8ème courrier mardi 16 novembre
Bonjour.
La Loge des Vosges s’est achevée hier. Nous revenons avec un ensemble d’observations qui permettent de mesurer à quel point durant les semaines suivant une loge, la vie devient plus agréable. Elles seront présentées dans un prochain courrier.
Une conclusion s’impose. L’alliance entre les enseignements de qi gong, surtout ceux liés aux animaux (qi gong des 5 animaux) et les pratiques chamaniques comme les Loges renforcent la santé et les niveaux énergétiques dont on a besoin pour se sentir en forme et clair dans sa vie, à préserver son intégrité.
A ce sujet, aux « Temps du corps », le vendredi de 11 h à 12 h 00, Catherine Raynot offre l’occasion d’un excellent cours de qi gong des 5 animaux. Ainsi que lors des 20 premières minutes de la soirée du vendredi soir qui commencera à 20 h 15 et aura lieu pour la prochaine le vendredi 26 novembre.
À Noël, une Loge sera tenue (avec arrivée le 23 ou le 24 décembre) prés de Saint-Dié (Voir aussi Mika, le peintre qui a fait beaucoup de fresques dans cette commune), à Corcieux.
Dans la nuit du 24 et la journée du 25, toujours en fonction du temps, dans la forêt des Vosges, comme depuis plusieurs années, nous serons là toute la nuit du 24 dans cette petite hutte à méditer et prier.
Les inscriptions sont ouvertes dés ce soir. Il sera demandé 240 € pour le passage chez Jean du 23 au 26 au soir pour ceux qui veulent rester encore un peu après les Loges. Il est possible de venir avec des enfants en bas âge jusqu’à 7/8ans s’ils peuvent dormir avec leurs parents dans des conditions un peu spartiates. M’appeler au 06 12 26 69 39 ou au 01 42 60 21 48.
Un 3ème atelier de 2 h au lieu de 2 h 30, utilisant les tarots pour déchiffrer les attitudes justes à adopter, les complexités des situations, l’art de faire le portrait d’un être, de discerner l’essence d’une création, aura lieu le jeudi de 13 h 45 à 15 h 45 pour un petit groupe, 5/6 personnes au maximum. Il commencera en décembre dès confirmation des pré-inscriptions.
par Francine Rousseau et J.G.Foucaud
cercle d’étude et d’utilisation du tarot aztèque
Tableau des saisons
Découpage des saisons dans le calendrier aztèque (région allant de l’ouest du Mexique jusqu’à la hauteur de Oaxaca.
La treizaine Lézard évolue du 15 au 27 novembre 2010 à cheval sur les deux premiers temps de l’hiver.
Le temps Jaguar : 1er au 17 novembre représente l’est / le printemps de l’hiver. Il a été décrit dans la treizaine précédente Singe (2 au 14 nov 2010) – (voir les courriers précédents).
Le temps Mort : 18 novembre au 6 décembre, lui, représente le centre de l’hiver.
Le temps des saisons (calendrier 365 jours divisés en 20 périodes de 18/19 jours) est invariable contrairement à celui des treizaines (20X13 jours) qui change chaque année. Leur combinaison permet de découvrir à quelles tensions on va être soumis, ou de quels appuis on bénéficiera si l’on s’y adapte.
Photo : Anonyme – Memento Mori – Italie XVIIe siècle. Source Céline, tirée d’un de ses excellents articles pour Urban Trip.
Dans le découpage des saisons, le centre correspond au moment où il est le plus facile de trouver l’assemblage entre les différents corps. Moment durant lequel la partie de l’être assurant la stabilité des autres systèmes prend la direction des opérations.
Après l’automne, durant lequel le corps émotionnel prédominait, c’est le corps mental qui l’emporte en hiver. Seule une relaxation profonde permet qu’il vive et opère son œuvre de clarification et d’apaisement. En hiver notre question se résume à « qu’est ce qui va germer dans les profondeurs ? » et « comment le préserver » ?
Avec la Mort, on est tranquille. On tend à se rechercher identitairement et à se recharger énergétiquement.
En regardant le symbole présent sur la carte du tarot aztèque, on y voit un crâne. Sans chair ni visage, la Mort, choisie dans le monde mexicain pour représenter l’une des 20 facettes de la vie, nous parle du futur humain, comme de celui du monde naturel.
À nous d’activer notre corps mental, cette partie de l’être détachée du corps émotionnel, pour découvrir la force et la forme des structures et ce qui les relie entre elles.
Devenue alors une force de stabilité, cette boule d’énergie pure représentée sur la carte devient un accélérateur de vie, un retour des désirs de la vie pour trouver comment se relier à ces forces de vie que l’on découvre à l’état pur. Rien ne s’arrête, tout vit même l’invisible. (Don Juan, le mentor de Carlos Casteneda, lui conseille de vivre chaque instant avec la mort sur l’épaule pour être un vrai vivant).
