cette irresponsabilité de la République qui frise la lâcheté.
Non ! Parler du racisme anti-blanc n’est pas faire le jeu du FN contrairement à ce que ce que l’on entend souvent, c’est même précisément l’inverse.
Certains disent qu’aborder ce sujet est courageux, pour d’autres c’est le devoir de tout un chacun que de lutter contre toute forme de discrimination quelle qu’elle soit.
Les personnes touchées par ce déni de réalité ne doivent pas se sentir obligées, en désespoir de cause, de se tourner vers les seuls partis politiques qui abordent le sujet, en particulier le Front National qui, par ailleurs, rappelons-le, soutient le rétablissement de la peine de mort, l’interdiction de l’IVG, l’abaissement de la majorité pénale afin de pouvoir agir juridiquement dès 10 ans, etc.
Heureusement, quelques voix commencent à se faire entendre à droite comme à gauche. On a parlé d’Ivan Rioufol (Le Figaro). On peut aussi citer Claude Ruche, président de l’AFIC (Accueil et formation pour l’intégration et la citoyenneté) dont Tarik Yildiz sera l’invité pour son émission Le Canap’Orange le 8 avril prochain diffusée sur le discriminologue.org, premier site web d’information et d’auto-formation citoyen en Europe, entièrement consacré à l’apprentissage des préjugés et à la Lutte contre les Discriminations. Quant à Romain Pigenel, enseignant-chercheur en philosophie à la Sorbonne et militant socialiste depuis 2002, il incite la gauche à prendre au sérieux et à respecter les Français qui éprouvent un malaise ; à discuter de façon ouverte et non polémique de ce qui leur pose problème.
Le racisme anti-blanc est l’un de ces malaises ressentis dont il faut dès à présent affronter la réalité.
Le Racisme anti-blanc – Ne pas en parler : un déni de réalité, de Tarik Yildiz, Éditions du Puits de Roulle, 2010. 8 €.
Le blog de l’auteur
La page Facebook officielle du livre
La page Facebook de l’auteur
La page Facebook des Éditions du Puits de Roulle
Tarik Yildiz sur le blog
Emission RTL
Cet antiracisme qui n’aime pas le Blanc, Ivan Rioufol, Le Figaro.
Le racisme anti-blanc : un sujet de société que nous devons affronter, A. Ardes pour le Bondy blog.
Ne pas parler du racisme anti-blanc : un déni de réalité, Tarik Yildiz, pour Terre d’avenir.
Front national : les électeurs connaissent-ils son programme ?
Laïcité : la gauche navigue à vue, Romain Pigenel sur Marianne2.fr
Revu et corrigé, présentation de l’émission
Revoir l’émission
Voilà qui est clair et net. Le racisme doit être combattu, quelle que soit sa nature.
Il faut autant dénoncer les Blancs qui font montre de racisme envers les non-Blancs que l’inverse, autant combattre un catholique qui tient des propos racistes envers des non-catholiques qu’un musulman qui tient des propos racistes envers des non-musulmans ou qu’un juif qui tient des propos racistes envers des non-juifs.
Il est temps que tous les démocrates, de droite comme de gauche, réagissent et s’emparent enfin de ce combat à leur tour, afin de ne pas laisser à l’extrême-droite l’exclusivité de dénoncer ce type de racisme avec les arrière-pensées haineuses qui lui sont propres.
Je pense que, dans tous les cas de violence la première étape vers l’apaisement, est la communication.
Le racisme est une violence terrible pour tous. Ces écrits vont permettre un renouvellement de communication.
Tarik Yildiz, je vous suis totalement et avec enthousiasme.
Anti, merci du fond du coeur pour tes actions éditoriales et autres (;-))claires et courageuses qui permettent d’assainir et revaloriser les liens qui nous unissent avec nos frères humains, quels qu’ils soient.
Les liens et les frères. 🙂
Très bon article, merci anti 🙂
Nier l’existence du racisme anti-blanc c’est revenir à l’époque où on se demander si une personne noire ou amérindienne et une personne blanche pouvaient se reproduire ensemble.
Si les gens tiennent absolument à parler de races et de racisme, il ne faut pas exclure le fait qu’être blanc serait alors une de ces races. Du coup un blanc malmené pour sa couleur de peau serait donc du racisme..
Oui je parle au conditionnel car je n’aime pas le terme de races pour parler d’hommes, et donc celui de racisme.. Un labrador noir ou un labrador crème, la race reste la même, les labradors. Chez les hommes il n’y a qu’une race depuis la disparition de l’homme de Néandertal (et encore il y a polémique à ce sujet). La couleur de peau se faisant uniquement par rapport au climat et la latitude des origines des personnes. C’est un reflex naturel de la peau de s’assombrir pour être moins atteinte par les radiations fortes du Soleil, ou de s’éclaircir dans le cas contraire.
En fait je me demande si le problème vient vraiment d’une couleur de peau aujourd’hui ou alors d’un problème classique de guguerre de religions « mon Dieu il est plus fort que le tiens ! Si tu crois pas en ce que je crois, t’es vraiment trop con » Va dire ça à un gamin qui croit au Père Noël et se fout de l’amour, alors que toi tu crois à l’amour et sais que le Père Noël n’existe pas.
Ce dont je suis sur c’est qu’aujourd’hui la génération de mes frères, et les suivantes, ne voient plus la différence de couleur de peau. Aujourd’hui le racisme est remplacé par une guerre des moutons décérébrée du style « t’as pas un iPhone ? tu crains » « t’as la PS3 ? me parle pas, je préfère la xbox 360 » et le classique « tu veux une clope ? » « je fume pas » « ah ok… ciao ».
