J’ai pris hier le train pour Lyon, pour un rendez-vous de boulot. L’aube se profilait au moment où le train est arrivé en gare de Nîmes. Il faisait beau, avec des bandes de nuages juste assez haut pour se transformer en traînées rouges quand le soleil, encore sous l’horizon, les a éclairés.

Le train a quitté le quai et a tracé sa route vers le nord. Vous connaissez peut-être ce dicton de notre région, qui dit que le nord, c’est au-dessus d’Avignon.

Hé bien, c’est vrai. En quelques kilomètres à peine, le ciel a viré du bleu au gris, avec des nuages très bas formant un couvercle épais jusqu’à la ligne de crête de montagnes basses qui longent la voie à l’est.

Le soleil a lutté pour les traverser quand même, ouvrant de temps à autre un œil éphémère.

Les rayons qui parvenaient à traverser la brume entre les sommets transformaient les cols en chaudrons emplis d’or fondu.

En passant au niveau d’une tour à flanc de colline, j’ai soudain reconnu les lieux. Je les avais déjà photographiés. Vous pouvez les retrouver dans un de mes mots d’accueil qui remonte à octobre dernier.

J’étais également dans un TGV, en route pour Paris, pas à la même heure mais quasiment au même moment par rapport au lever du soleil. Et déjà, ce paysage marquait l’approche du commencement du nord, tout enveloppé de brumes.

Avant que la voûte céleste ne vire définitivement au gris terne et que le train s’enfonce dans un brouillard probablement glacial, les remparts d’un vieux village fortifié se sont découpés à contrejour. La photo me laisse perplexe : le soleil vient de derrière mais la muraille semble illuminée par devant. D’où vient cette lumière qui fait face au soleil ?

Peut-être un phénomène de diffusion à travers des volutes de brume remontant devant la muraille. Ou un défaut curieux de prise de vue – je n’avais sur moi que mon Blackberry, excellent smartphone mais pas le meilleur appareil photo qui soit, surtout depuis un train filant à 300 km/h vers le commencement du nord…

Très belle journée à vous