Intégrer cette boule d’énergie au destin ultérieur encore incertain nécessite un gros travail énergétique. L’aridité possible mais pas certaine, d’un paysage futur encore inconnu, peut faire peur. Surtout quand tout se présente à nous avec une extrême lenteur ou une extrême rapidité, comme la mort !
Philippe de Champaigne (1602-1674) – Vanité – Source id.
Inutile alors de conseiller l’assiduité dans les pratiques énergétiques (Qi gong, Tai ji …..). Au lieu de la conseiller, vivons-la !
Bien vivre cette période, c’est aussi laisser une grande part à la prudence : on a besoin de stabiliser les données avant de s’emballer en paroles. L’émotionnel parfois fait surface mais jamais pour longtemps. Et c’est tant mieux, car moins on met d’émotionnel dans son corps mental, plus les actions sont justes.
On entre dans la terre, on explore la structure nue des choses, des êtres et de leurs liens. Il est temps de faire un descriptif très juste de ses projets sans les mettre en action. Ce temps nous donne l’occasion de travailler sur nos fondations, les os des formes futures. On perçoit comment doivent être les choses à naître, mais on ne peut pas les activer. Anticiper sur les actions ultérieures sans bouger le petit doigt ! Difficile si l’on est impatient de n’être que dans cette perception. Comment ne pas mettre tout en œuvre, là ! tout de suite !!
Pendant cette saison chercher une alliance avec le ciel pour vivre sans savoir encore où aller, ou bien trouver au dehors une énergie qui animera la structure qui cherche à prendre vie.
Batailler pour rechercher ce qui périmé, repérer au milieu de cet amas ce qui va naître et le garder. (attention on ne peut pas tout changer dans sa vie)
En médecine chinoise, l’hiver est le temps de la peur, de l’eau, des reins, de la mémoire. On a accès au monde de l’ancestralité. On atteint un endroit où tout ce qui nous empêche de vivre fait surface. Devant ce risque de stagnation ou de dépression, le moteur de guérison sera la question « qu’est ce qui va naître en février et qu’est ce qui peut déjà commencer à prendre forme ? »
La Mort, quand elle vient comme symbole, parle de retrouver ses structures : les reins sont aussi liés à l’ossature donc la colonne vertébrale, à l’énergie pure, à la matière dans sa cristallisation. On est dans le Yin, le sombre ; facile alors de se faire absorber, d’être en perte d’énergie et dans la parole inutile.
L’hiver sera le moment où on peut le mieux penser (on est débarrassé de ses émotions), c’est un bon temps pour l’introspection, la quête de l’identité, la connaissance de son psychisme.
Mythologiquement double image du sexe féminin donnant la vie et la mort, et d’un jeune dieu venant tempérer le yin féminin en excès, la Mort nous exhorte à l’équilibre et la prudence. Se défier des éclats de voix, des transports amoureux, des exaltations. Pas question de prendre de risques, garder le contrôle de soi. Vigilance pour ne pas tomber dans la mollesse, la mélancolie et le manque d’appétit.
Suivant ces conseils, c’est dans ce monde du nord, de la nuit, de la régénération silencieuse que commencent à se déployer des forces de création qui ne nous appartiennent pas.
du 15 au 27 novembre 2010
Photo Anna K. de Céline Excoffon
Les saisons revenant invariablement chaque année, pour bien les vivre nous avons des alliés avec les treizaines.
Dans l’ordre des saisons, le Lézard représente l’ouest ou l’automne au cœur de l’été (6 au 23 juin). Il apporte donc une coloration automnale. C’est le soir, le déclin ; le moment des récoltes et des bilans, des retours sur l’intériorité et le familier. C’est le déclin des forces vives, mais c’est aussi à ce moment là que chacun explore sa complaisance au malheur ou sa vivacité de réponse. C’est aussi le flou, le brouillard, les voiles.
Le lézard est lié au solstice d’été quand soleil et terre sont les plus proches. Il rétrécit notre espace physique, nos pensées, nos vies affectives et sociales, nos maisons. On le voit au ras du sol prendre contact avec la terre par tous ses sens. Il veut survivre au feu du soleil et cela demande une grande discipline.
Avec l’aide du Jaguar, pendant les premiers jours de cette treizaine, le lézard doit poursuivre son avancée dans les profondeurs de la terre. Car il n’est pas seulement posé au sol, ses pattes sont ancrées et sa queue lui permet de garder un centrage. Se laisser alors descendre dans le yin de l’hiver en chevauchant le Jaguar, en évitant colères et passions devant l’injustice ou la malhonnêteté.