« Aujourd’hui le racisme est remplacé par une guerre des moutons décérébrée du style « t’as pas un iPhone ? tu crains » « t’as la PS3 ? me parle pas, je préfère la xbox 360 » et le classique « tu veux une clope ? » « je fume pas » « ah ok… ciao ». »
Je te suis 😉
anti, si j’aurais su, j’aurais pô v’nu
Ah donc t’as saisi ma « guerre des moutons » xD
Netsah, oldschool, newschool, same fight
Mdrrr la chute de ton com, Netsah xD !!!
Pour le reste, oui c’est certain, il y a un effet « rejet des religions qui ne sont pas la mienne » et dans le cas précis du livre de Tarik, « rejet aussi de ceux qui ont la même religion que moi mais ne la pratiquent pas comme je dis qu’ils devraient » autrement dit, les intégristes qui harcèlent leurs co-religionnaires jugés trop modérés, en plus de haïr le reste du monde.
Cela étant, le racisme est un phénomène de rejet qui est probablement apparu bien avant les religions (l’étranger, c’est l’ennemi quelles que soient ses croyances) et qui a prospéré aussi indépendamment des religions (un Blanc chrétien peut très bien être raciste vis à vis d’un Noir chrétien – voir les pays qui ont connu l’apartheid ou les fous furieux du KKK et autres soi-disant suprémacistes).
Oui oui mais par exemple en France, aujourd’hui, à part les néo-nazis qui sont haineux envers quasiment tout, est-ce que c’est toujours une question de couleur de peau cette haine débile ou juste une peur de ce qui est différent et de la xénophobie ? Parce que tous les racistes en France (et y en a encore pas mal malheureusement, j’en connais quelques spécimens) ne sont pas tous des électeurs du FN. Ce que je veux dire, c’est vraiment une question que je pose, est-ce que la xénophobie et le racisme c’est la même chose ? Parce que pour moi, je peux me tromper, la xénophobie c’est la peur de tout ce qui est étranger, alors que le racisme c’est la haine envers une couleur de peau associée à une catégorisation foireuse pleine de préjugés.
Donc je me demande si en France de nos jours le problème vient de la xénophobie en général, qui est une peur primaire qu’on retrouve partout dans la nature, et qui même si elle est débile, peut s’expliquer psychologiquement par un héritage familiale ou par un manque d’informations, ou un problème injustifiable, tout aussi débile, de racisme et donc de couleur de peau ?
Il est simplement a l’image de ce qui se passe en France. Sans statistiques, impossible de savoir l’ampleur des choses.
Mais en ce qui me concerne, il suffit de voir les discours idéologiques actuels, vous comprenez que nous sommes devant quelque chose qui sera sans doute terrible.
Car n’oubliez pas que la société française est composé de gens multiculturels, qui eux a l’observation de leurs vécus produirons les résultats des non dits de la construction raciste qui est actuellement le sujet principal.
Je crois aussi, qu’au fait qu’il n’y ait pas de chiffres, pour moi nous sommes dans l’alimentation et la victimisation dans un pays qui au regard de son histoire, se pose des questions ou les réponses sont contenues dans les pratiques.
Car il faut imaginer que ceux qui subissent un racisme, produirons sans doute les résultats de leur discrimination.
Et ne comptez par sur une personne potentielle qui permettra d’apaiser les choses, car il n’aura aucune forme d’impact ni même d’écoute.
Ce qui fait la différence avec les pays anglo saxons.
Alors nous allons constater le résultat d’idéologies. Seul ceux qui aurons intérêt a ce que cela change permettrons le changement.
Mais lorsque la génération de 98 va devenir adulte, je crois que nous assisterons a pire.
Mais comme toute prédiction, attendons pour le constater.
Chers voisins français !
Concernant le racisme dont vous êtes les victimes.
Ne vous apitoyez pas trop vite sur votre sort, et ayez la correction de rectifier ce qui ne va pas chez vous;
n’oubliez pas que vous êtes les premiers a vous moquez des etrangers: Belges, suisses, arabes, noirs, etc.
et cette façon de vous croire supérieur a tout le monde( ce qui en agace plus d’un!) est en train de vous retomber sur le nez….
Il existe également en Belgique ( même francophone…) un sentiment anti-français !.
français = petit joueur qui accepte d’insulter tout le monde mais n’accepte pas de se faire insulter lui-même.
A bon entendeur, salut!
Nb: loin de moi l’idée de prendre la défense de vos racailles de banlieue.
Cher voisin belge,
Il ne s’agit pas que qui ce soit s’apitoie sur le sort de qui que ce soit. Toutes les formes de racisme sont détestables et doivent être combattues de la même manière.
Le point de départ de la rhétorique raciste, c’est l’amalgame : « Tous les Noirs sont ceci », « Tous les Juifs sont cela » ou encore, votre façon de parler des Français comme si tous les Français étaient identiques. En ce qui me concerne, par exemple, je n’ai aucun sentiment de supériorité sur qui que ce soit d’autre, je ne me moque jamais des étrangers où qu’ils vivent et je ne dis jamais de phrase raciste du type « français = petit joueur qui accepte d’insulter tout le monde mais n’accepte pas de se faire insulter lui-même. »
Sur votre dernière remarque, tout aussi raciste que les précédentes (« Nb: loin de moi l’idée de prendre la défense de vos racailles de banlieue. »), permettez-moi de vous dire que bien des gens habitant dans les banlieues ne sont pas des racailles mais en sont les victimes au quotidien. Ce sont justement eux qui subissent ce que Tarik Yildiz dénonce dans son livre et il est bon que lui comme nous et d’autres en prenions la défense.