Hier soir, nous avions à la maison un couple d’amis. Nous connaissions Barbara depuis la tournée des moines et nous avons fait la connaissance de son mari. Un couple comme nous les aimons, chaleureux, humaniste, curieux de tout, drôle.

Barbara (au centre) et les moines en octobre dernier à Nîmes

Barbara vient de temps en temps sur le blog, ce détail a son importance pour la suite de ma petite histoire de ce matin. Elle s’intéresse principalement aux articles relatifs au bouddhisme mais pas uniquement.

La conversation autour de la table a porté à un moment sur la maison d’édition d’Anti et sur les différentes étapes qui mènent d’un manuscrit à un livre. Nous avons détaillé, en particulier, tout ce qui concerne la forme proprement dite, c’est à dire le respect de la langue quel que soit le style de l’auteur, autrement dit l’orthographe et la grammaire.

Nous parlions des avantages et inconvénients des logiciels de correction orthographique quand j’ai cité le cas complexe des règles à appliquer pour écrire des nombres dans un roman – dans quelles circonstances doit-on les écrire en chiffres et dans quels autres faut-il les écrire en lettres. Et j’ai mentionné au passage que j’avais eu à faire face à cette question lors de l’écriture de l’un de mes livres (Le drap de soie du temps), dont l’intrigue fait intervenir plusieurs scènes de plongée sous-marine, donc des nombres à foison (la profondeur, la pression d’air, etc.)

Regard interloqué de Barbara. Elle me dit :

– Attends, je ne suis pas sûre d’avoir bien compris. Tu parles d’un livre que tu as relu pour le corriger ou d’un livre que tu as écrit ?
– D’un livre que j’ai écrit.
– Ah ? Tu écris des livres ?

(Tiens ? Elle ne devait pas connaître le blog si bien que ça, en fait)

– Euh, oui, j’écris des livres, en effet.
– Quel genre ?
– Des romans et des nouvelles.

Anti lui précise :

– Mais oui, tu sais, Anna Galore.
– Ah bon ? Anna Galore, c’est toi ? Ah ben ça alors ! J’ai adoré La femme primordiale !

On s’est tous marré. C’est ce que mon ami Phil appelle une zone d’évidence. Je n’avais pas imaginé une seconde que, connaissant Anti et le blog, elle ne sache pas que derrière ma vraie identité se trouvait mon pseudo d’auteur.

Je lui ai offert la trilogie Reflets inachevés. Comme ça, elle pourra découvrir ce fameux roman où j’ai écrit plein de nombres et lire en entier La femme primordiale, dont elle ne connaissait, en fait, qu’un extrait en ligne.

Elle s’est fait un plaisir de me lancer en partant : « Bonsoir, Anna ! »

Très belle journée à vous