Après le temps jaguar, il entre dans le temps Mort. Le Lézard, divisé, jongle entre deux mondes. Ne pas chercher à faire de synthèse, ne pas y mettre de volonté. Il dédouble sa conscience, voit surgir des idées lumineuses sans jamais y mettre de logique. Capable d’agir avec une extrême rapidité, bousculant la Mort il devient mauvais partenaire. Devant ses impulsions et son côté yang de démarrage en force, il est conseillé de se mettre dans la partie verte du Lézard, de regarder avec calme, de garder son sang-froid, de ne rien réaliser dans l’urgence. Car, une fois la décision prise, rien ne peut faire dévier le Lézard de sa route : il y a pourtant mis du temps ! Observation, attente, inquiétude et peur qui nous font dire que le Lézard « flemmarde » (pour tempérer ce feu, Quetzalcóatl n’a-t-il pas suggérer les bains de glace à minuit nous dit la mythologie du Mexique ancien, pour calmer l’ardeur excessive ?)
Toutefois dans ce moment de tri, et pour ne pas s’encombrer de ce qui alourdit, le Lézard est bon conseilleur. Développer notre corps mental permettra de ne pas avoir cette conscience écrasée quelquefois présente avec le Lézard….se mettre alors à l’écoute de ses sens, de ses sensations internes pour trier avant de penser.
Pendant cette treizaine on parlera de nos bases et …….de nos cramponnements.
Photo Céline à la ferme 😉
Devant cette boule d’énergie pure qu’est la Mort, utilisons la capacité du Lézard à faire « l’immobile ». Avec lui tout bouge discrètement à un rythme lent et très intérieur. A nous de faire très attention au feu sous-jacent qui peut surgir, vif comme un éclair. Ce sera un bon moment pour méditer et partir dans la rêverie afin de recevoir des idées fulgurantes.
Durant cette treizaine, le lézard conseille de nous enfoncer dans les profondeurs en faisant confiance. Les différentes parties du Lézard ne tiennent plus ensemble et cette descente est pour nous un bon moyen d’aller rechercher les morceaux, les assembler, les recoller et les faire enfin paraître au grand jour quand il sera temps. Acceptons un temps d’être sans savoir comment faire ni être.
Son intuition agit sur nous comme un guide (attention, que le guide ne devienne pas le maître autoritaire !). Sans vouloir analyser, on sait que les projets se feront dans le temps : « c’est écrit, on ne peut pas y échapper ». Ce seront là les prémices à venir en février. Soyons fidèles à cette intuition et elle deviendra une force. Elle permet au Lézard de trouver ses alliés, de se relier à ce qui existe si toutefois il prend de la hauteur. S’enfoncer dans la terre mais aussi toucher le ciel et les étoiles, prendre de la hauteur en restant ancré au sol. Voir loin, très loin.
Avec lui, adopter une attitude d’apprenti devant un enseignement qui nous donnerait la capacité de recevoir avec humilité et d’offrir à l’autre ce savoir.
Bien vivre cette treizaine nous arme pour les mois à venir. Le lézard, disloqué, est alors relié à sa vérité personnelle et accepte ce passage sans se prendre au sérieux.
Il joue « à voir » et travaille à ne pas passer la porte du monde des morts.
Bonne période pour un travail énergétique où la taille est le pivot central. Pour ne pas se sentir coupé en deux, il est parfois nécessaire de se ceinturer (pourquoi pas un simple fil à même la peau) et avoir ainsi la sensation d’unité de son corps physique et éthérique.
Cordialement J.G.Foucaud
anti
De très belles réflexions, qui m’ont fait penser à tout ce que j’ai lu sur l’origine des calendriers à l’époque où j’écrivais « Le septième livre » (prochainement disponible en librairies 😉 et en particulier sur les mois d’hiver, dont le symbolisme initiatique est clairement décrit dans l’article ci-dessus et peut être résumé par cette phrase de Jean-Gabriel :
« … c’est dans ce monde du nord, de la nuit, de la régénération silencieuse que commencent à se déployer des forces de création qui ne nous appartiennent pas. »
C’est amusant ; j’avais justement un lézard qui était entré l’autre jour chez moi. Il restait sur le mur au dessus de la porte et n’était pas effrayé, il me regardait, ne bougeait pas et ne cherchait pas à sortir. Il est resté plusieurs jours ; je le regardais et je me disais : « quel est la sens de ta venue ? » Puis, ayant laissé la porte longtemps ouverte, il est sans doute parti car je ne l’ai pas revu. Aussi cette interprétation de J. G. Foucaud retient toute mon attention.